Révolte bwa de 1915-1916 : Le cours d’histoire de l’Inspecteur Gnimien

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Dans cette publication, l’inspecteur d’histoire-géographie Gaston Gnimien raconte la révolte des Bwa.

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Sous l’impulsion de son président Salifou DIALLO, l’Assemblée Nationale a effectué sa rentrée parlementaire sous le signe des 100 ans de ce que la littérature coloniale a confiné dans l’appellation « révolte bwa de 1915-1916 » mais qui, en réalité, fut un processus insurrectionnel qui a concerné la quasi-totalité des peuples situés entre les fleuves Baní (Nord Côte d’Ivoire – Mali) et la Volta noire aujourd’hui Mouhoun. Cette initiative de la Représentation nationale est digne d’intérêt à plus d’un titre. Elle met en lumière une partie de l’histoire nationale que la colonisation a, à dessein,  mise sous le boisseau parce que non seulement la terrible répression qui a été faite de la révolte était aux antipodes de la mission civilisatrice que s’était assigné la France coloniale mais aussi parce que par son ampleur, elle a mis en doute la toute-puissance de la France.

L’initiative de commémorer le centenaire de la première insurrection populaire au Burkina  permet de montrer la part contributive des peuples de l’Ouest à l’édification de la nation. Il est en effet de notoriété, comme la suite de cet écrit le montrera, que c’est à la suite de cette révolte que la décision de morceler l’immense colonie du Sénégal-Niger a été prise pour rapprocher l’administration coloniale des territoires soumis, actant ainsi la création de la Colonie de la Haute- Volta, aujourd’hui Burkina Faso.

Tout comme le rôle des chefs mossi a été indéniable dans la reconstitution de la colonie de la Haute-Volta en 1947, celui des peuples de la Boucle du Mouhoun l’est  dans le processus de sa création. Commémorer l’évènement au plan national pourrait donc cimenter l’unité nationale, contrairement à l’idée que s’était faite une certaine élite politique au sortir des indépendances et qui dans le prolongement du déni colonial avait fait l’omerta sur la révolte pour éviter de mettre en orbite des leaders politiques comme Nazi Boni.

Dans la dynamique de notre histoire récente, la révolte bwa de 1915-1916 est avant l’heure la prime manifestation de l’attachement des populations burkinabè à la liberté et traduit leur rejet de toute oppression comme elles l’ont montré par la suite le 3 Janvier 1966 et les 30 et 31 Octobre 2014.

Historiquement, cette révolte des peuples de la Boucle du Mouhoun est assez peu connue, ayant fait l’objet de très peu de travaux de recherches. Il n’en demeure pas  moins que, 100 ans après, le souvenir de cette révolte reste encore très vivace au sein des populations. Les Bwaba  la désignent par le vocable de « muruti-beni » (la grande révolte).

Il est né de ce souvenir l’idée d’une commémoration du centenaire de cette violente remise en cause de l’ordre établi colonial par les populations bwaba et leurs voisins. Ainsi en 2006, le 09 Décembre, en prélude au centenaire, sur initiative de l’association malienne «NIIMI-présence BWA », la communauté bwa au Mali et au Burkina Faso communiait déjà au Palais de la Culture de Bamako, autour du douloureux souvenir du 90ème anniversaire de ce qui, naguère, fut appelé la révolte des populations du Haut Sénégal-Niger.

Cette cérémonie avait enregistré la présence de plusieurs personnalités dont entre autres, le Pr Mamadou Lamine Traoré, ministre de l’Education Nationale du Mali, M. Hassen Camara, conseiller à la Présidence de la République du Mali, représentant le Chef de l’Etat et M. Mohamed Sanné Topan, Ambassadeur du Burkina Faso au Mali. La délégation burkinabè venue spécialement pour la rencontre était conduite par le Pr Wetian Bognounou, botaniste au Faso.

Il est né au Mali où les Bwaba constituent une minorité, dans l’élan d’une nouvelle quête d’identité  à la suite cette rencontre commémorative, un puissant mouvement de réappropriation culturelle de l’évènement à travers la création de nombreuses œuvres musicales.

Au Burkina Faso où les conséquentes de cette révolte sont des plus importantes parce que congénitales à la création de la colonie de la Haute-Volta en 1919, excepté les flashbacks historiques faits par les médias lors de la célébration de la fête du 11- Décembre à Dédougou, aucun acte officiel de réappropriation de cette mémoire collective n’est encore posé même s’il existe des initiatives privées allant dans le sens de la commémoration du centenaire de l’évènement. C’est en cela que la rentrée parlementaire sous le signe de cette révolte est véritablement la bienvenue.

