Il faut quitter la zone CFA

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L’éventualité d’une seconde dévaluation du CFA continue de déranger les méninges de plusieurs intellectuels africains. Ripostes et critiques virulentes contre la « relation contre nature » entre la monnaie ouest et centre-africaine et l’Euro fusent depuis que les ondes transportent l’allégation. Pourtant, de multiples démentis ont été apportés par des dirigeants politiques et de banques centrales. « Il n’y a pas de fumée sans feu » pensent-ils ?  Le commentaire ci-dessous s’inscrit dans ce même registre. Il détaille les implications d’une deuxième dévaluation du CFA et  conclut que les Etats africains doivent quitter la zone CFA.

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zone Franc. (IZF.net)

Dévaluation du F.cfa : Quelles en sont les implications?

La dévaluation d’une monnaie implique d’abord, qu’elle soit ancrée de manière fixe à une autre monnaie (plus forte en générale). Ensuite, cela traduit une baisse du taux de change de l’unité monétaire en question (F.cfa) vis-à-vis des autres monnaies étrangères (devises: euro, yuan, livre sterling,…). Enfin, une dévaluation n’a de sens que si la monnaie d’ancrage (Euro) n’est pas celle d’un des principaux partenaires commerciaux du pays ou de la zone concernée par la dévaluation (France, Union européenne).

– Les implications économiques

L’une des principales causes avancées en 1994 pour dévaluer le franc Cfa a été que, les pays membres de la zone connaissaient ce que l’on appelle « les déficits jumeaux ». Ces déficits jumeaux se traduisent par un déficit public et un déficit commercial. Ce qui est le cas des pays de la zone depuis au moins 20 ans. Ces déficits jumeaux ne permettant pas le remboursement de la dette, les pays africains ont subi les programmes d’ajustements structurels. Ces programmes avaient pour but de redresser la situation budgétaire en désengageant l’Etat de l’activité économique et de soutenir le développement à travers la libéralisation des marchés.

Ces programmes qui ont poursuivi des buts comme assainir les dépenses publiques ont conduit aux privatisations des entreprises comme la SOSUCO en 1998 au Burkina Faso. Effectivement, l’Etat a diminué ses subventions et ses autres aides financières. L’acteur privé a également accès aux marchés internationaux (sans aide de l’Etat) mais très peu de privés, malgré leurs idées ont les moyens financiers de mettre en place une entreprise ou une industrie viable. Le seul moyen de développement qui subsiste reste donc les matières premières d’origine minières (comme l’or) et agricole (comme le coton), or l’histoire l’a démontré, dépendre de l’extérieur et des marchés internationaux n’a jamais permis un développement soutenu.
La libéralisation des échanges quant à elles, à conduit à l’asphyxie complète des entreprises industrielles locales, qui souffraient déjà dans certains cas d’une mauvaise gestion.

Finalement, les programmes du Fonds Monétaire International n’ont pas permis d’assainir les finances publiques des pays puis que les déficits jumeaux existent toujours. La dévaluation a été également effectuée par surprise (car elle ne marche pas si elle est anticipée) dans le but d’inverser la tendance déficitaire de la balance commerciale. Le seul objectif non visé et atteint a été l’appauvrissement de la population et un coût de la vie de plus en plus élevé.

Nous sommes quasiment dans les mêmes conditions aujourd’hui. Ce que nous pouvons craindre est alors, que l’on nous avance la même excuse, déficits jumeaux donc une dévaluation comme solution de sortie. Ne soyons pas dupes, les mêmes causes pourraient conduire aux mêmes conséquences.

– Les implications pour les ménages et les entreprises privées.

Il faudra s’attendre à un renchérissement des coûts de production des produits locaux, car les matières utilisées dans la production seront plus coûteux à l’importation. En effet la dévaluation, entrainant une baisse du taux de change de la monnaie, les importations de gaz, de pétrole, de machines de production, de moyens de transport, reviendront plus chers pour les consommateurs.

