Justice au Burkina : Des militaires radiés pourraient être réintégrés dans l’armée

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Les 566 militaires radiés suite aux mutineries de 2011 demandent toujours leur réintégration au sein des Forces de défense et de sécurité. Ils l’ont encore fait savoir récemment à travers une conférence de presse à Ouagadougou. Ce samedi 13 février 2016, Burkina 24 a reçu dans ses locaux, Hervé Tapsoba, le porte-parole des militaires radiés.

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« Hervé Tapsoba, ex-soldat de première classe au Groupement central des armées, radié des forces armées en 2011 », c’est en ces termes que le porte-parole des militaires radiés se présente. En lieu et place d’une quelconque revendication, Hervé Tapsoba explique que le but que lui et ses camarades poursuivent d’abord par leur action de communication est « de demander pardon aux populations ».

Ensuite dit-il, « nous demandons à nos chefs et aux autorités de nous réintégrer pour que chacun puisse servir l’armée ». Dans leur quête, les radiés avaient rencontré en son temps le président du Conseil national de la Transition (CNT), Sheriff Sy, pour plaider leur cause.

Hervé Tapsoba, porte-parole des militaires radiés dans les locaux de Burkina 24
Hervé Tapsoba, porte-parole des militaires radiés, dans les locaux de Burkina 24 ce 13 février 2016.

Au niveau de l’armée, Hervé Tapsoba informe qu’une délégation des radiés a rencontré des chefs (militaires) «  à titre de grand-frère et petit-frère. Officiellement, nous n’avons pas été reçus concernant notre dossier ».

Parler avec réserves… Par rapport aux nouvelles autorités, des démarches selon lui ont déjà été entamées notamment une demande d’audience à l’Assemblée nationale.

« Jusqu’à l’heure où je vous parle, nous n’avons pas encore été contactés » informe-t-il. Si une suite ne leur est pas accordée, le porte-parole rassure que d’autres démarches seraient entamées avec la même institution et avec d’autres, autant militaires que civiles.

A noter que c’est sous la Transition que ces militaires radiés ont commencé à « parler » et à « demander pardon« . « Sous le régime Compaoré, on ne pouvait pas parler et même actuellement, même si nous parlons, c’est avec des réserves », a fait savoir Hervé Tapsoba. A l’écouter, certains de leurs aînés ont eu à rencontrer Isaac Zida, alors Premier ministre de la Transition, mais que le contact a été rompu.


Lire : Radiation de 566 militaires : La hiérarchie s’explique

Et aussi : Lutte contre le grand banditisme : Un radié de l’armée aux arrêts


A propos des réaffectations des ex- soldats du Régiment de sécurité présidentielle (Ex-RSP), Hervé Tapsoba a émis une certaine incompréhension : « le RSP a entravé la marche vers une démocratie, ils ont tué mais à la fin, on a vu que l’autorité n’a pas pris la mesure qui avait été prise à notre égard (la radiation, ndlr). Nous ne savons pas pourquoi, mais nous pensons qu’il y a eu plus de concertations entre eux ».

Pas d’intérêt à être contre l’armée ni la population. Pour lui, leur réintégration ne signifie pas « forcement » les mettre à côté des armes. « Le militaire peut servir à tous les postes. On peut nous affecter dans un ministère comme chauffeur, planton… », soutient Hervé Tapsoba.

« S’il arrivait qu’on ne nous rappelle pas, cela fait 5 ans que nous sommes dans la rue, ce n’est pas dans notre intérêt de mener des actions contre l’armée ou la population », a rassuré le porte-parole. Mais qu’en est-il alors du militaire radié arrêté et présenté en tant que bandit ?

A cette question Hervé Tapsoba répond : « Ce sont des actes isolés. Si on nous disait que c’est un groupe de radiés,… mais là c’est une seule personne. Ce n’est pas à dire que quand on radie un militaire, il est obligé d’aller poser des actes contraires à la loi ».


{VIDEO} – Des radiés de 2011 pourraient rejoindre l’armée…

 


Dans cette affaire de militaires radiés, des concernés (environ une dizaine) avaient déposé des recours en annulation par rapport à la note qui les radiait. « Le procès a eu lieu en décembre dernier et le verdict tombé en janvier 2016 et ces derniers ont eu gain de cause… Je crois que ça marché« , confie Hervé Tapsoba qui a par ailleurs préféré taire certains détails.

Sur ce sujet, le porte-parole dit garder son calme et le même mot a été lancé à l’endroit de sa « troupe ».  « C’est une lutte de longue haleine, il ne faut pas crier victoire au premier coup », a-t-il conseillé pour terminer.

Yannick SAWADOGO avec Noufou KINDO

Burkina 24

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Ignace Ismaël NABOLE

Journaliste reporter d'images (JRI).

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