Déroute des Islamistes Libyens : l’exception qui confirme la règle.

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Les libyens ont voté le samedi 7 Juillet dernier pour la première fois de leur histoire et la tendance qui se dégage surprend plus d’un. Elections qui se sont déroulées dans un contexte sécuritaire tendu.

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Ces élections ont eu lieu dans la suite logique de la reconstruction de la Libye d’après Kadhafi et, processus préalable à la rédaction d’une nouvelle constitution.

Alors que dans les autres pays arabes ayant été touchés par le printemps arabe la part belle à été faites aux partis islamistes lors des différentes élections, on s’attendait à une poussée des islamistes libyens à l’instar notamment de la Tunisie et de l’Égypte.

C’est un scénario tout autre qui s’annonce car selon les premières tendances provisoires qui tendent à se confirmer notamment dans à Tripoli et à Benghazi, les islamistes seraient devancés par la coalition libérale mené par Mahmoud Djibril ancien premier ministre du conseil national de transition (CNT).

C’est on peut le dire une exception à la tendance générale qui a voulue que les révolutions arabes soient le sacre de ces islamistes longtemps réprimés dans ces pays. C’est l’exception qui confirme donc la règle alors même que tous les analystes ne s’y attendaient pas.

Pourquoi les électeurs libyens qui sont sortis massivement (62% de taux de participation) ont fait un tel choix ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer un tel résultat. Il faut d’abord commencer par la place de l’islamisme dans la société libyenne, place qui n’est point à l’image de ses homologues Tunisiens et Egyptiens. La société libyenne semble ne pas être une société ayant été séduite par l’idéologie prônée par ces « hommes de Dieu ».

Ensuite il faut souligner que l’architecture sociale libyenne complique l’équation pour les islamistes. En effet, la Libye n’est pas une nation au sens homogène du terme car c’est plutôt un groupe de tribus que le défunt guide de la révolution aura maintenu tant bien que mal dans une certaine cohésion. Ainsi donc le vote tribal y a pignon sur rue ; on en vote pas l’idéologie ou quelque autre programme politique mais plutôt par affinité tribale.

Enfin il faut le relever, les femmes y ont joué leur rôle. Notons effectivement que les déclarations de l’après chute du régime kadhafiste tendant à décrire la prochaine constitution comme nécessairement assise sur la charia n’a pas laissé indifférentes les femmes qui même si elles sont coutumières d’une certaine charia, n’entendaient pas se laisser confisquer un certain nombre de droits et de libertés qu’elles possédaient du temps du guide alors même qu’elle ont pris une part active à la révolution.

Youssouf Bâ

Correspondant de B24 à Dakar.

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Youssouf Bâ

Juriste, Spécialisé en Droit de l'Intégration. Journaliste, Poète.

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