La Triennale de l’éducation face à la formation adaptée aux besoins de la communauté: Entretien avec la PDG du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick

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Madame Liane Roy, Présidente directrice générale du CCNB. Ph Burkina24

Nous avons rencontré ce matin même Mme Liane Roy, présidente du Collège communautaire du Nouveau –Brunswick au Canada (CCNB). Avec elle nous avons pu échanger sur le sens de sa participation à la Triennale de l’éducation, sur «la formation appliquée aux besoins réels de la communauté», philosophie du CCNB. Elle était accompagnée d’un de ses brillants  collaborateurs, Mr Assignon Efia, conseiller en développement international. Interview instructif.

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De la participation du Collège à la Triennale de l’éducation

Elle est présidente du collège communautaire du Nouveau-Brunswick au Canada (CCNB). Un institut qui sert toutes les communautés francophones et acadiennes du Nouveau-Brunswick par l’entremise de ses cinq campus situés à Bathurst, à Campbellton, à Dieppe, à Edmundston et dans la Péninsule acadienne.  Le collège (entendez par là une école supérieure)  a une philosophie tout à fait admirable : Former des étudiants « selon les besoins des collectivités et du marché du travail ». Une philosophie qui marche formidablement au Canada puisqu’elle permet d’avoir un taux de placement d’étudiants de 90% à partir de 6mois de formation. Ce concept justifie aussi la présence au Burkina Faso de madame Roy : « nous sommes venus partager l’expérience de la formation communautaire avec les partenaires africains et burkinabé ».

La Triennale : un colloque de plus ?

Pour nos deux interlocuteurs du jour, ce colloque n’est pas « un de plus pour rien ». Il est un cadre formidable de rencontres, de partages, d’échanges et de partenariats. Mais ils estiment qu’ « il faut savoir aller plus loin que la théorie » et « faire l’effort d’échanger sur une mise en œuvre stratégique des conclusions sorties des colloques ». Ils insisteront sur la volonté politique : « sans elle rien n’est applicable à bon escient ».

L’Afrique titube en matière d’éducation.  Le bout du tunnel n’est-il pas loin avant l’atteinte des objectifs du millénaire en matière d’éducation ?

Pas forcement, semblent dire le couple du Collège canadien. « Chaque pays a son expérience et à chaque situation il faut savoir trouver des solutions  adaptées ».  Pour eux, trouver la solution adaptée c’est avoir une volonté politique solide, travailler à rattacher l’école aux besoins d’un milieu, savoir remettre en cause les systèmes qu’on a appliqué et s’assurer aussi que l’école s’adapte aux à l’évolution du monde, que les étudiants s’informent sur la marche du monde.

Monsieur Efia Assignon. Ph Burkina24

Assignon et Roy estiment qu’au vue du dynamisme des ONG en Afrique, il y a des raisons d’espérer qu’un recadrage des systèmes d’éducation  aura lieu dans de brefs délais. D’ailleurs, pour eux, il y a certains pays qui, déjà, sont sur la bonne voie.

Bref, Madame Roy est convaincue qu’à travers la triennale de l’éducation, il y a des chances de corriger ce qui ne va pas en Afrique.

Le Canada a connu les mêmes difficultés que les pays africains dans son système d’éducation.

« Le Canada aussi est passé par là », affirment ces anciens ouagalais (NDLR monsieur Assignon comme madame Roy ont vécu un moment dans la capitale du Burkina Faso avant de retourner au Canada). Il y a 5 à 6 décennies, disent-ils, la situation de l’éducation était quasi similaire à celle de l’Afrique. Il a fallu qu’un premier ministre, animé d’une volonté politique forte vienne transformer la donne. Tout tourne alors autour de la volonté politique.

Une formation adaptée aux besoins de la communauté mais à quel coût ?

Au Burkina Faso, il est n’est pas rare de rencontrer des écoles qui disent former des étudiants selon les besoins des entreprises locales mais les prix d’inscription sont très souvent exorbitants. Alors Pourquoi appliquer une expérience si c’est pour qu’elle coûte les yeux de la tête aux Etats africains et aux pauvres citoyens ? Madame Roy avoue que le CCNB est subventionné par l’Etat mais cela n’empêche pas que la scolarité monte parfois à 3000 dollars canadiens. Pour elle, vu le niveau de placement, la qualité de la formation et le salaire souvent très élevé de certains étudiants en fin de formation, 3000 dollars c’est vraiment un très bon investissement. Qui dira le contraire ?

Pour la présidente du CCNB, il y a toujours un moyen d’atténuer, du côté de l’Etat comme des étudiants, les incidences financières.

En guise de mot de la fin

« L’ADEA représente beaucoup pour l’Afrique ». A déclaré madame Roy. Pour appuyer son assertion, elle explique que l’association organisatrice de la Triennale travaille avec plusieurs pays africains en matière d’éducation de manière cohérente et efficace. Elle en veut pour preuve la présente triennale de l’éducation qui est une réussite. La participation du CCNB couve aussi un succès, avouent-ils.

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