Pour les producteurs locaux (associations, groupements,…), c’est la faillite surtout qui les attend. Si les matières entrants dans la production sont importés, le coûts de l’importation va se répercuter sur le prix de vente. L’augmentation des prix va entrainer une baisse de la demande de la part des consommateurs locaux et face à des produits d’origine étrangère (notamment asiatique) vendus à plus bas prix, on aboutit malheureusement à la faillite.

– Les implications pour l’Etat ( ou les Etats membres de la zone CFA)

Les recettes de l’Etat connaîtront une baisse alors que la corruption et ses effets négatifs augmenteront. Les mutations d’agents de la douane ne serviront à rien, la pauvreté sera partout. Le seul recours, sera l’aide au développement et un nouveau cycle de sous-développement. L’Etat va s’exposer à nouveau à une série d’émeutes de la part de la population et aucun de ceux qui les auront incités à faire cette dévaluation ne viendra les aider ou les protéger. L’Etat doit prendre conscience, qu’il fait partie du peuple et que le peuple ne subira pas les effets de cette dévaluation toute seule.

Concrètement l’une des solutions de sortie de crise est la sortie de la zone Cfa pour l’ensemble des pays membres. Cette monnaie et surtout son ancrage à l’Euro reste notre principale faiblesse car la hausse des prix que connaitront les pays de la zone Euro, dus aux difficultés qu’ils connaissent vont se répercuter mécaniquement sur notre économie et notre niveau de vie. Nous en ressentons déjà les effets. Il est temps de demander aux Etats de sortir de la zone Cfa et les Etats doivent comprendre qu’ils doivent laisser le peuple choisir s’ils veulent être libres et s’ils désirent réellement le développement et non l’assistanat.

 

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4 commentaires

  1. Si on ne fait rien pour se d?barasser des chefs d’Etats africains qui s’installent au pouvoir on ne pourra jamais quitter le CFA. Regardez toutes les garanties que Ouattara vient de donner ? SARKOZY ? Paris. Le CFA mal?fique est le gage par lequel Paris les tient. Ils ne voudront rien faire contre. Ils faut qu’ils sentent que leurs peuples les menaces et les contr?lent. TOURNE LES FUSILS VERS L’ENNEMI EXTERIEUR (syst?me colonial} ET NON CONTRE TON FRERE AFRICAIN !

  2. Je demande aux Africains de mettre cot? leurs th?ories occidentales. Il faut lutter pour votre libert? car reconna?tre que l’on est dans un carcan colonial est d?j? le d?but de la libert?.
    Tout est fait par les occidentaux pour vous tromper et vous emp?cher de vous d?velopper. Car l’Afrique ?veill? c’est la fin de leur r?gne. Il n’y a pas de th?orie ?conomique qui s’adapte ? des ?conomies structurellement faites de produits non manufactur?s. La d?valuation c’est la mis?re de l’Afrique. La monnaie est l’instrument qu’ils utilisent pour nous faire payer et nous appauvrir.

  3. Cette fois ci c’est eux qui vont chi? s’ils attaquent notre monnaie on va se tourner vers les marcher asiatiques, comme leurs produits seront chers qui va laisser ce qui est moins cher et acher ce qui est cher? Grace aux marchers asiatiques tout le monde a un portable ? bas prix, on se souvient qu’un portable 1100 faisait 150000fcfa aujourdhui avec le meme prix on ach?te un portable haut de gamme, l’annonce de cette prochaine d?valuation est une fa?on de nous intimider, ils savent maintenant que le franc cfa est devenue une monnaie de la mort

  4. Certes, la d?valuation n’est pas une catastrophe mais il faut qu’elle se fasse dans les conditions pr?conis?es par la th?orie ?conomique. Pour l’heure, je dirais simplement que cette probable d?valuation vise a sauver la peau a l’euro qui est en d?confiture du fait de la crise des dettes souveraines en Europe. Alors, la strat?gie de la France de Sarkozy sous l’inspiration de Allemagne de Merkel, est donc de nous faire serrer la ceinture une fois de plus. Nous disons Non , Non et Non. De la part d’un Africain conscient…. Il est temps de  »detabouser » la question monetaire dans nos pays. La monnaie de l’homme se joue sur la monnaie (Jacques Rueff. Let’s be in m?ditation!…

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