Burkina : C’est la rentrée au BBDA !

La rentrée du droit d’auteur est effective ce mercredi 21 septembre 2016. Cette innovation du nouveau directeur du Bureau Burkinabè des Droits  d’Auteur (BBDA) a pour but de donner plus de visibilité, de lisibilité et de compréhension de la structure. Elle sera marquée par plusieurs activités durant 3 jours.

Réduire la vulnérabilité du BBDA à la critique des créateurs, permettre une meilleure compréhension du droit d’auteur, améliorer le  niveau de payement des redevances du droit d’auteur, favoriser la mise en place d’un fonds d’aide aux créateurs de plus de 50 ans, sont entre autres objectifs poursuivis en initiant cette rentrée.

Aider les devanciers

 Pour ce faire, les activités au menu de l’évènement sont essentiellement des conférences avec des thèmes relatifs au recouvrement, à la répartition des droits d’auteur et à la collaboration avec les acteurs, une soirée diner gala pour la levée de fonds en vue de mettre en place une mutuelle pour les artistes âgés de plus de 50 ans.

Sur ce point,  Wahabou Bara, directeur général du BBDA,  se justifie, en ces termes : « Ces personnes ont porté l’étendard du Burkina Faso dans le monde. Aujourd’hui, elles sont dans une forme de précarité. Pour l’honneur de la culture,  on ne saurait les abandonner à l’avilissement».

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Ce fonds sera essentiellement approvisionné  par les sponsors et les partenaires.

Pour les journées portes ouvertes, les visiteurs pourront découvrir la tâche des différentes directions du BBDA par le biais de dépliants exposés dans les stands ou des explications des responsables de directions.

Mieux comprendre

A ce propos, Delphine Somé, de la direction de la répartition, explique que section fait face à des difficultés, liées notamment  à la collecte des informations et aux exploitations. « Il y a des usagers qui exploitent des œuvres et ne nous transmettent pas les relevés de programmes que nous demandons pour faire la répartition, dit-elle. Il y a aussi le non payement de la redevance du droit d’auteur».

Si pour certains sociétaires, cette initiative permettra plus de rapprocher les usagers pour qu’ils comprennent la pertinence du payement du droit d’auteur, d’autres préconisent une sensibilisation profonde de ces usagers.

« Prenez le cas de la dolotière qui met la musique pour attirer ses clients. A la fin, on lui demande de payer 2000 F CFA pour la musique qu’elle utilise. Elle trouve ça bizarre. Alors que ce n’est pas du ramassé. Ce sont des gens qui ont travaillé nuit et jour pour lui  permettre de jouer et faire du commerce », mentionne à titre d’exemple Léon DA, auteur du sketch pour la sensibilisation des usagers.

Pas de cadeau aux pirates

Le ministre de la culture Tahirou Barry, considère cette initiative louable. Pour lui, la population n’a pas intégré dans ses mœurs l’importance des droits auteurs malgré l’arsenal juridique qui l’encadre.

Et Réné Bagoro, ministre de la justice, des droits humains et promotion civique, parrain de l’évènement,  de renouveler, au nom de la famille judiciaire l’engagement d’œuvrer à la protection de titulaires  des droits de la propriété littéraire et artistique.

« Rassurez-vous, aucun cadeau ne sera fait à aucun contrefacteur ou pirate dont le dossier se trouverait dans nos tribunaux », a-t-il lancé à l’endroit des sociétaires du BBDA.

La cérémonie d’ouverture de cette rentrée a été l’occasion de présenter le nouveau logo du BBDA. Le fait qui a marqué le plus reste sans doute la mobilisation des autorités pour soutenir l’activité. Si l’on pouvait noter la présence d’anciens ministres de la culture et des directeurs généraux du BBDA,  les sociétaires eux ont brillé  par leur faible mobilisation.

Mais les organisateurs ne s’en formalisent pas outre mesure. «C’est la qualité des hommes qui compte. Les artistes sont des hommes de la nuit, ils viendront plus tard », a laissé entendre l’un d’eux.

Revelyn SOME

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