Retour sur l’évènement historique avec quelques traits saillants

Contexte et origines de la révolte

A la veille de la pénétration coloniale, les territoires de la Boucle du Mouhoun occupés essentiellement par les populations Bwaba, Markas, Sans et Ko sont mis sous coupe réglée d’une part  par principautés peuhles de Barani et de Dokuy d’une part et d’autre part,   par les  « maisons de guerre » des Ouattara de Bobo- Dioulasso.  Jean CAPRON décrit cette atmosphère empreinte de violence en ces termes :

«  Des bandes de cavaliers circulent dans le pays, s’emparent des cultivateurs surpris en brousse, les vendent comme esclaves ou les libèrent contre remise d’une rançon. Ils investissent les villages lorsque les cultivateurs sont aux champs, pillent les greniers, se saisissent des troupeaux, emmènent les femmes et les enfants qui n’ont pas pu s’enfuir à temps pour se dissimuler dans les fourrés. »

C’est dans ce contexte que s’opèrent à partir de 1887 les premières incursions des officiers coloniaux : Louis Gustave Binger, François Crozet et Parfait Louis Monteil. Pénétrés de la mission civilisatrice qui fait consensus  alors en France et en Europe, ils s’attachent  à lier la France à ces familles puissantes qui ont imposé leur domination à la région et finissent par obtenir, avec Monteil, la signature de traités de protectorat en 1891. S’ensuit une politique classique de conquête militaire et de « pacification ». La suite se déroule dans le cadre de la grande colonie du Haut-Sénégal Niger créée en 1904 et qui intégrait les territoires actuels du Burkina Faso.

Dès 1897-1898, les signes avant-coureurs de la révolte sont présents. Des soulèvements dans les villages de Massala et de Passakongo avaient causé la mort de colons car les Bwaba avaient très vite compris comme  ils le disent que les Blancs sont différents de leurs anciens oppresseurs Peulhs.

« Les Blancs sont venus chez nous ; nous les avons acceptés croyant qu’ils se comporteraient comme les Peulhs, c’est-à-dire sans se mêler de nos affaires… Tout leur appartient désormais dans ce pays : nos biens, nos femmes, nos enfants, et nous-mêmes. Qu’est-ce qu’il nous reste encore ? Ils ridiculisent et même interdisent nos coutumes et les choses sacrées héritées de nos aïeux, les cicatrices, pour que nous ne reconnaissions plus nos enfants… ».

La grande révolte interviendra plus tard en 1915 et  tient à la fois de l’insurrection populaire et de la guerre de libération.  Aux sources du mécontentement de ces populations se trouvent les servitudes coloniales : généralisation du portage (transport de bagages à dos nu pour le compte de l’armée), le travail forcé, les impôts, les amendes, le recrutement des tirailleurs et le pouvoir abusif des « chefs de cantons ».

Pour l’évènementiel, c’est le 17 Novembre 1915 que débute dans le village de Bona en pays marka  l’insurrection. La Première Guerre Mondiale fait rage en Europe entre Français et Allemands et les besoins en troupes coloniales pour sortir le conflit de l’enlisement sont de plus en plus importants. Le recrutement de soldats doit se faire dans tous les cercles répartis en cantons selon un quota prédéfini. Les chefs de cantons, en fonction des chiffres exigés, définissaient à leur tour pour chaque village un quota. Celui prescrit au village de Bona est jugé trop élevé et les habitants refusent d’obtempérer.

Cette rébellion de Bona contre l’autorité coloniale s’opère dans un contexte d’effervescence religieuse où un prédicateur musulman de Datomon prédisait l’avènement très proche  d’un messie qui mettrait fin au pouvoir des Blancs. L’appel à se révolter que lance le village trouve donc un écho favorable. Et dès le 19 Novembre, les villages de Kongoba, Doumakélé, Solasso et Moussakongo se joignent au mouvement. Le 20 Novembre, c’est presque tous les villages Marka des cantons de Tounou, Datomo, Oury, Bagassi et Pompoi qui font cause commune avec le village de Bona.

Le 23 Novembre de la même année, ils sont rejoints par les Bwaba de Ouarkoye, Wakara, Bondokuy, et Poundoun. À la fin de la saison des pluies de l’année 1915, les représentants d’une ligue d’une douzaine de villages de la Boucle de la Volta  qui se rassemblèrent autour de l’autel du culte de la terre du village de Bona, où ils prêtèrent serment de prendre les armes contre le pouvoir colonial et de ne les déposer qu’après son départ définitif.

