Yves Sawadogo, agent de joueurs, sur le foot burkinabè : « Tout n’est pas noir »

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Yves SAWADOGO appartient à cette nouvelle génération d’agents de joueurs qui impriment leur marque dans le milieu du football africain. Ancien footballeur amateur en France, Yves Sawadogo vit depuis quelques années à Abidjan, la capitale économique ivoirienne sur les bords de la Lagune Ebrié. Depuis quelques années, il dirige sa propre structure Foot consulting international initiatrice de l’évènement annuel ‘’La Nuit du Football Africain’’. Avec Burkina24, il évoque ses activités et ses projets en faveur de la jeunesse burkinabè.

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Burkina24 : Dès l’entame de notre entretien, est-ce que vous pouvez nous définir ce que c’est qu’un agent de joueur Fifa ?

Yves SAWADOGO : Avant tout propos, rendons gloire à Dieu. L’appellation agent de joueur Fifa, prête à confusion. D’ailleurs la Fifa, elle-même, interdit cette appellation, tout comme les logos de la Fifa que je vois sur certaines cartes de visites des agents. Cela est formellement interdit.

Nous sommes plutôt des agents sportifs agréés  par cette instance suprême du Football. Il existe, d’ailleurs, désormais une nouvelle loi qui autorise ouvertement l’exercice de cette profession sans licence. En ce qui me concerne, même si j’ai un rôle d’agent de joueurs, je me passionne plus dans le consulting spécialiste dans le domaine du football car je n’interviens pas uniquement dans la mise en relation des parties pour la conclusion d’un contrat de travail.

Je vais même au-delà. Aujourd’hui, je conseille des joueurs  sur  plusieurs aspects de leur carrière (relations publiques, droit d’image, relations avec leurs agents, plan de carrière, gestion de patrimoine, assistance juridique, également sur leur reconversion à la fin de leurs carrière), bien entendu en fonction de leurs aptitudes. Je m’inscris, en clair dans la politique du développement du football africain grâce aux conseils et au partage d’expériences   des footballeurs internationaux que j’ai pu côtoyer.

 Burkina24 : Comment expliquez-vous qu’en tant qu’agent de joueurs burkinabè, vous soyez beaucoup plus présent à l’extérieur qu’au Burkina, votre pays d’origine ?

 Yves SAWADOGO : Le Burkina Faso est mon pays de cœur, c’est de là que tout est parti et je suis très attaché. La preuve, je connais, bien que je n’y sois pas, l’environnement footballistique. J’ai souvent apporté ma contribution au football burkinabè, ceux qui me connaissent le savent. J’ai aujourd’hui une autre vision  avec des projets, disons, panafricains.

Je suis un fils du Burkina Faso et je reste toujours disposé à aider si l’on me faisait appel de ce côté. Toutefois, j’estime que je ne me distinguerais que par la qualité de mon travail. Je suis pour la reconnaissance de la compétence.

Burkina24 : A ce jour , comment jugez-vous le niveau du football burkinabè ?

Yves SAWADOGO : Ecoutez, tout n’est pas noir. Notre football n’a pas mal progressé même si il reste encore du boulot à faire. Ne soyons pas si négatisf que ça. Le football burkinabè à travers sa sélection est un pays qui depuis quelques années  est constamment présent aux différentes coupes d’Afrique. On voit des joueurs comme Bertrand Traoré, qui monte, Bakary Koné dans de grands clubs tels que Chelsea et Lyon, respectivement. On voit également, Alain Traoré, malgré ses blessures à répétition, reste un joueur très intéressant. Je n’oublie pas Charles Kaboré, Mohamed Koffi, Jonathan Pitroipa…Bref le Burkina Faso regorge de talents exceptionnels.

Il y a encore du travail à faire, certes, mais il faut le reconnaître beaucoup de choses ont été faites en amont pour donner ces résultats.

A cet effet, j’ai travaillé récemment sur un projet de relance du football local pour certains pays africains  qui pourrait, s’il y a une volonté politique réelle, être très intéressant pour le football burkinabè avec une stratégie marketing de financement permettant aux clubs d’être matériellement et financièrement posés.

Burkina24 : Au niveau du championnat local burkinabè, y-a-t-il des jeunes talents qui attirent votre attention ?

Yves SAWADOGO : C’est vrai que  depuis quelques années, je ne me suis pas vraiment intéressé au Championnat national burkinabè mais je suis convaincu que ce championnat regorge une quantité de talents incroyable comme on pourrait le voir partout en Afrique.

Après derrière, il faut le rendre plus attractif en y mettant les moyens, imposant une feuille de route, avec une cellule pouvant contrôler la gestion chaque 3 mois de ressources financières allouées à la promotion de notre championnat. Bref,  une véritable expertise avec une vraie politique pour accompagner ces joueurs à entrer dans le monde professionnel exigeant du football moderne.

