Abandon de l’excision : Les élus locaux appelés à la rescousse

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« Les élus locaux au centre de l’action pour la promotion de l’éducation, l’intégration sociale et l’abandon des mutilations génitales féminines ». Tel est le thème retenu pour la commémoration de la deuxième édition du mois de la famille et de l’enfant dont le lancement a eu lieu, le 3 juin 2014, dans la cité de l’épervier (Manga), chef-lieu  de la région du Centre-sud et la clôture prévue, le 26 juin 2014, à Dédougou.

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 Un thème évocateur à plus d’un titre  en raison du rôle prépondérant et de l’importance des élus locaux (maires et conseillers municipaux) dans la société burkinabè notamment en ce qui concerne la promotion de l’éducation, l’intégration sociale et l’abandon des mutilations génitales féminines.

Dépositaires du pouvoir de gestion des affaires locales, les élus locaux sont un maillon important et déterminant de par leurs compétences que de par leur nombre. En tant qu’autorités de proximité disposant de canaux locaux de communication, leur implication, tout en favorisant la couverture de l’ensemble du territoire national, apporte plus de résultat et de visibilité aux actions de promotion de l’éducation, de l’intégration sociale et de l’abandon des mutilations génitales féminines.

 C’est dans un contexte de communalisation intégrale marqué par le transfert de compétences aux collectivités territoriales et la mise en œuvre de l’initiative de Yako (une commune, un service social) que se déroulent les activités de la deuxième édition du Mois de la famille et de l’enfant.

De ce fait, il est  nécessaire d’interpeller les élus locaux qui sont au centre des actions à entreprendre en faveur des populations  par rapport aux différents défis qui se posent à la société burkinabè (éducation des enfants,  Mutilations génitales féminines (MGF), exclusion sociale des familles, etc.).

Cette commémoration se donne ainsi pour objectif  de contribuer au renforcement de la participation des élus locaux dans la promotion et la protection des droits de l’enfant, de la femme et de la famille. De façon spécifique, il s’agit de renforcer la participation des élus locaux à la promotion de l’intégration sociale et économique des familles  et de les impliquer pour accélérer l’atteinte de l’objectif tolérance zéro aux MGF.

De même, elle vise à renforcer leur implication pour une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants et de susciter l’intégration des actions de promotion de l’éducation, de l’intégration sociale et de l’abandon des MGF dans les plans communaux de développement.

En vue d’atteindre les résultats escomptés et de favoriser une visibilité des actions, plusieurs activités sont menées. De celles-ci, on retient, entre autres, les activités de plaidoyer auprès des autorités (les élus locaux, coutumiers et religieux) des localités abritant les manifestations sur le respect des droits des enfants et des femmes, une soirée gala pour la levée de fonds pour la réparation des séquelles des femmes victimes de l’excision et des enfants en situation de handicap à Ouagadougou, des Permanences de conseils social et juridique (PCJS), des conférences publiques et de rencontres intergénérationnelles (anciens/jeunes) dans les 13 chefs lieux de régions, l’octroi de bourses d’étude, de kits scolaires, de vivres, de produits d’hygiène, de matériels informatiques et de tricycles à des élèves et étudiants en situation de handicap et aux familles d’accueil des orphelins et enfants vulnérables.

En adhérant à la résolution 47/237 du 20 septembre 1993 des Nations Unies relative à la Journée internationale des familles (JIF), et à la résolution CM/Res.1290 (XL) de l’Union Africaine  de juillet 1990 instituant la Journée de l’enfant africain (JEA) et en adoptant le décret n° 2001-258/PRES/PM/MASSN du 6 juin 2001, instituant la Journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision (JNLPE), le Burkina Faso, manifestait ainsi sa conviction sur la nécessité de consacrer une attention particulière à la promotion et à la protection des droits des enfants et des familles.

Un mois, trois commémorations

Aussi, commémore-t-il, chaque année les journées dédiées à la famille, à l’enfant africain et à la lutte contre la pratique de l’excision.

Pour l’année 2014, ces trois (03) journées dont les dates de célébration officielle sont respectivement le 15 mai pour la JIF, le 18 mai pour la JNLPE et le 16 juin pour la JEA sont commémorées au cours de la deuxième édition du Mois de la famille et de l’enfant.

En rappel, l’option  de célébrer ces trois   journées au cours du Mois de la famille et de l’enfant  est fondée sur la nécessité de minimiser les coûts, de rendre plus visibles les actions à réaliser et de créer une synergie d’action entre les différentes structures du ministère et institutions chargées de défendre et de promouvoir les droits des enfants, des familles et des communautés.

