Mali : Désamorcer la bombe à retardement

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La nouvelle fait dresser l’échine : Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a découvert  la caverne d’Ali Baba. S’y trouvent des armes que seuls deux pays, de la taille du Burkina et du Mali, pourraient réunir. Toute cette armada, cet arsenal monumental entre les mains d’une nébuleuse qui filait déjà l’urticaire avec les seules armes qu’elle avait. Et où AQMI a-t-il fait cette précieuse (pour lui) et catastrophique (pour ses ennemis ou ses proies) prise de guerre ? Au Mali.

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Le Mali qui, il n’y a pas deux mois, passait pour le plus bel exemple de stabilité et de démocratie, est en train d’écrire l’un des scenarii les plus apocalyptiques qu’on ait jamais imaginé. AQMI est donc en train  de passer à l’âge de la maturité et de gagner la hauteur d’épaule de sa mère, Al Qaïda. En effet, avec les quelques armes dont il disposait, la coloration africaine d’Al Qaïda réussissait déjà des « prouesses », tournant en ridicules tant les puissances occidentales que les pays africains qui  tentaient d’endiguer sa progression.

Transition transite de querelles

Maintenant qu’il a l’arsenal, la force de frappe et de nuisance de deux pays réunis, il est peut-être temps de craindre le pire et que la bande sahélo-saharienne ne devienne un territoire interdit à tout ressortissant de l’Occident. A moins que les Africains ne rentrent dans le menu de leurs listes jusque-là sélectes.

Dans tous les cas, il faut dire que la nébuleuse a tout le temps devant elle pour se nourrir,  grandir  et grossir. Pour l’instant en tout cas, « il n’y a rien en face » d’elle, pour reprendre une expression tristement célèbre.

Le Mali où elle a élu domicile a d’autres chats à fouetter que de songer à la faire vider des lieux. Au sud du pays, la transition est transite de querelles, de manifestations incompréhensibles et de tiraillements qui donnent l’impression que les acteurs là-bas ne savent pas ce qu’ils veulent. Pendant que les jeunes Maliens  rossent leur président intérimaire et l’envoient tâter les lits du Val de Grâce, le médiateur s’évertue à concilier l’ex-junte, non pas avec les acteurs politiques civils, mais avec … la CEDEAO, même si certaines voix s’élèvent pour le désavouer.

Pendant tout ce temps, le bazin de la préservation de l’intégration du territoire se déchire de plus en plus  avec la publication des bans du mariage inattendu et spectaculaire entre la plus laïque des rebellions et la plus islamiste des mouvements islamistes. Face à ces derniers qui s’occupent allègrement aux préparatifs de cette union à la gloire de la république de l’Azawad, AQMI n’a  donc pas de souci à se faire.

Quand l’Azawad deviendra empire…

Mais du souci, c’est désormais les Maliens, les Burkinabè, les Ivoiriens, les Nigériens, les Béninois et la liste peut s’étendre au reste des pays qui se trouvent à l’Occident de l’Afrique, qui doivent s’en faire. La tempête qui souffle actuellement dans l’ancien Dahomé fera éternuer beaucoup de monde  si on n’y prend garde. Trop d’armes circulent. Trop de réfugiés à nourrir. Trop de conflits sous-jacents risquent de jaillir.

La communauté internationale a plus que jamais intérêt à se mêler de cette affaire. La force de deux pays concentrée entre les mains de terroristes qui en ont après tout cheveu occidental doit décider plus d’uns. La coalition du MNLA et de Ansar Eddine doit faire réfléchir. La république de l’Azawad pourrait subitement décider que les habits d’un empire lui iraient mieux. Puisqu’après tout, il n’y a  apparemment rien en face… 

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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2 commentaires

  1. En m?me temps que j’ai honte de l’Afrique, je crains pour son avenir, si on peut vraiment parler d’avenir.

  2. Gros pincement de coeur…Gros sentiment d’impuissance.
    Une fille du Faso

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