Gratuité des soins : L’essentiel est que « les mesures prises arrivent » aux populations

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Depuis 2006, la subvention à 80 % des soins obstétricaux et néonataux d’Urgences (SONU) est implémentée. Elle a été suivie de la distribution des kits pour la prise en charge totale d’urgence du paludisme grave des enfants de 0 à 5 ans et des femmes enceintes. Mais l’enquête réalisée entre mars et juin 2015 par le groupe thématique protection sociale du Secrétariat permanent des organisations non-gouvernementales (GTPS-SPONG) révèle  que le tiers de la couche des interviewés n’étaient pas au courant de ces deux mesures gouvernementales.

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Des ruptures de kits d’urgence et des arriérés de 16 mois

Mû par la volonté d’évaluer « la pertinence, l’efficacité et l’efficience » des 2 mesures gouvernementales maintenant incluses dans la mesure de gratuité des soins promise et en cours d’implémentation, le groupe thématique protection sociale et celui de la santé du SPONG avait envoyé des enquêteurs sur le terrain.

« Ces mesures étaient visiblement pertinentes, parce que les populations les ont accueillies favorablement et elles étaient satisfaites », a déclaré le facilitateur Oumarou Hébié.

Mais, le constat a révélé « pas mal de difficultés » notamment avec la subvention à 80% des SONU à savoir qu’il y avait « beaucoup d’arriérés au niveau des formations sanitaires ». Au total, « la moitié des formations sanitaires concernées par l’enquête avaient des arriérés de 16 mois de remboursement des SONU qui ont été délivrés, 61,3% des formations sanitaires ont déclaré des ruptures de kits d’urgence de prise en charge du palu grave ». Le facilitateur Oumarou Hébié affirme n’avoir pas été « surpris » par le résultat.

Des mesures implémentées sans que les bénéficiaires ne soient au courant

L’enquête du GTPS a révélé que « le tiers des personnes qui devaient bénéficier des SONU ne savaient pas qu’une telle mesure existait en 2015, alors que les SONU sont mises en œuvre depuis 2006. De même, pour ce qui concerne la gratuité, autour de 40% ne savait pas qu’il existe une mesure de distribution gratuite de kits d’urgence de prise en charge du palu grave ».

Une situation qui indigne Oumarou Hébié. Il dit ne pas comprendre que les populations ne puissent pas réclamer ou même bénéficier de mesures qui les concernent et dont elles ne sont pas au courant. Suite à cette découverte, le groupe thématique a fait des recommandations aux autorités sanitaires en vue d’« exploiter les constats faits pour mieux implémenter d’autres politiques ».

Dialogue et reddition des comptes

A la suite des autorités, le GTPS mène une campagne pour « restituer aux populations » les résultats de l’enquête. Après Fada N’Gourma à l’Est le mardi, l’équipe  était ce jeudi 22 septembre 2016 à Barsalogho dans le Centre-nord.

« Il était de bon ton de revenir au niveau des structures locales », indique le facilitateur. Selon Oumarou Hébié, la démarche qui a consisté à dévoiler les résultats aux autorités sanitaires a payé. « Il nous revient que la question de remboursement dont on semblait ne plus parler, on commence à en parler. Pour nous, c’est extrêmement important ce genre de retour ».

Et pour éviter que la même situation ne se pose avec la mesure de gratuité en cours d’implémentation, le facilitateur Hébié recommande à la population « de suivre de près ».

« Nous ne voulons pas que les difficultés des mesures antérieures que nous avons regardées se répercutent sur les mesures de gratuité, parce qu’en ce moment ça voudrait dire qu’on prend des mesures qui n’arriveront pas aux populations », a-t-il dit.

 C’est de ce côté, ajoute O. Hébié qu’il faut regarder pour s’assurer que « les mesures prises, arrivent ». Quant à la question, comment les populations vont les apprécier ?, «C’est autre chose ». L’important, conclut-il, est que « si on dit que c’est pour les populations, il faut que ça arrive là-bas ».

L’enquête menée par le groupe thématique s’inscrit dans le cadre des actions de suivi et de contrôle citoyen de l’action gouvernementale. Elle a été financée par l’UNICEF et la Health Policy Action Fund (HPAF).

Oui Koueta                                                          

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