Egypte : Deux ans après la révolution, quel bilan?

publicite
-

La date du 25 janvier 2013 marque le deuxième anniversaire de la révolution égyptienne. Cette révolution est survenue suite au raz le bol de la population qui se sentait meurtrie par la pauvreté, le chômage, la dégradation des conditions de vie, la corruption, l’ abus de pouvoir, le manque de liberté d’expression. Elle s’est manifestée tout comme la révolution tunisienne par une série de manifestations à la Place Tahrir, un mouvement populaire que le pays n’avait jamais connu qui a abouti au départ du président Hosni Moubarak. Depuis juin 2012, le pays est dirigé par le président islamiste Mohammed Morsi. L’arrivée de ce dernier au pouvoir n’a visiblement pas comblé les attentes de la population qui poursuit ses revendications.

La suite après cette publicité

Pour marquer les deux ans du soulèvement populaire, de nombreuses manifestations ont été organisées au Caire, à Alexandrie et dans d’autres villes environnantes avec les mêmes slogan « Pain, liberté et justice sociale ». Au cours de ces mouvements, 07 personnes sont mortes dont six à Suez et une à Ismaïliya (nord-est) et plus de 450 autres blessées dans douze gouvernorats.

De violentes manifestations se poursuivaient ce samedi 26, à Port-Saïd où 22 personnes sont mortes et plusieurs autres blessées. Ces révoltes ont été provoquées par l’annonce de la condamnation à morts de 21 des accusés du drame de Port-Saïd qui a causé la mort de 74 personnes lors d’un match de football en février 2012.

Deux ans après la révolution égyptienne, quel bilan peut-on retenir? 

Voici l’avis de quelques personnes sur la question :

Selon cette jeune dame Heba, enseignante de français, « La situation de l’Égypte s’est dégradée depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau président islamiste.  Nous réclamons nos droits sociaux, économiques, sanitaires. La nouvelle constitution nous a volé tous nos droits, elle n’est pas conventionnelle. Elle a volé tous les droits de la femme désormais réduites en esclaves.»

Pour Ayman, un jeune étudiant en droit de 22 ans, « On nous a volé notre révolution, notre espoir de vivre enfin dans un pays démocratique où les droits et les libertés seront respectés est entrain de s’en volé avec le président Morsi. Le pays S’appauvrit davantage, la population souffre, le prix des produits de premières nécessités augmente de jour en jour. Il faut un changement sinon le pays risque une deuxième révolution.»

Ousmane, un étudiant en santé internationale nous a livré son analyse de la situation :

 « Du point de vue politique, une mutation notable du paysage politique depuis la chute du régime  Moubarak. Une Égypte plus divisée qu’auparavant. D’un coté nous avons les islamistes qui sont au pouvoir avec les frères musulmans et de l’autre les laïques.

Au plan économique, nous voyons actuellement une baisse de la valeur de la monnaie égyptienne par rapport à l’euro ou au dollar. L’Égypte est aujourd’hui confronté à une crise économique majeure qui affecte son secteur stratégique à savoir le tourisme qui faisaient rentrer beaucoup de devises dans le pays .

Sur le plan social : c’est la désillusion qui remplace l’espoir qu’à susciter le départ de Moubarak. On observe un durcissement des conditions de vie avec l’inflation des prix des denrées, la réduction des subventions sur le prix de gaz, l’électricité. Des inégalités sociales se creusent entre riches et pauvres qui peinent à joindre les deux bouts.

Que ce soit au plan politique, économique ou social le type de changement souhaité par les manifestants de la place Tahrir n’est pas encore au rendez-vous et tout laisse à croire que la lutte doit se poursuivre »

Dao Makaiza,

Correspondante de Burkina 24 en Égypte 

❤️ Invitation

Nous tenons à vous exprimer notre gratitude pour l'intérêt que vous portez à notre média. Vous pouvez désormais suivre notre chaîne WhatsApp en cliquant sur : Burkina 24 Suivre la chaine


Restez connectés pour toutes les dernières informations !

publicite


publicite

makaizad

Sociologue, actuellement en formation en Master en développement , option Gestion des industries culturelles à l'Université Senghor d'Alexandrie/ Egypte.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
×