Dédougou : Retour sur une journée tendue

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C’est le calme ce matin du mercredi 4 mai 2016 à Dédougou où des échauffourées ont opposé la veille la gendarmerie à des manifestants qui protestaient contre la mort d’un présumé voleur. Retour sur une journée de tensions dont l’ampleur est sans précédant entre population et forces de l’ordre à Dédougou.

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Tout est parti du décès dans la nuit du 02 au 03 mai 2016 de Salif Bocoum, 30ans alors qu’il était interpellé six jours plus tôt par la Brigade de recherche de la gendarmerie de Dédougou à la suite d’un cambriolage au domicile du Commandant du groupement départemental de gendarmerie.

Jean-Marie Kombasséré, Chef d’escadron commandant de groupement de gendarmerie départementale de Dédougou, explique :

« Les faits sont partis d’un cambriolage qui a eu lieu à mon domicile entre le 18 et le 19 avril 2016. Au cours de l’enquête, nous avons pu mettre la main sur celui qui avait le matériel et ce dernier aussi faisait partie parce que selon les déclarations, il (Salif Bocoum, NDLR) aurait vu l’auteur du vol passer par un mur et l’a intercepté.

 Et c’est dans le sac qu’il tenait où se trouvaient les objets volés qu’il a retiré l’ordinateur portable. Il est rentré chez lui avec l’ordinateur et c’est plus tard qu’il s’est rendu compte en ouvrant l’ordinateur, il a vu les photos et d’autres documents et il est revenu pour remettre au petit qui détenait le matériel. 

C’est là, au lieu de venir dénoncer,  s’il est parti remettre au petit on se dit qu’il est certainement dans la chaine puisse que l’auteur a déclaré qu’ils ont opéré à plusieurs et c’est pour élucider la situation qu’on l’a interpelé pour le garder à vue.

Bien sûr, avec l’autorisation du procureur du Faso, dans la nuit donc d’hier (2 mai, NDLR) vers 20 h, on m’a appelé comme quoi il convulsait et qu’on l’a évacué à l’hôpital. Je me suis rendu sur place et au même moment, on a informé sa famille qui s’est déporté sur les lieux et ils ont suivi l’évolution de la situation jusqu’au décès de l’intéressé.

 Il  n’a jamais été torturé parce qu’avec la situation de la chaleur actuellement, nous prenons tous ce qu’il y a comme disposition pour un peu alléger les conditions de détention. C’est ainsi que par moment, on ne les met même plus dans la cellule ».

Djibril Sidibé, un des proches de Salif Bokoum, qui était au chevet de la victime à l’hôpital confirme la version des manifestants.

«Lorsque la gendarmerie l’a envoyé au Centre régional de Dédougou, il n’arrivait plus à respirer parce que son cou était enflé. Des signes montrent qu’il a été torturé ».

Docteur Abdoul Salam Eric Tiendrébéogo, Chef du service des urgences médicales du Centre Hospitalier régional de Dédougou témoigne que le malade est entré dans un état piteux.

« Il était dans un coma et il avait un syndrome infectieux. Toujours est-il qu’il est mort dans un tableau de syndrome d’infection sévère. Ce genre de tableau ne s’installe pas d’une minute à l’autre. C’est quand même un processus qui prend du temps », a expliqué Dr Tiendrebeogo.

Considérant cette mort comme suspecte, un groupe de personnes se rend dans la matinée du 03 mai au domicile de l’imam de la grande mosquée  de Dédougou demandant à ce dernier de leur céder le corps de Salif Bocoum, pour qu’il parte l’enterrer à la gendarmerie. Après avoir tenté vainement d’obtenir le corps de la victime,  les manifestants convergent vers la gendarmerie pour comprendre les circonstances du décès de la victime. Ils sont aussitôt dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les maitres des lieux.

La foule en colère se déporte alors à la brigade territoriale de la gendarmerie, brûlant des pneus et jetant des projectiles dans les locaux de la brigade. Des éléments des forces de l’ordre sont appelés en renfort et les services de la brigade territoriale de Dédougou ont ainsi pu éviter d’être saccagés.

Convaincus que Salif Bocoum a subi des sévices corporels à la gendarmerie, les manifestants n’entendent pas reculer. Ils se rendent dans les domiciles de deux gendarmes et là rien ne les arrête.  Tout le matériel mobilier et roulant du Commandant de la brigade de recherche a été incendié.

Il a fallu attendre 18h pour que le calme revienne à Dédougou où une mission gouvernementale est attendue ce mercredi 04 mai 2016 afin de résorber cette crise.

 

Boureima Badini La Ruche                            

Correspondant de Burkina24 à Nouna

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