Les Bwaba qui héritent du nom de la révolte  entrent dans le mouvement à la suite del’envoi sur le chantier d’une femme enceinte du nom de Tenin COULIBALY.  Sur ce chantier où les gardes étaient impitoyables, elle demanda la permission pour aller accoucher au village. Le garde Alamousson Diarra lui refusa la permission mais pire, lui infligea des coups de cravache. Tenin sur le chantier donna naissance à un garçon  qu’elle perdit devant les travailleurs. Les hommes qui jusque-là ne se décident pas devront alors affronter la grève des femmes qui les boudèrent d’abord au lit avant de quitter leurs pagnes en signe de protestations.

Après avoir mis en déroute les premières expéditions punitives, les combattants anticoloniaux repoussèrent, en décembre 1915, une colonne militaire qui comprenait des bataillons provenant de différentes colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) renforcée par une unité d’artillerie. La guerre se propagea alors rapidement au-delà de la Boucle de la Volta, à l’Est dans le cercle de Ouagadougou, et à l’Ouest jusqu’aux rives du fleuve Bani, dans les cercles de San, Koutiala et Bandiagara (Mali actuel).

Le principal instigateur des préparatifs de guerre fut Yisu Koté, du village de Bona. Il a laissé l’image d’un homme infatigable allant de village en village pour inciter les populations à prendre les armes. Il portait sur lui les attributs des kambele, la classe d’âge des guerriers marka : un sifflet et deux cordes (dafu), l’une enroulée autour de la tête, et l’autre accrochée au cou. Le dafu devint l’emblème du mouvement porté par tous les combattants, indépendamment de leur affiliation ethnique, qui reconnaissaient la prééminence militaire et rituelle du commandement de la région de Bona.

La guerre et les forces en présence 

Du côté des forces coloniales, les rapports font état d’environ 5 000 soldats ayant pris part aux colonnes, appuyés par la force de feu de six canons et de quatre unités de mitrailleuses. Du côté des insurgés, le conflit engloba une population de 800 000 à 900 000 personnes comprenant une grande variété de populations, Marka, Bwa, Samo, Fulbe (Peul), Tusiã, Sambla, Minianka, Bobo, Lela, Nuna, et Winye (Ko). Les forces anticoloniales ne disposaient que d’arcs, de fusils à pierre et d’un petit nombre de fusils à répétition périmés, dont une partie avait été achetée à des commerçants et le reste fabriqué sur place par les forgerons qui produisaient aussi les balles, la poudre et les pointes de flèches.

Au lendemain de la révolte de Bona, le lieutenant MAGUET est envoyé pour la briser. Le chef de Canton délégué pour parlementer avec les rebelles est accueilli par une salve de tirs et une pluie de flèches qui amènent le chef de l’expédition punitive à prendre d’assaut le village. La résistance est opiniâtre et il est contraint, faute de munitions, à battre retraite.

La déroute des premières expéditions punitives popularise le mouvement  et les combattants anticoloniaux repoussèrent, en décembre 1915, une colonne militaire qui comprenait des bataillons provenant de différentes colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) renforcée par une unité d’artillerie. La guerre se propagea alors rapidement au-delà de la Boucle de la Volta, à l’Est dans le cercle de Ouagadougou, et à l’Ouest jusqu’aux rives du fleuve Bani, dans les cercles de San, Koutiala et Bandiagara (Mali actuel). Les premières victoires des Bwaba et des Marka face à l’armée coloniale (Bouna, Bondokuy et Yankasso) s’échelonnent entre novembre et décembre 1915. A cette époque, il a été estimé à 90 000 le nombre de combattants rebelles.

Le gouvernement de l’AOF mit sur pied une nouvelle colonne militaire d’une puissance de feu considérable qui se lança, en février 1916, dans une campagne de destruction systématique. Un mois plus tard, la colonne revint à Dédougou, sa base de départ, après avoir épuisé ses munitions dans l’attaque des villages fortifiés de la région. Malgré l’état de dévastation du pays, la population célébra le repli des troupes coloniales comme une victoire. Malgré ses soldats de carrière, son armement, la France sera humiliée par trois défaites successives et éclatantes dont les conséquences ont été la propagation de la révolte.

En avril 1916, avec le renfort de nouveaux régiments et de nouvelles armes et munitions, deux colonnes opérèrent simultanément dans les régions de la Volta et de San, bombardant et pillant les villages sur leur chemin. Ce ne fut que vers la mi-septembre que le commandement français de la fameuse « colonne de Dédougou », le colonel Mollard estima avoir éliminé toute opposition armée, bien qu’il dût maintenir ses troupes pendant plusieurs mois dans des postes militaires dispersés dans toute la région.

En 1915, les peuples en guerre contre le colon ont opté pour ce qu’il convient d’appeler  «  guerre de tata » : pas de batailles en terrain découvert mais dans des villages fortifiés qu’ils choisissaient par avance, des chocs frontaux de préférence à des actions de guérilla.

