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La pratique des blogs est en train de prendre de l’importance en Afrique. Malgré des tentatives, l’utilisation de cette nouvelle plateforme traine encore au Burkina Faso. Les blogs offrent pourtant de nouvelles opportunités qui pourraient accompagner le développement du Burkina.

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(image sanctius.net)

Difficile de dire qui est le premier blogueur au Burkina Faso. Cependant, l’histoire retient que parmi les premiers, figurent des journalistes. Ces derniers se sont mis à la pratique des blogs à l’occasion d’une session de formation sur l’utilisation du nouvel outil. Cette formation a eu lieu en 2005 et à son issue, des journalistes ont pu créer leurs premiers blogs. Il s’agit par exemple de Quophyblogueur aussi connu sous le nom de « Le blog du 10sident de Koffi Amétépé », « L’heure du temps » de San Évariste Barro,  « Journalisme engagé » de Ramata Soré… Ces derniers peuvent être considérés comme les premiers blogueurs burkinabè. Deux d’entre eux, en l’occurrence Ramata Soré et Koffi Amétépé, ont été retenus pour parfaire leur formation à l’institut PANOS au Sénégal. 

Le blog de Ramata de Soré semble avoir eu le plus de succès, dû principalement à sa plume engagée. Plusieurs personnalités politiques se sont pratiquement vues obligées d’apporter des droits de réponse sur des écrits les concernant. Aussi, certains de ses meilleurs articles sont repris ainsi que des productions de certains confrères. Quand à Koffi Amétépé, son blog n’a pas connu le même succès que celui de sa consœur. Mais ce dernier s’est fait un nom à travers le Blog de Barkbiiga (le blog de l’enfant béni), hébergé par le site d’information burkinabè Fasozine. Les analyses du blog de Baarkbiiga sont souvent reprises dans la revue de presse de la Radio France Internationale (RFI), ce qui a fait la popularité de ce blogueur. Cependant, force est de reconnaitre que le blog de Baarkbiiga se confond avec une rubrique du site d’information Fasozine. Le lecteur non avisé  ne se rend pas compte de la différence entre le blog et les autres rubriques.   

Des jeunes s’intéressent

Aujourd’hui, quelques jeunes s’essaient à la pratique des blogs au Burkina Faso. Sport au Pluriel, le blog sport de la radio campus de Ouagadougou fait partie des plus consultés. Au départ, les initiateurs ont mis en place cette plateforme en voulant fonctionner comme un site d’information générale. L’abondance d’information sur le sport international, l’absence de site spécialisé sur le sport burkinabè et la concurrence de référencement avec des sites de sport existant déjà va conduire les initiateurs à se consacrer uniquement au sport Burkinabè. Sport au Pluriel qui est également le nom d’une émission sportive sur radio campus, est considéré comme une référence par les amateurs de sports.

A côté de Sport au Pluriel, Koundjoro Gabriel Kambou anime Info du Burkina. Ce blogueur publie des billets et souvent des vidéos dont les liens dirigent vers la webtv Droit Libre Tv. Justin Yarga anime Blog’Augus où il publie des chroniques, des analyses, des éléments de compte rendu. Ce blog se veut engagé. A l’occasion du lancement du concours mondoblog où 100 jeunes blogueurs de l’espace francophone ont été choisis pour parler de leur ville, des Burkinabè y ont participé, et Coulibaly Yabil Félicité fait partie de ces blogueurs (C’est également à cette occasion qu’est né le blog « le messager d’Afrique »). Son blog Sources et Ressources s’intéresse à la culture et aux traditions africaines et burkinabè en particulier, aux droits de l’enfant. Yabil Félicité Coulibaly jette souvent un regard critique sur la politique africaine.
Malheureusement, les blogs burkinabè manquent d’originalité et se confondent quasiment aux sites d’information générale. En faisant la même que ce qui existe, ces blogs ont de fortes chances de bénéficier d’un faible lectorat, qui prendra à peine le temps de lire les billets.

