Discours du Premier ministre au Parlement : Paroles de députés

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Quelques députés de quelques groupes parlementaires ont donné leur avis sur le discours sur la situation de la nation prononcé par le Premier ministre ce 4 avril devant l’Assemblée nationale. Du déjà vu pour certains et à féliciter, pour d’autres. Ils ne sont pas restés muets sur la grève du SYNTSHA et la réaction du Premier ministre à ce sujet.

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Me Bénéwendé Sankara, Groupe ADJ

« Des mots, rien que des mots »

"Me Bénéwendé Sankara
Me Bénéwendé Sankara

 Des mots, rien que des mots, toujours des mots. Moi je constate qu’il n’y a pas une innovation majeure sauf que les problèmes auxquels les populations sont confrontées s’accentuent.  J’aurai aimé que le Premier ministre mette l’accent sur les solutions. Vous avez vu par exemple qu’en ce qui concerne l’université, il botte pratiquement en touche. On ne dit pas quel sera le sort de ces 10 000 étudiants, on s’appesantit sur cette enveloppe de 700 millions. L’éducation n’a pas de prix. Sur le SYNTSHA, c’est un problème extrêmement grave. Le droit de grève  est un droit constitutionnel. Le gouvernement dit de façon péremptoire qu’il ne reculera pas. Je pense qu’il faut discuter avec les acteurs sociaux parce que la nation est en ébullition.

Arba Diallo, Groupe ADJ

« Ce n’est pas nouveau comme racontars… »

 Ce qu’il a raconté n’est pas nouveau comme racontars. On est un pays émergent avec 8% de croissance, sinon même 8,5 % ! Et on veut nous faire croire en réalité que nous avançons. Pourtant, quand vous sortez de Ouaga, dès que vous dépassez le poste de péage, on se demande si on n’est dans le même pays. C’est tout cela qui  est choquant. Pour eux, ça y est ! Tout est rose, tout est en train de trouver solution.

« Grève désastreuse »

Arba Diallo : "
Arba Diallo : « C’est tout cela qui est choquant » (Ph : B24)

Mais quand vous regardez les élèves, les étudiants, les infirmiers, les agriculteurs, on se demande si on est dans le même pays. Nous considérons qu’il y a un problème de société. (En ce qui concerne la grève du SYNTSHA), il est certain qu’à ce niveau-là, le résultat de l’action elle-même est catastrophique. Mais nous reconnaissons  le droit à tout groupe organisé dans un syndicat de défendre les intérêts de sa corporation. Ceci étant, quand cela débouche sur des conséquences que l’on sait, il faut se demander si on a épuisé tout ce qu’il y a comme possibilité avant d’en venir à une grève tout de même désastreuse.

Louis Armand Ouali, Groupe UPC

« On aurait pu faire mieux »

J’ai beaucoup aimé l’image qu’il a donnée du verre pour lequel il souhaite qu’on ne voit éventuellement que la petite partie qui contient de l’eau. Pour notre sentiment, c’est qu’encore une fois, on aurait pu faire mieux. Surtout avec les ressources disponibles dans le pays si la qualité de la gouvernance était meilleure que celle-là. Le Premier ministre nous a dit clairement qu’il a inauguré en 2012 l’aéroport de Ouagadougou dont le réaménagement a duré six années. Et après on nous dit qu’il y aura l’aéroport de Donsin.

« Prenons garde à la culture de l’impunité »

Louis Armand Ouali (Ph : lefaso.net)
Louis Armand Ouali (Ph : lefaso.net)

 Imaginez le nombre d’années qu’il faudrait pour construire cet aéroport. Le Premier ministre nous  dit effectivement que les travaux qui ont été effectués à l’hôpital du  secteur 30 sont de mauvaise qualité et que de ce point de vue, l’hôpital de Yalgado ne pourra pas être délocalisé afin de faire des travaux. Nous sommes donc dans un pays où on assiste à ce genre  de comportements où il n’y a pas de sanctions. On en promet toujours, mais il n’y en a jamais. Si bien que nous risquons d’entrer, si on n’y prend garde, dans la culture de l’impunité. Le Premier ministre nous a dit lui-même ici qu’en allant à Doing Business, on était parmi les meilleurs. Nous avons reculé. Ce n’est pas moi qui le dit, mais le Premier ministre !

« Préserver les populations »

Pour ce qui concerne le SYNTSHA, la question n’est pas de savoir si on reculera ou pas, mais quelles sont les voies les meilleures pour aboutir à une solution qui soit profitable aux populations. Trouvons des solutions, discutons afin que véritablement on puisse préserver les populations qui sont déjà éprouvées ».

Gilbert Ouédraogo, Groupe ADF/RDA

« Que chacun fasse des concessions »

Me Gilbert Ouédraogo
Me Gilbert Ouédraogo

Ce que je retiens, ce sont les explications qui ont été données sur la situation universitaire. Nous, nous pensons qu’il faut à ce niveau poursuivre le dialogue et faire en sorte pour que toutes les parties prenantes puissent s’accorder sur la meilleure solution à prendre. Il faut toujours discuter, dialoguer pour trouver une solution. (Pour ce qui concerne la grève du SYNTSHA), le cas qui s’est produit est regrettable, il faut le reconnaître.  Mais il faut que chacun fasse des concessions et regarde au-delà l’intérêt du peuple. Les médecins ont prêté serment de sauver des vies. Il faut donc faire en sorte pour que ces vies ne soient pas en difficulté.

Laurent Sedogo, Groupe CDP

« On ne peut que le féliciter pour un tel discours »

Il a fait un tour très exhaustif des actions qui ont été menées par le gouvernement au cours de l’année 2012.  On ne peut que le féliciter pour un tel discours. C’est un exercice qui n’est pas facile et je pense qu’il a réussi à le faire. C’est vrai que dans certains secteurs, on connaît des hauts et des bas, mais dans l’ensemble, la direction est là et on peut se dire que la route est prise. Il est évident qu’au-delà du gouvernement, il faut voir l’ensemble des secteurs de la société, il n’y a pas que le gouvernement tout seul.

Laurent Sedego
Laurent Sedego

« Soyons convaincus que nous pouvons développer le Burkina »

Il faut que d’autres secteurs, comme le privé, puisse prendre le pas. Le gouvernement dans certains secteurs est un facilitateur, trace la route. Il faut qu’on arrive à se convaincre que nous pouvons faire, bien faire, faire autant que les autres, sinon mieux faire dans certains secteurs comme le sport. Il reste sur le plan économique et social que nous soyons convaincus que nous sommes capables de développer le Burkina. C’est une question de transformation de mentalité.

Propos recueillis par Abdou ZOURE

Pour Burkina 24

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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