Les Sénoufo et les pics de Sindou : Une histoire de protection

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Le guide Tiémoko Ouattara qui s’est prêté à nos questions. Photo B24

L’évocation du nom Sindou renvoie tout de suite aux pics qui jouxtent la ville depuis environ deux siècles déjà. Un tour à Sindou, disons sur ces roches à formes multiples le 22 juillet 2012 nous a permis de comprendre cette relation qui, au-delà du voisinage, renferme un attachement plus fort.

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En effet, l’appellation initiale du village est Sudugo c’est-à-dire ‘’la protection des esprits’’ que recherchaient le Sénoufo selon, le guide touristique Tiémoko Ouattara. Fuyant l’oppression, les razzias et la domination, à partir du sud du Mali, le peuple sénoufo pacifique de nature était venu s’installer au milieu des pics à l’abri  des maux sus cités.

C’était au 14e siècle selon la tradition orale, a rappelé notre guide, que les Sénoufo ont suivi la chaîne de montagne jusqu’à un endroit jugé propice pour s’installer : il s’agissait non seulement  de se mettre à l’abri d’éventuels agresseurs et en même temps pouvoir pourvoir à leurs besoins vitaux par l’eau et l’agriculture (la zone était riche en eau et fertile et demeure encore aujourd’hui).

Selon l’histoire, après leur installation sur les pics, les Sénoufo n’ont plus jamais été dominés, «tous ceux qui essayé ont échoué». Ils étaient donc sous la protection des esprits des montagnes (les pics) où ils avaient élu domicile désormais.

Selon le guide touristique Tiémoko, c’est vers 1813 qu’ils ont jugé toute menace écartée et sont descendus des montagnes s’installer juste au côté ouest. Certaines sources ajoutent qu’il s’agissait en plus, de se faciliter l’exploitation agricole en étant plus proche des surfaces cultivées et cultivables.

C’est ici au milieu des pics qu’ont habité les premiers Sénoufo de Sindou sous la protection des esprits de ces rochers. Photo B24

Les maisons abandonnées sur les pics au départ des habitants n’ont pu résister aux intempéries. Et, en 1993, toujours selon notre guide, les ruines ont été restaurées par le réalisateur burkinabè Dani Kouyaté pour servir de décor au tournage de son film ‘’L’héritage du griot’’.

Depuis lors et là encore, elles sont laissées à elles-mêmes. La préservation et conservation et même la protection de ces ruines concessionnelles refaites n’ont non plus pu être assurées.

La protection des esprits dont ont bénéficié les Sénoufo au cours de leur séjour sur les pics de Sindou anciennement ‘’sudugo’’, elle, reste imagée et perceptible sur les diverses formes humaines, despotiques, parfois guerrières.

Des sacrifices sont aujourd’hui encore faits aux mannes des ancêtres et aux esprits afin que cette protection demeure toujours pour les habitants aux pieds de la falaise mais également pour que cette protection inonde tout visiteur des pics.

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