Au contraire du mode de guerre européen, cette stratégie ne cherchait pas à engager toutes les forces disponibles dans des batailles décisives mais marquait une préférence pour une guerre prolongée. Sans canon, le grand instrument de la conquête française, les tata les plus importants étaient des forteresses quasi inexpugnables.

Un pilonnage intensif ouvrait des brèches dans lesquelles les tirailleurs s’élançaient à l’assaut. Les assiégés résistaient le plus longtemps possible, forçant l’assaillant à gaspiller autant de munitions que possible et, la nuit venue, s’échappaient par petits groupes pour se concentrer dans un autre village pendant que les tirailleurs détruisaient le village abandonné. La colonne partait alors attaquer le village où s’étaient concentrées les forces anticoloniales pendant que les villages laissés derrière étaient reconstruits par la population dont toutes les catégories furent mises à contribution dans l’effort de guerre.

Vers la fin de la guerre de 1915-1916, à l’approche d’une colonne militaire, un groupe de villageois était souvent maintenu à l’écart, prêt à intervenir si l’engagement ne tournait pas en leur faveur, afin d’essayer de sauver ce qui pouvait l’être, en faisant porter toutes les responsabilités sur le groupe de combattants qui s’enfuyait vers un autre village.

Inversement, un groupe pouvait accueillir la colonne en présentant sa soumission pour éviter l’attaque du village, alors qu’à l’intérieur des murs, les hommes en armes étaient prêts à attaquer la colonne une fois passé le village. Le transport de bois, d’eau et de terre pour la reconstruction des fortifications et des maisons en pisé, ainsi que de vivres et de bétail sur de grandes distances, était généralement confié aux femmes et aux enfants qui jouèrent aussi un rôle central dans la propagande et les renseignements. Le mouvement d’un village à un autre fut l’une des clés de la réussite des combattants anticoloniaux.

La révolte a consacré de grands noms comme Yisu Koté, Yike Koté, Siaka,  Bémé, Yahondé. El Hajj Adama Dembele,  Banzani Théra,  Pankourou Dakouo, Dabouwary Dembélé, ou encore  cette figure gurunsi devenue mythique, Yombie.

En face, l’administration coloniale opta pour une guerre totale : destruction méthodique des villages, dévastation et pillage des réserves de nourriture et des récoltes, et utilisation des femmes et des enfants comme otages.

Le bilan de la guerre

 Le bilan chiffré de la guerre donne environ 23.000 tués mais il est loin d’être exhaustif. De nombreux villages ont été entièrement anéantis. Au cours de la révolte, 26 villages ont été rasés avec plus de 18.550 habitants sans foyers.

Quant aux conséquences, elles ont été énormes. Il y a entre autres, la décision de mieux approcher l’administration coloniale des territoires soumis. C’est ainsi qu’il a été décidé de la création de la colonie de Haute-Volta. La révolte a été aussi  le mouvement précurseur des luttes pour les indépendances un peu partout en Afrique et a inspiré le RDA (Rassemblement démocratique africain).  Les Bwaba  se sont sacrifiés pour une cause et un idéal qui est la liberté et nulle part en Afrique, il n’y a eu de révolte d’une telle ampleur

Enfin, certains y voient aussi l’explication de l’adhésion de beaucoup de Bwaba au christianisme, la religion du colon. Avant la révolte, le Bwa avait sa croyance, ses dieux protecteurs auxquels il avait foi. A l’issue de la révolte qui n’a laissé que honte, panique, ruine et désolation, le Bwa a cru bon d’adhérer au dieu des vainqueurs pour trouver meilleure protection.

Quand bien même la révolte a été brisée, l’administration coloniale a été surprise par l’ampleur de la révolte. Les rapports en témoignent :

« Cette rébellion… eut l’aspect d’une guerre populaire, presque nationale… La volonté de se débarrasser de notre joug amena une coordination d’efforts que personne n’aurait crue possible entre des groupements n’ayant les uns avec les autres aucun lien politique, ni ethnique ni religieux  ».

Le succès de cette guerre révèle l’existence d’une organisation collective des peuples de la Boucle du Mouhoun sans laquelle la résistance n’aurait pas été possible, un rassemblement de peuples réputés ethniquement différents et même hostiles, l’existence de structures et d’alliances inter-villageoises qui préexistaient avant la guerre, un état d’esprit qui allait bien au-delà du simple refus des « abus » de la colonisation.

GNIMIEN Gaston

Inspecteur d’histoire- géographie

Secrétaire Général Adjoint de l’Association des Historiens Burkinabè

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