Elections couplées municipale-législative:Une mission de l’ONU au Chef de file de l’opposition

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Me Bénéwendé Sankara

Quels sont les besoins à combler pour réussir les élections couplées municipale et législative qui se profilent à l’horizon au Burkina Faso ? La question préoccupe l’Organisation des Nations Unies (ONU). Le 09 février dernier, trois missionnaires se sont rendus au siège du Chef de file de l’opposition où ils ont échangé avec des représentants de l’opposition.

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 « Il s’agit d’une mission d’écoute, de rencontre avec les acteurs du processus démocratique. Nous sommes venus échanger sur la situation actuelle et recueillir les attentes à l’endroit de la communauté internationale. » C’est en substance l’objet de la mission, exprimé par Simon-Pierre Nanitelamio qui a conduit la mission du système des Nations Unies, forte de quatre personnes dont la Directrice du PNUD / Burkina, Ingrid Cyimana. Cette mission répond aussi aux sollicitations du gouvernement burkinabè et de la CENI qui attendent tout l’appui nécessaire pour faire face aux exigences de l’enrôlement biométrique des électeurs, du renforcement de capacités des acteurs du processus électoral, de la sensibilisation pour une participation citoyenne de tous. Une occasion pour le Chef de file de l’opposition assisté de quelques membres de son cabinet ainsi que des responsables de partis politiques de l’opposition notamment Philippe Ouédraogo (P.A.I.), François Kaboré (PDP/PS) et Ouindlassida François Ouédraogo (RDS). En effet, demandeurs de la biométrie depuis belles lurettes, Maître Bénéwendé Sankara et ses collaborateurs n’ont pas tari d’égrener les préoccupations de l’opposition sur l’organisation et le succès certain de ces consultations électorales à venir. Dans un bref aperçu, ils ont rappelé que dans un contexte où depuis vingt (20) ans nous évoluons dans un semblant d’Etat de droit marqué par l’organisation régulière d’élections, les gagnants ont toujours gagné. Bien entendu par le truchement très probable de la porosité du fichier électoral mais aussi de la conduite globale des processus électoraux. Mais après l’élection présidentielle du 21 novembre 2010 qui s’est révélée catastrophique, la majorité a dû avoir honte de sa victoire. En tout état de cause, selon le Chef de file de l’opposition, la volonté affichée du gouvernement d’accepter l’introduction de la biométrie répond bien au contexte international qui impose aux Etats un minimum de conditions dans la conduite des affaires publiques. Conséquence, le gouvernement a accepté ce qu’il a toujours refusé : l’introduction de la biométrie. Ce qui constitue une avancée à l’actif de l’opposition qui attend maintenant de la CENI un agenda définitif du processus électoral ; le choix de l’opérateur ayant été déjà entériné par le gouvernement.

On se rappelle que l’opposition a eu le courage d’affronter la majorité dans le débat autour de cette question d’élection mal organisée. Elle a même esté une action en justice contre la carte d’électeur qui, on se souvient, n’était pas conforme avec les dispositions du code électoral mais a été utilisé pour l’élection Président du Faso. Cette fois, l’opposition a besoin des efforts de toutes parts pour « réunir les conditions objectives et politiques » qui puissent susciter au sein des citoyens un engouement certain.

En termes de besoins, l’opposition fait de la prise en charge des délégués des partis politiques dans les bureaux de vote une exigence pour créditer la sincérité des élections : « nous demandons seulement une égalité pour que de toutes parts, on suive la sincérité du scrutin ». Explique Maître Sankara. La couverture de tous les bureaux de vote aussi bien par la majorité que par l’opposition permettra d’éviter les trucages, les fraudes, la corruption que l’on connaît de par le passé et d’en arriver à des transitions qui respectent les valeurs de la démocratie. L’argument que les partis politiques bénéficient de financement qui leur permettrait de s’occuper de leurs délégués dans les bureaux de vote est nettement battu en brèche car seulement cinq (05) partis politiques sont concernés. Il faut donc, sans calcul malhonnête, accepter prendre en charge tous les délégués de l’opposition comme ceux de la majorité. Autrement, la biométrie seule ne sera pas suffisante pour garantir une transparence optimale des élections.

Sous l’angle des compétences, l’opposition s’inquiète qu’à ce jour, il y ait un seul ingénieur et un maintenancier à la disposition de la CENI. Or, la biométrie doit être protégée. Dans ces conditions, comment la CENI arrivera-t-elle à contrôler le fichier qui sera conçu par l’opérateur,  au-delà de la confiance dont elle jouit aux yeux de l’opinion? Il faut pour ce faire que dans le cadre élargi d’un éventuel renforcement des capacités, la question de compétence du personnel soit prise au sérieux.

D’autres questions à l’instar de la formation des électeurs (80% d’analphabètes), la dépolitisation de l’administration, l’exploitation de la pauvreté des populations, la distribution des gadgets, l’acquisition des actes d’état civil, le traitement de l’information, l’application des quotas ont également été évoquées et discutées.

Pour le Chef de la délégation onusienne, le travail des partis politiques sera très déterminant. Il a salué la disponibilité de la classe politique de l’opposition et rassuré qu’un rapport sera établi et transmis au Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l’ONU pour décision. Ledit rapport inclura des recommandations spécifiques sur les domaines qui bénéficieront de l’assistance électorale des Nations Unies ainsi que les modalités d’exécution y relatives.

Le Chef de file de l’opposition, lui, a fondé son espoir sur l’issue que ce rapport viendrait à donner en termes d’appui à la démocratie dans notre pays.

 Amidou Kabré

Chargé de la Communication et de l’information 

Chef de file de l’opposition politique

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Justin Yarga

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