Article 37, une autre voie est possible !

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Dans le débat sur l’article 37 qui a repris du poil de la bête dans notre pays, nous avons reçu cette réflexion d’un citoyen qui entend par là contribuer à trouver une porte de sortie honorable et peut-être une alternance apaisée au Faso.

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Les esprits sont surchauffés en ce moment au Burkina Faso et pour cause, la classe politique, l’opinion voudraient connaître les réelles intentions de Blaise Compaoré sur la modification ou non de l’article 37. Le débat a repris du poil de la bête après le passage du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, sur l’état de la nation, à l’Assemblée nationale. Beaucoup espérait que le chef du gouvernement burkinabè allait soit aborder le sujet, soit avoir une position claire sur la question. Mais que nenni !

A travers le pays, la seule question qui est suspendue sur les lèvres c’est : est-ce que Blaise Compaoré va respecter cette fois-ci la constitution ? Pour répondre à cette question, il faut être un devin ou dans le secret des dieux de Kosyam. Les partisans de la révision de la constitution par voie référendaire se sont mis en ordre de bataille et cela ne laisse pas de marbre les opposants qui rouspètent, pourfendent et menacent la main sur le cœur des pires conséquences pour notre pays si jamais le grand sachem, par des voies détournées tripatouille la constitution pour s’éterniser au pouvoir.

Dans ce débat passionnant qui montre si besoin en est encore de la vitalité de notre démocratie dans le concert des nations, j’apporte ici ma part de réflexion et de contribution car c’est ce qui nous permettra de trouver ensemble une porte de sortie honorable et peut-être une alternance apaisée. Alors que le débat devrait être sain, responsable et entouré de respect mutuel, on trouve souvent un débat, bas, dénudé de tout intérêt, à peine si ça ne vire pas souvent à une guerre des tranchées.

En 2005 alors que Blaise Compaoré s’apprêtait à briguer son troisième mandat, nous avions trouvé que l’esprit et la lettre des réformes de 2000 ne lui en donnait plus la possibilité. Contre vents et marées nous avions crée le Collectif pour la Défense de la Constitution (CODECO) avec des camarades engagés et prêts à dénoncer cette forfaiture et le dissuader de prétendre à un nouveau mandat. Pendant qu’on se faisait tabasser à travers les villes du Burkina Faso et qu’on subissait des pressions et des intimidations de toute part, la grande majorité des burkinabè « se cherchaient » et l’opposition burkinabè au lieu de boycotter et de faire front commun pour refuser cette candidature s’est quand même aligné avec Blaise Compaoré pour la compétition.

Alors que les concertations consensuelles, qui avaient amené l’Assemblée nationale à consacrer à nouveau la limitation du mandat présidentiel, étaient claires : aucun burkinabè ne peut briguer plus de deux mandats consécutifs dans notre pays. Là où tout était clair il s’en est trouvé des burkinabè et pas des moindres pour nous faire des cours de droit constitutionnel, nous parlant de la non rétroactivité de la loi et tout un baratin qu’ils étaient seuls à comprendre.

Légitimement et légalement nous avions considéré Blaise Compaoré comme n’étant pas un Burkinabè et à juste titre parce que ce n’était qu’après lui qu’allait commencer le règne des Burkinabè. En attendant il n’était pas Burkinabè parce qu’il pouvait briguer plus de deux mandats consécutifs. Le recours de Maitre Hermann Yameogo auprès du Conseil constitutionnel pour faire annuler la candidature de Blaise Compaoré n’ayant pas abouti, il a été réélu et c’est à juste titre qu’en 2010 il a encore rempilé.

Aujourd’hui le débat revient sous une autre forme sur le tapis, mais cette fois-ci, le militant que j’étais est devenu sceptique et surtout craintif sur plusieurs aspects de notre processus démocratique.

1- La crise et les troubles de 2011, me laisse perplexe sur l’état de la nation et sur la capacité de notre pays à ne pas sombrer après une alternance dans le désordre et le chaos. Plusieurs compagnons d’armes de Blaise Compaoré sont toujours en activité et je me demande si chacun ne verra pas dans son départ une aubaine pour aussi prendre son destin en main quitte à faire un coup d’Etat de palais comme en Mauritanie !

2- Tous les hommes politiques ou presque tous sont des produits dérivés de Blaise Compaoré. En plus, il n’y a pas de frontière entre le pouvoir en place et le monde des affaires ce qui est très dangereux à plus d’un titre. Surtout cela cause un tord énorme à l’opposition qui, si les choses étaient autrement, pouvait compter sur certains opérateurs économiques et hommes d’affaires en terme de soutien pour former leurs cadres et leurs militants afin de se préparer raisonnablement à une vraie alternance.

3- La grande majorité, des partis politiques de l’opposition, n’a pas d’idéologie et surtout de programmes de société auxquels elle s’y tient avec foi. Au cours de ces 20 dernières années, le peuple burkinabè a assisté à de rocambolesques retournements de situation tout aussi extraordinaire qu’exceptionnel comme en 2005 avec l’ADF-RDA. Je ne ferais pas de genèse ici mais nous avons tous en mémoire ces différentes péripéties.

Je ne doute pas de la capacité de certains hommes politiques de l’opposition à diriger ce pays, mais j’ai des réserves. Je pourrais m’étaler plus sur ces facteurs non négligeables, mais je vais en rester là. Je crois profondément que pour un pays comme le nôtre, pousser Blaise Compaoré à la porte sans réellement prendre le temps de réfléchir sur l’avenir et sur ces forces obscurs qui pilules dans les arcanes du pouvoir sera suicidaire et pour la personne qui va le remplacer et pour la stabilité politique, économique et sociale de notre pays.