Burkina24 : Entant qu’agent de joueurs, quelles sont les voies de détection des talents ?

Yves SAWADOGO : Il existe plusieurs voies de détection de jeunes talents. Cela peut se faire par une équipe de scouts, donc de détecteurs de talents, des personnes qui sont quotidiennement au contact des jeunes pousses talentueuses dans  différents quartiers qui vous signalent un joueur talentueux. Ou encore un club qui vous contacte personnellement,  vous demande d’organiser des stages de détections. Ou simplement en supervisant régulièrement le championnat national local des différentes catégories. Il existe donc plusieurs voies.

Toutefois, ce qu’il faut retenir dans cette activité c’est que lorsque vous proposez un joueur en Europe, il faut vraiment que sont talent soit avéré. C’est ce que j’appelle le potentiel du joueur, sa marge de progression, l’aspect technique en fonction de son âge. Un tout autre volet non moins négligeable c’est l’aspect administratif. De moins en moins les clubs européens font confiance aux   agents africains pour la simple raison que par le passé, ces clubs européens ont vu leur collaboration  avec leurs interlocuteurs africains déboucher sur des contentieux judiciaires très compliqués.

En ma qualité de consultant dans ce domaine, je travaille également avec un cabinet d’avocats avec qui nous balisons tous les contours des dossiers sur lesquels je suis invité à intervenir.

Le fait d’être dans ce milieu m’a permis, aujourd’hui, de mettre en place un réseau qui me facilite énormément la tâche en termes de prospection et de suivis de jeunes talents.  

Burkina24 : Parlons de la nuit du Football Africain dont vous en êtes le concepteur et Président du Comité d’organisation. Comment vous est venue  cette idée et que contient ce concept ?

Yves SAWADOGO : J’estime personnellement que cela relève d’une pure grâce divine malgré des débuts difficiles et des moyens limités. La NFA fait son chemin et  en  si peu de temps, nous travaillons aujourd’hui à la quatrième édition de cet évènement.

‘’La nuit du football africain’’ qui est de l’évènementiel n’est qu’une étape de tout ce que je projette mettre en place dans le domaine du football. Il était important que l’Afrique récompense ceux qui nous ont fait vibrer durant notre enfance. Et comme j’ai l’habitude de le dire, l’Afrique a du mal à rendre à César ce qui est à César.

‘’La nuit du football Africain’’ s’assigne l’objectif de reconnaître ceux qui à un moment donné ont été des icônes et des légendes pour notre continent, des exemples pour la jeunesse d’aujourd’hui et de demain.

A un moment donné, il était important de marquer une pause et qu’on leur rende hommage quand on connaît la rude concurrence en Europe ou ailleurs dans ce domaine et que des Africains arrivent à tirer leur épingle du jeu, mais aussi de faciliter des moments de retrouvailles chaleureux, de partage de souvenirs inoubliables entre acteurs du football africain, voir mondial. Le slogan de la NFA est : « L’Afrique récompense l’Afrique, l’Afrique récompense le monde ».

Burkina24 : Comment êtes-vous arrivé à créer une si grande synergie autour de cet événement, car chaque année ce sont des personnalités de renom du football qui y sont conviées ?

 Yves SAWADOGO : Par la grâce de Dieu et sans prétention aucune par une connaissance inouïe de ce milieu, je le dis tout le temps, c’est vrai que le football attire du monde, qu’il y a beaucoup de passion mais ce sport, aujourd’hui demande une certaine expertise. Avec le temps, je me suis créé et tissé de solides relations qui m’aident beaucoup à mettre un tel concept innovateur en place.

Il faut désormais travailler à le pérenniser, mais il ne le sera que si le concept répond véritablement à un besoin dans le paysage footballistique africain. Pourtant, il l’est,et l’une des forces majeurs de la NFA, c’est sa capacité à réunir, à fédérer les actions de ses membres d’honneur, ambassadeurs que sont : Pape Diouf, George Weah, Patrick Mboma, Kalusha Bwalya, Rabah Madjer, Roger Milla, Cyrille Domoraud et bientôt d’autres noms importants du football africain.

Entretien réalisé par Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU

Correspondant de Burkina24 en Côte d’Ivoire

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3 commentaires

  1. Bonjour, je m’appelle Adama, un jeune footballeur J’ai 18 ans Je viens de Côte d’Ivoire et j’habite à Barcelone Je suis très intéressé à essayer dans votre club si c’est bon vous le pouvez. Reste ou non, tu peux me libérer Je suis très rapide très technique J’ai joué côté gauche

  2. Bonjour je m’ appel maurice j’ ai 18 ans je suis au burkina a ouahigouya je suis un attaquant j’ aimerais solicité de l’ aide pour realisé mon rêve

  3. Bonjour je m appel maurice j ai 18 ans je suis au burkina a ouahigouya je suis un attaquant j aimerais solicité de l aide pour realisé mon rêve

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