Crise sociopolitique au Burkina: les dessous d’une gouvernance

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Carte du Burkina
Crédit image: Dermatologie Hors Frontières

Depuis quelques mois, le Burkina Faso est à la croisée des chemins dans une situation de crise généralisée qui touche presque tous les secteurs. De la manifestation des élèves à Koudougou les 22 et 23 février à celle des élèves de Ouagadougou les 23 et 24 mai 2011, on a vécu une situation de terreur inhabituelle, causée surtout par les sorties inopinées des militaires et des policiers. Les causes sont connues de tous, mais les solutions tardaient à venir.

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Au Burkina Faso, l’on s’est toujours plu à croire ou à faire croire que tout va bien. Cependant , comme le disait un sage, la paix n’est pas absence de guerre. La situation actuelle que vit le pays rappelle cette nécessité de tenir compte des petits problèmes avant que ceux-ci ne grandissent. L’insuffisance de justice sociale, les inégalités grandissantes entre les citoyens, le manque liberté dissimulés jusqu’avant la présente crise constituent à bien des égards, le fondement de cette situation actuelle qualifiée de crise politico-sociale. Cette situation était prévue, disent les voyants mystiques. Les analystes eux-aussi la pressentaient.

En effet, il y a eu un cumul de faits qui se sont passés dans le pays et qui illustrent parfaitement les causes ci-dessus citées. Des exactions desquels les gens ont attendu et attendent toujours que justice soit rendue. Les bavures policièresà répétition (à Piéla, à Gaoua, à Wemtenga etc.),  ont toujours hanté les esprits.

Et, à chaque fois, les populations ont l’impression qu’uneversion des faits ainsi que des solutions leur sont imposées. Un autre aspect, c’est l’absence de considération de la part des supérieurs hiérarchiques, et le fossé grandissant entre les nantis et les moins nantis du point de vue social et économique. Ces frustrations accumulées de longues dates finissent toujours par exploser.

L’élément déclencheur de la crise à Koudougou n’en est pas loin. Assoifées de justice, une justice qui traîne les pas, les populations se sont lancées elles-mêmes à la chasse de celle-ci. Des sévicesinfligés par la police aurait conduit à la mort de l’élève Justin Zongo. Le mouvement des élèves se propage dan les autres villes du pays avec des conséquences difficiles à évaluer (dégâts matériels, disparition d’armes à feu, pertes en vie humaine …).

La première sortie des militaires du 23 au 24 mars pour libérer un des leurs condamné, émane elle aussi,  d’un laisser faire des Hommes en uniforme qui depuis longtemps ont toujours eu la possibilité de faire leur loi à eux dans une cité dite démocratique, d’agresser des civils sans être inquiétés. Cette sortie a eu des conséquences sur la justice burkinabè. Cela a du même coup constitué un précédent servi de jurisprudence pour les fois successives ou du moins régulières de tirs à l’arme et de saccages tous azimuts. Les pillages, les casses, les vols, les viols sont devenus courants depuis lors.

Face à un gouvernement qui cherche désormais ses repères, les revendications fusent de partout et se multiplient chaque jour. Dans un Etat de droit, ces agissements sont condamnables ; mais quels sont les véritables moyens, dans le cas d’espèce, puisque la crise a pu germer et s’enraciner il y a longtemps au sein d’un régime ‘’tout-puissant’’.

Les débrayages des élèves soutenant leurs enseignants ces derniers jours de mai, parait plus aigu à l’encontre du régime en place et de l’autorité (saccage et/ou incendie des sièges du parti au pouvoir dans plusieurs villes, de l’immeuble de l’éducation à Ouagadougou, du pied à terre du président à Gaoua, des gouvernorats etc.).

L’explosion de cette crise pourrait entrainer une spirale de violence.

Cependant l’espoir  semble néanmoins renaître ; surtout avec l’effort d’assainissement de la gouvernance qui n’est toujours pas suffisant de l’avis de certains. En tous les cas, les acteurs sont à pied d’œuvre pour rétablir l’ordre et la paix d’une part, et la justice et l’autorité de l’Etat d’autre part.

La multiplication des revendication rend la tâche ardue au gouvernement, malgré sa volonté de dialogue et de négociations. Le pays semble victime de sa propre stabilité longtemps chantée… Jadis reconnu pour sa stabilité relative, aujourd’hui, la destination Burkina n’est plus très prisée et les partenaires techniques et financiers s’interrogent tandis que le système économique se détériore.

Aussi légitimes que puissent paraître les revendications, le pays des Hommes intègres a beaucoup perdu, des munitions utilisées aux pertes en vies humaines en passant par la destruction des biens publics et privés, les vols et viols.

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3 commentaires

  1. Je pense que vous passez sous silence un aspect important dans votre analyse. Compaor? ne tenait que par son role jou? dans les diff?rents conflits ouest-africains. ne voyez-vous pas la coincidence entre la fin du dernier conflit (cote d’ivoire) et le d?but de la crise au faso ? En d’autres termes compaor? est lach? qui vous savez, Allassane ayant ?t? install? en CI ! R?fl?chissez-y .
    Bakoti

  2. La situation est d’autant plus lamentable et d?solante qu’il semble que le gouvernement entend mat? les militaires de Bobo. Est ce la bonne d?cision?
    F?licitation pour l’initiative Burkina 24

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