Quelle armée face au terrorisme ? La réponse du Colonel Bayala

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Les responsables de la « Génération Cheikh Anta Diop » et de l’association « Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita » ont initié un panel sur le thème de la sécurité ce jeudi 7 février 2019 à Ouagadougou. Ce panel se veut un hommage au célèbre historien et homme politique sénégalais Cheikh Anta Diop qui fait partie des premiers érudits africains à reconnaître que la sécurité est un préalable à tout projet de développement.

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« Je suis allé un jour au marché, c’était le jour du marché au village. J’avais porté ma tenue militaire. Une fois sur les lieux, c’était la débandade et le sauve-qui-peut au sein de la population y compris mon propre père. C’est après, une fois à la maison, que mon père a appris que c’était moi qui venais d’arriver au marché et que les gens fuyaient ».

Ce témoignage vient d’un panéliste, le Colonel Jean-Pierre Bayala, qui a partagé son expérience avec des jeunes ce jeudi 7 février 2019 à Ouagadougou à l’occasion d’un panel sur « Cheikh Anta Diop et la question sécuritaire en Afrique aujourd’hui ». Celui qui dit avoir commandé presque toutes les Unités de l’armée burkinabè est aujourd’hui un expert des Nations Unies. Il se considère d’ailleurs « Père » de la Justice militaire.

L’exposé du Colonel Bayala a porté sur « Quelle armée face au terrorisme ? ». Plusieurs pistes de réponses sont ressorties à l’issue de son analyse. Selon lui, pour endiguer le phénomène, il faudrait inéluctablement la réforme d’un système de sécurité. « Ce n’est pas l’affaire de l’armée toute seule, comme certains le pensent. D’abord, la situation exige le renseignement. Il faut également que nos Forces de défense et de sécurité renaissent. Il faut professionnaliser davantage les FDS, répondre efficacement à leurs besoins techniques et spécifiques », a-t-il proposé.

G5 Sahel : « On ne peut lutter contre le terrorisme sans l’Algérie »

L’ancien Magistrat, qui dit espérer qu’il ne sera pas poursuivi pour avoir trahi un secret militaire ou démoralisé les troupes, a ajouté que la justice aussi doit faire partie intégrante de cette lutte anti-terroriste. Mais, bien avant l’intervention du consultant en sécurité, c’est le Docteur en science politique, Abdoul Karim Saïdou, qui avait la parole.

Ce dernier a exposé sur le sous-thème « La doctrine africaine de la défense à l’aune de la pensée stratégique de Cheikh Anta Diop ». Le Maître-Assistant à l’Université Ouaga 2 a déclaré, en se basant sur les principes de Cheikh Anta Diop, que l’Etat fédéral africain est une nécessité dans cette lutte asymétrique. Evoquant la création du G5 Sahel, il a soutenu que « l’on (Ndlr : Cette partie de l’Afrique) ne peut lutter contre le terrorisme sans l’Algérie ».

L’armée type proposée finalement par le panéliste, toujours en fondant sa thèse sur les idées de Cheikh Anta Diop, est une « puissante armée moderne, dotée d’une aviation et d’une forte éducation civique, inapte aux putschs de type latino-américain ». La rencontre a pris fin sur une note de satisfaction des organisateurs.

« Nous avons des armées coloniales, des armées de répression »

Pour Abdoulaye Diallo, membre de la Génération Cheikh Anta Diop et initiateur du panel, Cheikh Anta Diop, né le 29 décembre 1923 à Thieytou et décédé le 7 février 1986 à Dakar, est vraiment ce savant qui les unit au niveau de l’organisation de la société civile. Ce réseau d’activistes réclame 26 ans d’existence.

Le panel de ce jour a été initié à l’occasion de la célébration du 33e anniversaire de la disparition du célèbre historien et anthropologue sénégalais qui s’est attaché sa vie durant à montrer l’apport de l’Afrique et en particulier l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale.

« La question sécuritaire ne peut se régler que dans un cadre fédéral, au minimum un cadre régional comme la CEDEAO. Sinon, ce n’est pas possible. C’est le premier point. Le deuxième point, c’est que nous avons pris conscience que nous avons des armées coloniales qui sont des armées de répression, des armées de protection des princes, de protection des dirigeants, des armées dont les peuples ont peur. Ce type d’armée ne peut pas lutter contre la sécurité », a-t-il retenu des échanges, tout en faisant allusion à la « petite histoire » révélée par le Colonel Jean-Pierre Bayala.

Noufou KINDO

Burkina 24

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Noufou KINDO

@noufou_kindo s'intéresse aux questions liées au développement inclusif et durable. Il parle Population et Développement.

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