Gambie: Yahya Jammeh, près de franchir les limites de l’inacceptable

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L’annonce a fait et continue de faire grand bruit. Mais surtout, il a raisonné d’un son désagréable aux oreilles des défenseurs des droits de l’homme. L’annonce, le lundi 20 août, par le président gambien, Yahya Jammeh de l’exécution prochaine de tous les condamnés à la peine de mort, suscite l’indignation mais pourrait se traduire dans les actes si rien n’est fait.

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Ainsi donc, d’ici septembre si rien n’est fait, environ 47 prisonniers, dans les couloirs de la mort des prisons gambiennes, seront exécutés. Il ne faut pas plus pour susciter des réactions de la part de défenseurs des droits de l’Homme, comme Amnesty ou la RADDHO. Leurs appels seront-ils entendus par les chefs d’États africains et par le président gambien? Rien n’est sûr lorsqu’une telle annonce vient d’un homme aussi imprévisible et imperturbable, et que certaines sources annoncent déjà des exécutions intervenues ce jeudi.

Mais il serait encore plus irresponsable de la part des Africains, société civile et organisations intergouvernementales, de laisser le président gambien franchir librement cette limite de l’inacceptable qui ramènerait son pays un quart de siècle en arrière et ferait une tâche rouge dans la cartographie actuellement favorable à l’abolition de la peine capitale.

Il est vrai que la peine de mort reste dans beaucoup de pays une question politiquement délicate et que faire pression sur Yahya Jammeh se révélerait un piège pour beaucoup de chef d’États qui n’ont pas encore franchi le pas de l’abolition formelle. Mais il est des processus dont on devrait regretter l’interruption. En effet, une vue d’ensemble sur la cartographie de la peine de mort montre que les pays africains et de l’Afrique de l’ouest en particulier, avancent vers l’abolition, même à pas de caméléon.

 Il est temps de délocaliser la Commission africaine des droits de l’Homme!

Il y a donc assez de chefs d’États – assez rare pour être souligné-  qui ont les mains assez propres, sur cette question, pour essayer de raisonner Yahya Jammeh. Mais force est de constater que les réactions tardent encore ou  semblent timides. Il n’est pas certains, que le marabout de Banjul entende raison par le seul message du président béninois Yayi Boni, président en exercice de l’Union Afriaine; et sans des mesures fortes, les appels des ONG risquent fort de tomber dans les oreilles d’un sourd.

Même si cela ne fera pas grand effet à la Gambie, il est enfin temps que les Africains se penchent sur la délocalisation de la Commission africaine des droits de l’Homme. Si tant est que l’adoption d’une charte des droits de l’homme et des Peuples, ainsi que la création d’une Commission des Droits de l’Homme traduisent le soucis de nos Etats de promouvoir et protéger les droits de l’Homme. Faut-il dès lors rappeler l’incohérence créée par la situation des droits fondamentaux en Gambie et la présence d’une institution aussi symbolique?

Une carte de l’état de la peine de mort dans le monde.
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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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