Lettre ouverte de l’ABNEB à l’ambassadeur du Burkina Faso aux Etats-Unis

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Ceci est une lettre ouverte des membres de l’Association des Burkinabè au Nebraska (ABNEB), adressée à l’Ambassadeur du Burkina Faso aux Etats-Unis. Ses auteurs entendent demander un éclaircissement et exprimer leur regret sur la forme et le fond de la désignation des représentants de la diaspora burkinabè aux États-Unis aux assises nationales. Nous publions pour vous in extenso le texte de la lettre.

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Nebraska, le 25 janvier 2012

Lettre Ouverte

Excellence Monsieur l’Ambassadeur,

Nous, membres de l’Association des Burkinabè au Nebraska,  voulons tout d’abord saisir cette occasion pour souhaiter à vous, à votre famille, à l’ensemble du personnel de l’ambassade ainsi qu’à tous les Burkinabè vivant aux Etats-Unis nos vœux les meilleurs pour l’année 2012. Puisse-t-elle être une année de santé, de prospérité et de succès dans toutes nos entreprises. Nous souhaitons que l’an 2012 voit s’approfondir les bases d’une collaboration réussie et exemplaire entre les membres de la diaspora burkinabè vivant aux États-Unis d’Amérique. Vivement que sous le truchement de l’ambassade naisse une collaboration fraternelle entre les divers regroupements de Burkinabè vivant dans les différents États, et que leur participation à la vie du Burkina Faso soit concertée.

Excellence, 2011 pour les Burkinabè restera une année incontestablement marquée par les évènements du premier semestre. C’est d’ailleurs à point nommé que les autorités ont mis en place le Conseil Consultatif sur les Reformes Politiques (CCRP) dont les conclusions ont été réétudiées aux assises régionales et nationales. Tout en saluant cet effort de nos autorités en vue d’améliorer la gouvernance, nous espérons que des suites utiles seront réservées auxdites conclusions afin de vaincre le scepticisme, né des précédents, d’un certain nombre de nos concitoyens.

Le CCRP et les assises avaient pour objectif principal de se pencher sérieusement sur les reformes qui engageront l’avenir de notre nation. Par cette même occasion, ils se seraient penchés sur les causes réelles de la crise afin de leur trouver des solutions idoines, consensuelles et sans exclusive. Nous avons regretté le fait que certaines forces vives du Burkina Faso aient refusé de participer aux travaux parce qu’elles estimaient qu’il y avait des préalables non pris en compte.

En ce qui nous concerne, nous estimons que pour des décisions de cette envergure, chaque institution et chaque Burkinabè a le droit et un devoir de citoyen de participation. Nous pensons que le challenge de fédérer des opinions divergentes dans une situation d’urgence imposée par les événements ne saurait suffire à justifier certaines actions ou démarches qui friseraient une improvisation, voire un manque de transparence. C’est donc avec regret que nous apprenions à

travers la presse qu’une délégation  avait été dépêchée d’urgence pour participer aux assises nationales au nom de toute la diaspora burkinabè vivant aux USA [cf. Grégoire B. BAZIE , Reformes politiques au Faso : Les Burkinabè de la diaspora aussi divisés sur l’article 37, 8 décembre 2011, http://www.lefaso.net/spip.php?article45276, (dernière date de consultation : 20 janvier 2012) et Dabadi ZOUMBARA et Christine SAWADOGO, Assises nationales sur les réformes politiques : Des participants s’expriment, 9 décembre 2011, http://www.lefaso.net/spip.php?article45306, (dernière date de consultation : 20 janvier 2012)]. Cette délégation fut-elle composée effectivement de compatriotes vivant aux USA et pouvant valablement représenter la diaspora burkinabè aux USA sous d’autres conditions suscite en nous une préoccupation que nous tenons à souligner à travers cette correspondance.