La célébration de ces journées offre   une occasion aux dirigeants et aux communautés de proposer ou d’initier des actions afin d’insuffler une dynamique nouvelle dans la résolution des problèmes individuels ou collectifs vécus par les familles. En outre, la commémoration de la JIF en 2014  marque le 20ème anniversaire de l’Année Internationale de la Famille (AIF).

Cette date anniversaire est l’occasion de revenir sur les efforts qui ont été faits  en faveur des politiques familiales. Dans la résolution 2011/29 du 28 juillet 2011, le Conseil Economique et Social de l’ONU demandait instamment aux États Membres de considérer 2014 comme une année d’échéance à marquer par l’adoption de politiques, stratégies et programmes nationaux efficaces, qui permettent d’améliorer concrètement le bien-être des familles.

 Du reste, l’anniversaire de porcelaine de l’AIF offre une occasion de se recentrer sur le rôle des familles dans le développement, de faire le point sur les tendances récentes en matière de développement politique de la famille, de partager les bonnes pratiques dans l’élaboration des politiques de la famille et d’examiner les difficultés rencontrées par les familles à travers le monde.

Le thème central à savoir « Les élus locaux au centre de l’action pour la promotion de l’éducation, l’intégration sociale et l’abandon des mutilations génitales féminines » reflète la réalité des familles  ainsi que la situation des  enfants au Burkina Faso.

En effet, en raison de la rapidité des transformations socio-économiques et démographiques, les familles sont de moins en moins capables de s’acquitter de leurs nombreuses responsabilités. Il est également de plus en plus difficile pour les parents de concilier travail et responsabilités familiales et de maintenir les liens intergénérationnels qui les soutenaient dans le passé.

La scolarisation, un défi à relever

  Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entre 120 et 140 millions de femmes et de filles sont encore victimes de MGF à travers le monde. En Afrique, 3 millions de filles sont exposées aux MGF chaque année. Au Burkina Faso, l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2010 relève, dans la tranche d’âge de 0 à 14 ans, un taux de prévalence de 13,30 %.

La volonté politique affichée par les plus hautes autorités du Burkina Faso soutenue par les efforts conjugués des partenaires techniques et financiers, des associations et autres acteurs engagés ont permis d’enregistrer des avancées significatives dans les actions de promotion de l’élimination de la pratique de l’excision.

Cette détermination, loin de s’essouffler devant l’émergence des phénomènes nouveaux marqués par la clandestinité de la pratique de l’excision, s’est renforcée et se traduit chaque année par la commémoration à la date du 18 mai de la journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision instituée depuis le 6 juin 2001.

En 2010, le rapport de l’Union africaine sur la situation des enfants en Afrique faisait état de faibles taux d’achèvement, de taux d’abandon élevés au primaire et au post primaire et de faibles engagements   en faveur de l’éducation pré scolaire.

Dans le rapport de 2012 sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), il ressort que l’Afrique sub-saharienne, enregistre encore le plus grand nombre d’enfants non scolarisés. Au Burkina Faso, malgré les efforts entrepris par le gouvernement et ses partenaires, de nombreux défis restent à relever.

En effet, la mise en œuvre du plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) 2001-2010 a fait passer le taux de pré scolarisation de 1,44% à 3%. Au primaire, si le taux d’admission est passé de 47,4% en 2001à 88,3% en 2011, celui de la scolarisation est quant à lui estimé à 79,6% en 2011.

Le taux brut de préscolarisation en 2012-2013 était de 3,5% et le primaire a enregistré cette même année scolaire un taux brut d’admission de 92,80%, un taux brut de scolarisation de 81,30% et un taux net de scolarisation de 63,20%. Mais, le taux de pré scolarisation reste toujours faible car il représente à peine 70 000 enfants sur une population pré scolarisable de 1 700 000 enfants.

Ainsi, en rapport avec l’article 11 de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant qui reconnaît un droit à l’éducation pour tous les enfants et appelle les États parties à assurer le respect de ce droit, le comité d’experts africains sur les droits et le bien-être de l’enfant met l’accent sur le droit à l’éducation pour les enfants en Afrique comme base de réflexion de la commémoration de la 24ème édition de la JEA. L’éducation étant le socle du développement est une composante clé des programmes de développement des pays africains y compris le Burkina Faso.

 Ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale

NDRL : Le titre est de la rédaction B24

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2 commentaires

  1. vous parlez de taux de scolarisation. mais blaise ne peut r?gner que sur les t?n?bres: plus les gens sont ?clair?s moins ils sont sensibles aux dandjoba +1000.

  2. depuis la rencontre avec blaise les maires ne portent plus l'?charpe ? la ceinture: il faut abroger le texte qui l'a institu? de fa?on officielle.

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