Le faible débit d’internet comme blocage de la pratique des blogs

La faiblesse de la blogosphère burkinabè s’explique en grande partie par la qualité du débit d’internet. Même si les coûts de connexion ont baissé, il se trouve qu’un internaute peut passer plus d’une heure pour télécharger une seule photo dans un cyber, ce qui décourage souvent les blogueurs. Ce n’est que dans les principales villes du pays que la connexion est vraiment disponible avec un débit relativement acceptable.

Le manque d’équipements informatiques est également l’une des difficultés pour ceux qui veulent bloguer. Cependant, même s’il y a de la volonté, il faut compter aussi avec la paresse. Certaines personnes disposent du matériel nécessaire pour produire du texte, des images et du son,  mais ne sont pas assez motivées pour alimenter le blog. Ce qui est dommage, car la plupart ignore les avantages liés à l’activité. « Ça ne paie pas », vous diront certains.
Si presque tous les journaux burkinabè possèdent un site internet, aucun ne propose la création de blog. Si c’était le cas, cela aurait permis à certains lecteurs de créer un blog quand on considère les commentaires laissés souvent sur les sites.

Bloguer, une opportunité

Pourtant, internet et les blogs sont une opportunité. Dans un contexte où l’accès aux médias traditionnels relève d’un parcours de combattant, les populations peuvent trouver au blog un moyen de s’exprimer. Ceci devrait contribuer à l’amélioration de la liberté d’expression et  permettre à ceux qui ne peuvent pas se faire entendre dans les journaux de faire connaître leurs points de vue. Les journaux traditionnels consacrent leur compte rendu et reportage sur les faits et les hommes politiques oubliant le public, principal concerné.

Au delà des blogs d’opinion, cet outil peut permettre aux acteurs du secteur informel de faire découvrir leurs activités. Le blog pourrait donc servir de support publicitaire pour ces derniers. Les artisants en seront les plus grands bénéficiaires surtout que ce secteur est bien développé au Burkina Faso. Il peut aussi servir de plateforme de promotion de sa ville. Le blog Burkina Faso : Chroniques de Koudougou vise cet objectif. L’auteur veut faire connaitre Koudougou : « Une petite ville dont on ne parle jamais, nichée au sein d’un pays dont on ne parle pas davantage… Pourtant, c’est là qu’est l’Afrique : dans son quotidien. Des gens, des lieux, des anecdotes, des images, voilà ce que je vous propose, loin, je l’espère, des clichés médiatiques ». 

En réalité, il peut même servir aux populations rurales. Dans le cadre de l’alphabétisation en langues nationales, internet peut servir d’outil pour accompagner cette initiative. Avec des groupes électrogènes, faute d’électricité, l’on peut permettre à ces derniers d’avoir accès au réseau et de rédiger des billets sur différents sujets : donner leur point de vue sur des faits sociaux, des cultures ancestrales, partager leurs expériences dans plusieurs domaines, rédiger des contes qui pourront permettre plus tard de produire des livres etc. Tout cela en langue nationale.

Les blogs peuvent aussi servir de moyen d’éducation aux médias pour les élèves, de sensibilisation, de sources d’informations etc.
Même si les blogs laissent une grande marge de liberté, il n’en demeure pas moins qu’ils peuvent constituer des dangers s’ils sont mal utilisés. Certains s’en servent comme un moyen de désinformation, de diffamation etc. surtout qu’il n’est pas contrôlé par le conseil supérieur de l’information (CSC) du Burkina, ce qui est aussi l’un de ses avantages. Malgré cela, les blogs sont une chance pour les Burkinabé, et ces derniers devraient s’en servir.

Boukari Ouédraogo

Publié également sur Le Messager d’Afrique

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3 commentaires

  1. Merci pour cette article de bonne facture. Juste pour indiquer ? vos lecteurs qu’il existe une plateforme de blog burkinab? ouverte ? tous ? l’adresse: http://www.fasoblog.net
    L’inscription se fait m’envoyant un mail. L’inscription automatique a ?t? supprim? du fait du nombre de blogs de spam qui se cr?aient… Merci.

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