Côte d’ivoire: la guerre, officiellement ouverte entre le FPI et le pouvoir d’Alassane

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Ce jeudi 30 août tombait « la réponse du FPI face aux enlèvements et incarcérations des membres de sa Direction et des Structures de base », rendue publique par la presse ivoirienne après une conférence de presse animée par le président par intérim, Miaka Ouretto. Pour le moins qu’on puisse retenir à la lecture de la déclaration liminaire du responsable par intérim du parti de l’ex-président, c’est que la guerre est officiellement ouverte entre le FPI, qui dit s’être « inscrit dans la voie d’une opposition responsable et républicain » depuis l’arrivé au pouvoir d’Alassane, et ce dernier. Morceaux choisis d’une déclaration liminaire lue sous l’oeil de la  police de l’ONUCI qui assure depuis la sécurité des rencontres du parti.

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Photo: Abidjan.net

Le FPI qui se dit désormais « inscrit dans la voie d’une opposition responsable et républicaine », est dans depuis « dans l’œil du cyclone RDR » selon son président par intérim. Il évoque les récentes arrestations des membres de sa direction, Laurent Akoun et Alphonse Douati. Mais plus généralement la situation est invivable à en croire Miaka Ouretto: « le FPI est quasiment interdit d’activités sous peine de livrer ses militants et dirigeants à une mort certaine. Ses meetings sont réprimés dans le sang. »

L’allusion était également directe aux attaques récentes dans lesquelles le FPI et certains de ses membres ont été indexés. Mais pour le président par intérim du FPI, désormais parti d’opposition et qui aspire à reconquérir un pouvoir perdu, « la question qu’il aurait fallu poser sereinement, en prenant en compte tous les paramètres de la situation politique actuelle et non regarder précipitamment dans une seule direction, est de savoir à qui profitent les crimes ? »

Il s’en suit un rappel des évènements intervenus entre juin et août.

« Le samedi 02 juin 2012, l’ex procureur de la CPI, Ocampo arrive en Côte d’Ivoire. Sommé par les instances supérieures qui actionnent la CPI, Ocampo après sa récente lettre de félicitation au chef de la rébellion Soro Guillaume, s’est vu obligé d’auditionner son « ami » pendant deux heures sur les crimes commis de 2002 à 2011, par les Forces Armées des forces Nouvelles (FAFN). Cela parce que la juge Fernandez De Gurmendi de la CPI aurait donné un avis dissident et menacé de démissionner si le procureur s’obstinait à enquêter uniquement sur les crimes commis par le seul camp Gbagbo.

Cet interrogatoire n’a pas été comme on peut s’en douter, du goût de M. Guillaume Soro qui n’entend pas faire seul les frais de la rébellion sans ses commanditaires. De ce fait il se tient depuis sur ses gardes ; lui et ses com-zones qui, s’ils devraient être transférés à la Haye, vendraient chers leurs peaux. Il y avait comme une situation délétère dans l’air, faite de tension entre les deux clans alliés d’hier, Soro et Ouattara. Le second nommé ayant lui-même déjà pris en charge, par précaution, le portefeuille de la défense. »

Une succession d’évènements, avec en toile de fond l’introuvable intérêt pour lequel le FPI serait impliqué dans ces attaques. Qui plus est, pour Miaka Ouretto,

« La meilleure défense étant l’attaque. La criminalisation du FPI est une diversion machiavélique qui, tout en conduisant à l’affaiblissement du FPI par sa décapitation, ouvre la voie à l’assouvissement de noirs desseins présidentiels que l’on tente maladroitement de masquer. Mais cela ne se fera pas sur la dépouille du Front Populaire Ivoirien.

Le FPI dénoncera toutes les perfidies d’où qu’elles viennent pour reconquérir le pouvoir d’Etat par la voie des urnes, et nul ne peut en détourner ses militants et dirigeants. C’est pourquoi il importe à présent de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur les méthodes mafieuses utilisées pour réduire le FPI au silence. »

En passant, il est à souligner la disponibilité du FPI au dialogue:

Le FPI, conscient de son devoir devant l’histoire et l’Afrique est demandeur du dialogue et lance un appel pressant aux décideurs internationaux qui jusqu’ici n’ont ménagé aucun effort pour faire de la Côte d’Ivoire une démocratie exemplaire après Laurent Gbagbo présenté comme un dictateur, afin qu’ils œuvrent aux meilleurs conditions d’un retour à une vie politique normale. Je pense au Conseil de Sécurité de l’ONU, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, aux USA, à la France, à la Grande-Bretagne, au Canada, à la Chine et à la Russie. Je pense à l’UNESCO, à l’OIF, à l’UNICEF, à la Banque Mondiale, au FMI et à l’UNDPA. J’en appel à leur sens de la justice et de solidarité aux côtés des opprimés, l’ONU étant un héritage des consciences indignées par les horreurs de la Deuxième Guerre Mondiale. Je pense, au plan interne, aux forces politiques qui un moment donné, ont cru que le RDR d’Alassane Ouattara était capable de mettre en pratique son programme « vivre ensemble », aux leaders religieux, musulmans et chrétiens, dont les fidèles traversent la plus grande tragédie de l’histoire de la Côte d’Ivoire indépendante. Je pense à la société civile, notamment les organisations de défense des droits de l’homme : la Côte d’Ivoire brûle et il urge qu’on éloigne le péril dont la CDVR indique, à raison, qu’il guette la Nation.

 Et pour une conclure, il n’y a pas mieux à retenir, pour traduire cette tension qui monte entre le FPI et le pouvoir d’Alassane, que cette affirmation du président par intérim du FPI, Miaka Ouretto, face aux journalistes: « M. Alassane Ouattara est devenu un problème pour la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens et la sous-région Ouest-africaine ».

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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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