FESPACO à Bobo : L’avenir de la diffusion des cinémas africains sur la table de discussion

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L’avenir de la diffusion des films africains, c’est le thème débattu ce samedi 9 mars 2019 au Centre Régional des Arts Vivants (CERAV) en marge du mini Fespaco 2019 qui se tient à Bobo-Dioulasso.

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Le thème a fait l’objet de réflexion au Fespaco 1999. Ce 9 mars 2019 encore, les participants au colloque sont revenus sur le sujet.

Pour camper le décor, le délégué général du Fespaco, Ardiouma Soma, est revenu sur la première expérience de la diffusion au Burkina avec la Société Nationale Voltaïque de distribution de cinéma (SONAVOCI) dans les années 1980.

De nos jours, la diffusion est le maillon le plus faible dans la chaîne des valeurs du cinéma. Le problème  réside aussi bien dans le manque d’infrastructures mais aussi dans le manque de formation, de professionnalisation des diffuseurs  et distributeurs.

«Il n’y a que les cinés Neerwaya et Burkina qui diffusent des films burkinabè et africains, il y a les salles périphériques aussi mais ce ne sont pas des salles qui génèrent des ressources. Mais quand on prend la diffusion ici, je suis désolé de le dire, ça ne répond pas aux normes de la distribution. Après vous avez des salles Canal Olympia, je ne sais sous quelle politique, ne sont pas portées sur la diffusion des contenus locaux », dit Omar Dagnon, réalisateur burkinabè.

Cependant, pour Berni Golblat, promoteur de ciné Guimbi, les salles n’ont pas fermé parce les gens ont cessé d’aller au cinéma. Les gens ne vont plus au cinéma parce qu’il n’y a plus de salles. Les populations n’arrivent pas à voir les films qu’ils soient ovationnés ailleurs ou pas.

« Quel film on fait et pour quel public ? », se sont aussi interrogés les intervenants. Houda El Amri, au service programme de Canal, a apporté un éclaircissement sur leur diffusion de films africains.

A l’en croire, A+ a été créé pour montrer des contenus 100% africains. Le public est demandeur des films faits en Afrique et qui parlent dans leur langue, de leur culture et il arrive que A+ devance canal premium en audience.

Cependant, explique-t-elle, «les films d’auteurs même primés ne marchent pas. Même le film  Félicité qui a cartonné, quand on le programme, on voit qui y va, ce sont les cinéphiles. Les citoyens lambda sont beaucoup plus télénovelas, les comédies, les blockbusters. Ce ne sont pas le genre de film qu’on produit ici, il y a des essais qui marchent et d’autres pas ».

La problématique posée a permis aux intervenants d’ébaucher des pistes de solutions. Ils estiment qu’il faut juste agir maintenant. L’Etat ne peut pas tout faire et des voies et moyens existent. Il faut impliquer les télévisions nationales, s’approprier les plateformes de diffusion en ligne, entre autres. Mieux encore « le Burkina Faso a un environnement favorable, fait remarquer Ardiouma Soma. La loi d’orientation et de développement du cinéma et de l’audio-visuel existe depuis 2004, mais combien sont les professionnels qui la connaissent ?  ».

Pour lui, les professionnels du cinéma doivent prendre leur filière en main, s’organiser pour être une force de proposition que l’Etat va accompagner afin de créer des conditions de travail meilleures ou des mécanismes de financements.

Un atelier est en vue avec la chambre de commerce du Burkina, annonce Souleymane Ouédraogo, directeur général de l’ISIS, pour amener le patronat burkinabè à comprendre le cinéma afin de les intéresser à y investir et l’introduction des modules sur la distribution et la diffusion dans les écoles de formation en cinéma.

Les particuliers qui s’y intéressent tel le cas de Berni Goldblat avec son projet de rénovation de la vieille salle de ciné Guimbi,  ont fortement été encouragés.

Revelyn SOME

Burkina24

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Un commentaire

  1. Merci à cette délégation ouagalaise qui a intervenu à CERAV AFRIQUE. Merci de prêter votre cadre au FESPACO Bobo M. Saba. La couche sociale burkinabé la plus importante étant de niveau de vie moyen en terme de revenue et jeune en terme d’âge, nous devons aussi créer des vidéo clubs public dans les villages et les zones non loti de nos villes pour permettre au plus grand nombre de voir nos films.

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