Reprise des lotissements au Burkina : Serrer la ceinture

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 Les "non lotis" ne feront plus l'objet de lotissements   Ph :planete-burkina.comPour la reprise de son traditionnel point de presse le 31 mai dernier, le gouvernement a annoncé une reprise : celle des lotissements suspendus depuis le 18 mai 2011. Une reprise assortie et encadrée par une batterie de mesures conseillées par la commission interministérielle chargée de diagnostiquer les lotissements. Des mesures fermes et qui peuvent contribuer à redresser ce navire en pleine dérive, en attendant que les états généraux prévus le remettent définitivement dans le droit chemin.

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Une reprise qui est à saluer, non seulement parce que l’attente devenait un peu longue, mais aussi parce qu’elle est assortie de mesures qui semblent courageuses.

Restaurer la confiance

La confiance était la chose la moins partagée lors des opérations de lotissement passées. Il ne se passait pas un seul jour sans des cris de populations qui se disent brimées ne fusent un peu partout au Faso.  Le cas le plus bruyant a été celui de Boulmiougou et de Bogodogo. La désignation de nouveaux membres pour les commissions d’attribution et l’encadrement de l’achèvement des travaux commencés dans ces communes pourraient renouer la confiance entre administrés et administrateurs. Une véritable chance donnée à ces deux arrondissements de créer une relation plus chaste et imbibée de confiance avec les populations.

Il faut souligner néanmoins qu’un coup d’accélérateur à ces travaux avant la mise en œuvre du nouveau découpage de Ouagadougou serait souhaitable. Si on mélange les torchons et les serviettes, la situation peut devenir inextricable.

L’interdiction de collecte des fonds auprès des populations pour les opérations de lotissements peut aussi peser dans la balance de la confiance retrouvée, de  même que  l’informatisation des fichiers d’attribution de parcelles afin d’éviter les doubles attributions.

Plus de lotissements dans les « non lotis » : grincements de dents assurés

Mais s’il y a une mesure qui fera certainement grincer des dents, c’est celle qui édicte qu’il n’y aura plus de lotissements dans les quartiers spontanés, les « non lotis ». Et que même s’il y avait lotissement, les attributions ne tiendront plus compte des « résidents ». Le principal objectif est de briser la patte à la spéculation monstre qui y a établit ses bases.

Une mesure qui peut effectivement contribuer à limiter la hausse galopante du prix des parcelles, certains Burkinabè s’étant transformés en véritables promoteurs immobiliers informels, achetant une portion de terre à vil prix pour ensuite acquérir une parcelle une fois la vague du lotissement passée, qu’ils revendront à un prix à s’en arracher la tête. Ce n’est donc plus la peine d’aller, vite fait, construire une casette sur une portion de terre et attendre qu’on vienne y peindre à la chaux un numéro, sésame d’une parcelle. Les personnes qui ont donc investi des fortunes dans ces « non lotis » vont s’en mordre les doigts et le ministre de l’Habitat doit se munir d’un puissant parapluie pour contenir la vague de malédictions et d’imprécations qui va lui tomber sur la tête !

Cependant, cette nouvelle règle a aussi des inconvénients. Il n’y a pas que des spéculateurs dans le lot des habitants des « non lotis ». Il y a ceux qui, sachant qu’ils ne pourront jamais s’acheter une parcelle à eux, préfèrent aller crécher là en espérant que les lotissements viendront leur en donner. Ils y sont depuis donc des années. Il y a ensuite ceux  pour qui les « non lotis » sont un habitat.  Ils y ont élu domicile, non pas parce qu’ils espèrent avoir une parcelle, mais parce qu’ils n’ont pas le choix. Où iront-ils quand les bulldozers communaux vont se mettre à raser ces habitations ?

C’était certain que la reprise des lotissements ne se ferait pas sans quelques saignements. Mais le tout est de tenir bon, serrer la ceinture afin que les mesures prises soient respectées, si tant est que le but poursuivi est de ne plus faire des lotissements un sujet passionné et fauteur de potentiels et graves  troubles. En attendant les états généraux qui permettront,  on l’espère, de trouver des solutions définitives aux problèmes de parcelles.

 

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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