Burkina : Ces projets à polémique

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Quelques projets du gouvernement de Paul Kaba Thiéba ont des problèmes avec l’opinion nationale. C’est le cas aussi à l’Assemblée nationale, d’ailleurs. Pas moins de deux sont déjà tombés aux oubliettes. Mauvaise communication, intention inavouée ou défaut de ficelage ?

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Les exemples sont nombreux. Celui à l’ordre du jour est l’achat des véhicules pour l’administration publique. Le gouvernement, la main sur le cœur, affirme que ce n’est pas une dépense de prestige. Ce ne sera que le strict nécessaire qui sera fait. Ne sera acheté de véhicule neuf que s’il n’y a pas de moyen de faire autrement. De plus, l’argent qui servira à financer ces achats sera échelonné sur deux ans, pour essayer d’amoindrir l’impact.

C’est bien. Mais c’est dur à avaler. Il y a que quelques jours à peine, le Premier ministre Paul Kaba Thiéba est allé faire un tour au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo. Là-bas, il a dit bonjour à  des malades couchés à même le sol. Un bon nombre d’appareils médicaux sont également aux abonnés « en panne ». Sans compter que dans de nombreux centres de santé du pays, il n’y a pas d’ambulances ou celles qui existent ne ronronnent pas rond.

On a donc vite mis en balance les réalités. Entre transporter d’urgence une parturiente à bord d’une ambulance neuve vers un hôpital et convoyer un « hôte de marque» entre l’aéroport et un hôtel cinq étoiles, le choix du citoyen lambda est vite fait. Alors, comment le gouvernement va-t-il gérer cette équation ?

La même question se pose sur l’avant-projet de loi portant code électoral qui hérisse les poils des opposants et de nombreux internautes. Ce n’est qu’un avant-projet de loi, certes, mais ne dit-on pas que chat échaudé craint l’eau froide ? Le référendum a été un avant-projet en 2013 et l’opposition a vu qu’il a perdu son caractère « provisoire » pour devenir un projet bien définitif. 

En réagissant de la sorte, l’opposition veut comme s’aider avec l’opinion publique.  « La meilleure des protections, c’est l’information publique », disait le Pr Luc Marius Ibriga en février 2015, lorsqu’il avait reçu des menaces de mort. La tactique a été utilisée par les religieux, tuant dans l’œuf un certain projet de loi sur les libertés religieuses, avec succès. Les syndicats ont fait de même avec le projet de proposition de loi portant exercice du droit de grève. C’est le silence radio depuis lors sur cette proposition. Qu’en sera-t-il pour le code électoral ? 

En attendant, il faut s’interroger sur ce qui n’a pas marché avec ces différents projets. Le gouvernement a-t-il des soucis pour se faire comprendre des citoyens ?  Roch Marc Christian Kaboré avait reconnu en fin 2016 que sa communication avait des efforts à faire. Le travail s’avère beaucoup plus immense car, apparemment, les Burkinabè sont désormais décidés à être de fervents disciples de Saint Thomas ! 

Ou alors, ces projets sont simplement mal ficelés ? Il faudrait dans ce cas prendre beaucoup de précautions à l’avenir pour éviter de braquer des Burkinabè déjà sur les nerfs. Ou enfin, les opposants à ces deux premiers projets ont raison de crier. Alors, il faudrait faire attention pour ne pas provoquer les citoyens, surtout si les mauvaises intentions touchent à des questions aussi sensibles que la religion, la démocratie ou la bonne gouvernance. Déjà que l’expression « ça ne va pas » est devenue un refrain populaire au Burkina, éviter d’autres fausses notes ferait du bien. 

La Rédaction

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