Coalition des OSC sur les réformes au Burkina : Ne pas combattre le CCRP, mais le pousser à aller à l’essentiel

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Augustin Loada. Directeur exécutif du CGD

 

 

La coalition des OSC (Organisations de la société civile) pour les réformes politiques au Burkina continue sa croisade. Le samedi 30 juillet 2011, elle a rencontré les citadins et citadines de Ouagadougou pour un « dialogue démocratique » sur le thème: « Du CCRP aux assises nationales, quelles réformes consolidantes pour renforcer la démocratie burkinabè ? »

« C’est bon, mais ce n’est pas arrivé », a tranché  le Pr Augustin Loada, l’un des deux panélistes du dialogue démocratique, qui a eu lieu ce samedi 30 juillet 2011  à Ouagadougou et qui a rassemblé des citadins et citadines de la capitale du Burkina. La sentence prononcée par ce membre de la Coalition des OSC porte sur les propositions faites par le Conseil consultatif sur les Réformes politiques (CCRP). Pour lui, lesdites propositions ne sont pas « révolutionnaires ». En outre, le second panéliste, le Pr Luc Marius Ibriga, ajoute que non seulement le CCRP a travaillé dans l’illégalité, mais qu’en plus, ses propositions ne sont pas adossées à un diagnostic : « On nous a proposé des solutions à une crise sans nous en donner d’abord les causes », a-t-il dit.

Autre aspect important de cet exercice, les deux panélistes ont relevé une « question cruciale » qui a été jusque-là escamotée : la nécéssité d’une réconciliation nationale. Pour le Pr Luc Ibriga, cette réconciliation est nécessaire si on ne veut pas  « asseoir les solutions proposées sur des bases fragiles ».

Mais Ismaël Diallo, le modérateur des débats, a tenu à préciser ceci : « La question n’est pas de combattre  le CCRP, mais de savoir ce qu’on peut faire pour que le CCRP aille à l’essentiel, c’est-à-dire l’Etat de droit et la démocratie ». Cette précision donne ainsi l’enjeu du débat démocratique auquel la coalition a invité les ouagalais : comment transformer la crise que vit le Burkina en opportunité pour consolider la démocratie ?

Le rôle de la société civile a été évoqué. Celle-ci doit donc éduquer et sensibiliser les Burkinabè sur l’enjeu de ces réformes. Le Pr Luc Ibriga a assuré que la Coalition des OSC fera son travail, en l’occurrence, aller à la rencontre des Burkinabè pour leur expliquer l’importance de ces réformes et leur indiquer dans quelle mesure ils pourraient faire entendre leurs aspirations lors des assises nationales. Le flou qui plane sur les contours et le déroulement de cette ultime étape du processus a par ailleurs fait l’objet d’interrogations et d’inquiétudes de la part des panélistes, soutenus par des participants au débat.

La question de la révision de l’article 37 de la constitution burkinabè est revenue lors des débats, notamment son éventuelle soumission à référendum. Pour le Pr Loada, le référendum est « une bonne fausse solution », un « attrappe-nigaud » et un « piège à cons » qu’il faut éviter. Le Pr Ibriga ajoutera que le recours à ce moyen ne doit être qu’ultime, et son application non mécanique.

Quant à la suite de la lutte, la Coalition des OSC a fait comprendre qu’elle n’appartient pas à un groupe de personnes, mais plutôt à chaque burkinabè pris individuellement et avide d’améliorer la démocratie au « pays des Hommes intègres ».

R. Ouédraogo

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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