La constitution de cette délégation pose en effet le problème de la représentativité qui à notre avis, est chère à l’esprit du CCRP et des assises nationales. Nous croyons que la majorité des ressortissants burkinabè a suivi avec un grand intérêt les activités du CCRP et des assises nationales. Pour ce faire, aucun avis ne devrait être ignoré ou sous-entendu car de toutes nos divergences devrait naitre le consensus qui nous unis et fait de nous un seul peuple et une seule nation. Nous lisions, toujours dans le journal Le Pays du 9 décembre 2011 un représentant de la diaspora s’exprimer en ces termes : « …nous avons pu prendre contact avec la base par rapport aux problèmes qui nous concernent tous…C’est vrai que je porte un message de la diaspora, j’ai envoyé un courrier à toute la base et ils ont fait des recommandations que j’ai compilées …». Ces propos laissent entrevoir une concertation en bonne et due forme pour la désignation de ces représentants par la diaspora burkinabè vivant aux Etats-Unis et du consensus sur leurs préoccupations. Pour notre part, nous n’avons en aucun moment en tant que regroupement de Burkinabè été conviés ni informés par rapport à un tel processus. Par ailleurs, nous ne doutons pas de l’existence d’autres regroupements de Burkinabè qui n’aient pas été associés au processus. Sans aucune intention belliqueuse, nous estimons opportun de relever ces irrégularités à qui de droit.

Ayant été ignorés dans tout le processus nous avions bien voulu nous enquérir des positions défendues par nos représentants de fait afin de nous y identifier. C’est avec regret que nous lisions ces propos dans Le Pays sus cité : «… Concernant la position de la diaspora, je pense que je dois garder cela pour les travaux que nous allons avoir…». Nous nous inquiétons de la raison pour laquelle la position de la diaspora devrait être aussi confidentielle ou pourquoi la diaspora n’assumerait-elle pas sa position et la défendre à tous les niveaux publiquement comme durant les travaux des assises?

Nous avions su raison garder et attendre impatiemment espérant qu’au retour nos représentants de fait nous auraient fait le bilan des concertations et nous élucider sur la position qu’ils ont défendue en notre nom. Ayant jugé avoir suffisamment attendu, il est de notre devoir et de notre droit de demander un éclaircissement et d’exprimer notre regret sur la forme et le fond de la désignation des représentants de la diaspora burkinabè aux États-Unis aux assises nationales.

Nous ne souhaitons pas que notre action soit comprise comme une révolte; notre action ne vise en aucun cas à discréditer cette délégation. Elle ne vise pas non plus les membres de la délégation. Notre lettre vise à dénoncer les irrégularités  pour qu’à l’avenir toutes les composantes de la diaspora soient incluses et consultées pour des activités qui les engagent. Loin de nous la prétention d’être incontournables ou indispensables, nous refusons tout simplement d’être coupables d’un silence complice qui sacrifie l’esprit de la communauté. Nous espérons que notre action soit prise avec un esprit d’ouverture et de compréhension afin que tous ensemble nous établissons les bases pour une collaboration franche et des actions concertées dans le futur pour le bonheur du Burkina Faso.

Excellence, cette lettre vous est adressée pour les fonctions que vous occupez. Nous souhaiterions très vivement qu’à l’ avenir une différente approche soit réservée pour le bien de toute la communauté. Nous vivons dans un pays de démocratie, de liberté, et d’égalité. Ces valeurs devraient marquer de leurs empreintes nos activités quotidiennes pour construire une communauté plus que jamais soudée et forte qui travaille à l’épanouissement socio-économique de notre chère patrie. Aussi nous suggérons que l’ambassade avec la collaboration de tous les Burkinabè et de leurs différents regroupements aussi petit soient-ils travaille à établir une base de donnée des individus et des regroupements. Cela devrait faciliter une meilleure interaction en particulier avec les  associations et en général avec les Burkinabè. Dans ce sens, il pourrait être initié des rencontres périodiques entre les différents responsables d’associations ainsi que des forums avec l’ambassade en vue de conjuguer nos efforts individuels et collectifs pour participer de manière efficace et efficiente au développement du Burkina Faso.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, l’expression de notre haute considération.

 

Pour l’Association des Burkinabè au Nebraska

Le Président,

Sosthène L. Compaoré

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Justin Yarga

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2 commentaires

  1. Cette r?action d?note d’une vraie inspiration de la d?mocratie au pays de l’oncle Sam. Cette attitude remarqu?e est un exemple qui mine notre d?mocratie ainsi le CCRP devrait en d?battre si cela n’est d?j? fait pour un avenir social meilleur

  2. c’est une action tr?s patriotique. c’est la fa?on dont les d?l?gations sont faites dans nos diff?rents communes et villages qui se transporte ,m?me au pays de l’oncle sam. merci pour votre patriotisme.

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