Difficultés d’accès à l’électricité au Burkina : Une lettre ouverte au DG de la SONABEL

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L’auteur de l’écrit, un étudiant burkinabé en Suisse, fustige la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), qu’il considère comme un frein à l’investissement des membres de la diaspora dans leur pays. Lisez plutôt!

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« Monsieur le Directeur,

De passage au Pays-Bas il y a peine deux mois, le Président de la République lui-même, a lancé un appel aux Burkinabè de l’extérieur pour qu’ils pensent à la mère patrie en y investissant. Pour appuyer son intervention, le Président du Faso a affirmé à son auditoire, que « même un cahier serait la bienvenue au Faso ». Pour ma part, je n’ai pas pris part à cette rencontre car je réside à Genève, en Suisse, et non en Hollande ; j’ai seulement eu le privilège comme bon nombre de mes compatriotes, de dépouiller en ligne sur Lefaso.net, le message du chef de l’Etat.

En quoi ce message a-t-il un lien avec mon écrit Monsieur le Directeur ?

Pour en répondre, sachez de prime-abord que je n’aurais jamais songé à utiliser ce canal public de communication, si j’étais encore sûr de disposer de voies et moyens légitimes pour résoudre le problème qui m’oblige à vous écrire.

En effet depuis le mois de septembre 2011, avec l’aide d’amis étrangers, nous avons procédé à l’ouverture dans notre pays d’une école maternelle et primaire ; l’objectif ultime de cet investissement, c’est d’arriver dans les 5 années à venir à disposer d’un complexe scolaire moderne, allant de la maternelle au secondaire. Pour l’ouverture officielle de l’école, il nous a fallu effectuer le déplacement au pays, et nous y sommes restés plus d’un moins durant. Lors de notre présence, personnellement, nous avons souhaité que l’école soit non seulement éclairée, mais aussi, que l’électricité puisse être accessible afin de permettre aux élèves de bien recevoir la dispensation des cours d’informatique (dans la mesure où nous avons reçu en dons du matériel informatique de la part de l’Université de Genève, ce qui nous a permis d’inclure l’enseignement obligatoire de l’informatique).

Pour réaliser notre vœu, et étant donné que l’école ne disposait pas d’un branchement électrique autonome, nous avons effectué les démarches auprès de votre institution – la SONABEL DE LA ZAD, notre établissement étant situé au secteur 16 et donc, dépendant de cette zone, nous-a-t-on appris – pour pouvoir avoir la fourniture en électricité.

En son temps, après avoir fait le déplacement pour constater l’emplacement de l’établissement, les responsables de cette structure locale nous ont rassurés que le devis du nouveau branchement sera disponible une semaine après, afin de nous permettre d’effectuer le paiement qui s’élève à un peu plus de 200 000.CFA. Devant l’urgence du moment, étant donné que les cours avaient débuté, j’ai demandé la diligence de la SONABEL pour permettre à l’école de ne pas être handicapée par la carence en électricité car cela est fondamental pour son bon fonctionnement. Il a été fait savoir que le Directeur devra signer puis générer le devis pour nous permettre d’effectuer le paiement, préalable à l’installation.

Nous avons attendu des semaines cher Monsieur le Directeur local, sans que le devis ne soit signé, et sans qu’on nous fasse appel pour un quelconque versement. Le temps imparti pour notre séjour au pays étant expiré, mes amis et moi sommes rentrés depuis le 22 octobre en Suisse, le cœur meurtri, laissant les enfants sans électricité et la situation dans une sorte d’impasse.

Depuis, les cours d’informatique ont été suspendus faute d’électricité, les élèves sont dans l’obscurité totale, et aucune possibilité de travailler n’est possible dès la nuit tombée, alors que les élèves venaient étudier, et certains enseignants, préparer leurs leçons.

Monsieur le Directeur, vous comprenez qu’après près de 4 mois bientôt, votre service locale n’est pas arrivée à nous délivrer la facture aux fins du paiement de la somme due pour rendre effectif le nouveau branchement à nous demander, et que de ce fait, l’école est de par votre responsabilité, au ralentissement, et donc, la qualité de l’éducation des enfants entamée, par le laxisme de votre structure. Les parents ne cessent de se plaindre, les enfants aussi, naturellement. Quant à mes partenaires étrangers, ils sont interloqués devant cette situation inédite qui n’est pas digne d’une entreprise responsable du service public.

Cette note n’est pas un procès de la SONABEL mais, elle vous interpelle à interpeler vos agents. Je me garde de citer des noms mais je souhaiterais dire que, des personnes à qui vous confiez des responsabilités, doivent savoir qu’ils sont au service de la population, et que si cela n’est pas connu chez eux, il sied peut-être de leur rappeler que le client est roi. Je précise aussi qu’il est important de leur inculquer le sens de l’accueil, et de leur signifier aussi, que c’est une obligation pour la SONABEL de fournir l’électricité aux citoyens qui en font la demande ; cette précision est nécessaire car, un tour dans les bureaux de vos agents de la ZAD, laisse croire que l’électricité se mendie.

Au nom donc des élèves qui sont coupés de la formation informatique, de la secrétaire qui ne travaille plus, car sa présence sans électricité n’a plus de sens, et surtout, au nom de la qualité de l’éducation au Burkina Faso, je vous interpelle à régler cette situation qui n’a que trop duré ; je reste persuadé que bon nombre de mes concitoyens se trouvent aussi dans cette situation et c’est pour eux aussi que je vous interpelle.

Monsieur le Directeur, votre dynamisme sera d’autant plus apprécié que vous devez savoir que l’électricité et l’eau restent les premiers éléments à régler pour quiconque veut investir au Burkina Faso, surtout, dans le milieu qui fait l’objet de cet écrit. Cela est encore plus vrai que nous nous obligeons à dire que, sans facilité d’accès à ces éléments primordiaux, handicapés par la lourdeur de votre procédure administrative ou par la mauvaise foi de ceux qui y travaillent, « aucun cahier ne pourra de la part de la diaspora venir au Burkina Faso » et ceci, pour paraphraser le Président de la République. Car « comment voulez-vous que nous payons cher le billet d’avion pour faire le déplacement au pays en vue de réaliser quelque chose, quand vous êtes persuadés de toujours trouver des oiseaux de mauvaise augure, pour empêcher ou entamer la bonne réalisation ou le bon déroulement du projet ».

Alors Monsieur le Directeur de la SONABEL, si vous ne souhaitez pas être l’auteur de l’entrave de cette adresse présidentielle faite au Pays-Bas, et lue et écoutée par le monde entier, et en porter par conséquent la responsabilité, agissez maintenant ; vous nous éviterez aussi à l’avenir d’écrire, sur ce qui devrait relever dans d’autre cieux, de l’évidence ».

GENEVE le 10-12-2011

Emile Ouédraogo
Etudiant en Doctorat de droit international à l’Institut des Hautes Etudes internationales et de développement à Genève
Ancien président des étudiants burkinabè à Genève, Suisse
[email protected]
0041 78 904 1668      

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Dieudonné LANKOANDE

M. Lankoandé est passionné de web2.0 et de stratégies marketing (Marketing/web & Community Management) propre au secteur on line, domaine dans lequel il a plusieurs années d’expériences.

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