Bobo-Dioulasso: Près de 800 malades mentaux sillonnent la cité.

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Ville cosmopolite et carrefour économique, la ville de Bobo-Dioulasso compte aujourd’hui des centaines de fous qui sillonnent la cité partout dans les rues.  Regard sur une situation qui s’accentue au jour le jour.

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Habitat d'un fou à Bobo Dioulasso.  Ph.B24
Habitat d'un fou à Bobo Dioulasso. Ph.B24

« My God ! Helps me (mon Dieu, aide moi). C’est ainsi que s’exclamait Nancy Adams une Nigériane qui venait de fouler le sol de Bobo-Dioulasso pour la première fois. Grande a été la surprise de cette dame à sa sortie de la gare de la société de transport qu’elle avait empruntée pour venir dans la capitale économique du Burkina Faso. En effet, dès le seuil de la gare, Nancy a rencontré Lejeune, un fou qui se promène dans sa tenue d’Adam. Elle qui rencontrait pour la première fois de sa vie un fou se balader de la sorte, a eu très peur. Car chez elle au Nigéria, les fous sont « parqués » dans des endroits loin du reste de la population. C’est pourquoi elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle venait de voir. Quelques jours après son arrivée, elle a  sans doute rencontré plusieurs autres fous dans la cité.

Les fous, on les rencontre partout et à toutes les heures de la journée dans la ville de Bobo-Dioulasso.  Sans être dérangée par leur présence, la population  locale vaque à ses occupations. Laissés à eux-mêmes, les centaines de fous de la ville de Bobo-Dioulasso rentrent partout à la recherche de leur pitance quotidienne. Les intempéries naturelles et autres injustices sociales sont des vécus quotidiens des fous. En 2006, des statistiques données par une ONG faisaient état de 545 fous environs, dans la  cité aux silures sacrés. Cinq ans après, des sources sanitaires estiment les fous de la ville de Bobo-Dioulasso à près de 800. Parmi ceux-ci, malheureusement, les jeunes sont les plus nombreux. Interrogé, un agent de santé à la psychiatrie de Bobo-Dioulasso, A.S qui a opté pour l’anonymat, explique la situation par plusieurs raisons. Selon lui, de nombreux jeunes deviennent fous à cause de la drogue. Il y a également selon lui, des cas de déception sociale qui font perdre le self control à d’autres jeunes. Par exemple le manque d’emploi après de longues études. L’artiste musicien Ivoirien Ismaël Isaac  disait à propos des jeunes, « naw ma dokê doyé, fatow na siaya » qui veut dire dans la langue malinké que, « si vous ne faites pas quelque chose, les fous seront nombreux ». Une façon pour l’artiste d’interpeler les autorités pour qu’elles trouvent de l’emploi pour les jeunes diplômés.

Manque d’emploi ou drogue, ce qui est certain à Bobo-Dioulasso, les fous sont très nombreux et la frange jeune est beaucoup plus concernée. Une lassitude de l’autorité ou bien une négligence de la société ? Une question qui mérite d’être posée, et le nombre de plus croissant de fous dans la ville de Bobo-Dioulasso invite à y réfléchir.

Boromo

 

 

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3 commentaires

  1. Quelle cnhcae d’avoir un tel Sense?! Je n’ai pas eu la m?me, malheureusement …Un philosophe doubl? d’un p?dagogue, quel bonheur…

  2. Sujet int?ressant malheureusement escamot?! C’est bien de chercher les causes. Pourquoi ne sont-ils pas intern?s? Faiblesse de l’offre d’accueil? Probl?mes financiers? Pesanteurs sociales? Pourquoi n’avez-vous pas interview? une famille dont un membre est malade et se prom?ne dans la rue. Cela vous aurait sans doute permis d’?largir la situation de Bobo ? celle d’autres villes Boromo, Yako. Vous comprendriez donc que Bobo s’inscrit dans une probl?matique plus globale de la prise en charge des malades mentaux.

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