Théâtre : « Danse en papier », la rencontre de deux modes artistiques et de deux mondes

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© B24

Le vendredi 13 avril 2012, le Carrefour International de Théâtre de Ouagadougou (CITO) a abrité un spectacle de danse-théâtre belgo-burkinabè. Une belle rencontre de deux modes scéniques.

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A la porte de la salle, la mise en scène propose un accueil particulier aux spectateurs : une imitation des procédures de demande de visa dans les ambassades et les contrôles de police aux frontières (aéroports) et leurs corollaires de mépris que vivent les prétendants aux voyages : agressivité des agents commis à la tâche, corruptions de tous ordres.

Le spectacle à proprement parlé commence par un jeu d’enfants. Les acteurs nous plongent dans deux univers où la surabondance de tout ordre est le quotidien d’un premier monde qui n’en a pas forcement besoin. De l’autre côté, un manque criard du minimum vital est le lot du second monde. Quoi de plus normal que d’aller chercher le bien-être là où il se trouve ? Traitant de l’immigration clandestine, ce spectacle expose le mal-être d’une jeunesse africaine qui rêve d’un mieux-être sur la terre de ses ancêtres. Pourtant, les réalités sont toutes autres. Il faut donc partir malgré les barbelés, malgré les mers déchaînées qui avalent des milliers d’imprudents. Même lorsque l’on passe entre les mailles des filets des frontières surveillées nuits et jours, il faut encore supporter des pratiques qui rabaissent à l’état du simple animal et des propos comme « nous n’allons quand même pas supporter toute la misère du monde ».

Dans un décor essentiellement fait de cartons et de papier journal, symbole du droit d’entrée dans le paradis rêvé mais dont la non possession réserve une grande déception comme le retour forcé vers le pays d’origine, les acteurs mêlent, dans ce spectacle, deux techniques artistiques : la danse et le théâtre. C’est pour quoi, comme le dit l’un des personnages, « même si tu as cent papiers (ndlr : les diplômes), si tu n’as pas de papier (ndlr : une quelconque autorisation), alors tu es sans papier ».

Regroupant des comédiens et danseurs burkinabè et belges, cette création est l’œuvre des compagnies burkinabè Ladon et Pierre sacrée, et la compagnie belge Transe-en-danse. Ce travail artistique a également connu des difficultés qui se sont résorbées grâce au soutien de partenaires tel que Wallonie-Bruxelles Internationale, le CITO, Face ô scéno, etc. La mise en scène de cette pièce est l’œuvre de Joseph KABORE ;  la chorégraphie est de Lebeau Boumpoutou et de Coline Billen. Les artistes qui se sont rompus à la tâche pour proposer ce travail sont : Coline Billen, Bachir TASSEMBEDO, Shosha Van KRANENDONK, Soumaïla ZOU NGRANA, Ali OUEDRAOGO dit Doueslik et Robert KOUDOGBO. La reproduction du décor a été l’œuvre de Issouf YAGUIBOU.

Même si dans ce travail scénique les acteurs ont présenté un thème plusieurs fois exposé au théâtre, l’originalité de leur recherche artistique demeure dans la jonction entre théâtre et danse pour évoquer les frontières artificielles qui n’oppriment que les humains.

 Rialé

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Rialé est artiste-comédien et résidant a Ouagadougou.

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