Le mieux à faire c’est de concert avec l’intéressé réfléchir sur les voies et moyens à mettre en place pour que ce soit un consensus gagnant-gagnant pour tous les burkinabè. La peur du neuf, effraie bon nombre de burkinabè et ça se ressent d’autant plus dans les provinces et campagnes du pays. Elle n’est certes pas typique au Burkina Faso, mais c’est une donne à laquelle il ne faut pas négliger.

Nous avons la capacité de pouvoir penser par nous même, de ce qui pourrait arranger notre pays dans son développement sans esprit partisans et sans calcul pour un dessein inavoué. Pendant plus de 50 ans nous avons singé l’Occident mettant en rase campagne nos valeurs culturelles, notre sens de la repartie, du consensus et du respect de l’autre dans la différence. Que sommes-nous devenu ? Que voulons-nous pour l’avenir de notre pays ?

Que Dieu protège et bénisse le Burkina Faso

Aristide Ouédraogo Journaliste, analyste politique

 

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17 commentaires

  1. quand je lis les reactions et l’ecrit et ce qui se passe actuellement je me dis simplement wahouuu le type etait sur la bonne voie….

  2. Parfois je me demande si les gens savent lire entre les lignes ! Bien s?r la plupart de ceux qui ont r?agi doivent ?tre de jeunes d’au moins 30. Mais cela ne les absout pour ne pas vouloir ouvrir les yeux : NE VOYEY-VOUS PAS QUE NOUS COURRONS TOUT DROIT VERS LE SYNDROME IVOIRIEN !!!….
    Plaise ? Dieu que je m’inqui?te pour si peu.

  3. combien de francs avez vous pris pour raconter tous ses bobars..ton patron il n’est la seul burkinab? au monde capable de nous diriger.depuis notre naissance on ne vois que sa tete et pas de changement..vous avez mentionner soi disant que les gens disent qu’ils se cherchent..mais je pense que s’est vous qui vous chercher..de grace ne souestimer pas linteligence de vos lecteur.merci

  4. Pas de modification de cet article ? cause d'un individu. Ni ? l'assembl?e nationale ni par referendum. surtout pas par referendum. ces moyens pourrons ?tre utilis?s ? l'universit? et autres domaines prioritaires

  5. MAIS JE REVE OU QUOI?? Qui t,a pay? pr faire des analyses pareilles? CONCRETEMENT QUELLE EST TA POSITION?elle est o? ta solution? LA PEUR Du lendemain,c,est bien vs ki avez peur. quand on parle d,alternance ce n,est pas forcement que l,opposition arrive au pouvoir. croyez vs que c,est l,intelligence de Blaise a lui seul qui dirige ce pays? N,OUBLIEZ pas que trop durer au pouvoir a aussi des inconvenients et presentement ?a sent le roussit au faso,… DE GRACE N,INSISTEZ PAS.Qui sait demain???

  6. C’est pas Blaise Compaore qui a decouvert le Burkina Faso a ce que je sache. Arretez avec ce reflexe morbide de creer une psychose dans l’eventualite ou il ne se represente plus. Il n’est pas le plus intelligent des burkinabe, et quel est son bilan apres 28 ans? Le Premier Sinistre veut qu’on reve, et bien notre reve, c’est un Burkina sans Blaise et sa Compaorose. On a quand meme le droit de rever, tout comme Blaise peut rever d’une vie tranquille apres le pouvoir, a cote de son accolyte Charles Gankay Taylor et de son ex-pote Koudou Laurent. Oui, c’est aussi ca mon reve.

  7. Blaise sait ce qu’il doit faire, rechercher la tranquilit? pour lui m?me et go?ter enfin ? la vie tout court

  8. je suis desole de le dire mais je ne vois rien de concret comme solution proposee..je ne vois plutot qu’un cour d’histoire.M. OUEDRAOGO est il pour ou contre la modiffication dr l’article 37? Les analyses sont justes mais vides de solutions car elles ne sont pas nouvelles..En realite les Burkinabes n’attendent plus rien de nouveau ils veulent plutot du neuf, il y a un prix payer et s’il faut vraiment attendre que chaque burkinabes soit pret pour ca avant qu’il n’y aille alternance(alternative),alors il y aura jamais de democratie au Burkina Faso.Merci

  9. Je voulais r?agir, mais je me rends compte que des concitoyens qui ont d?j? r?agi sont aussi intelligents que moi

  10. En r?alit? c’est notre brillant journaliste analyste politique qui a peur de perdre son titre et ses avantages y afferants. Nous nous sommes s?reins. On commence ? connaitre ceux qui sont de notre c?t?.

    De grace, quand vous ?crivez, n’oubliez pas que ceux qui vous liront peuvent parfois ?tre plus intelligents que vous. mommence ? trembler seulement 2015 c’est ? c?t?.

    N’importe quoi!

  11. Et si Mr Blaise venait ? mourir avant 2015, vous le suivriez certainement. Soumaoro Kante puissant roi fut il , fut d?bout? par Soundjata. S il force ? rester en 2015 le peuple le forcera a emprunter le chemin par lequel il a parachute au pouvoir. Tous les opposants sont issus de clan Blaise et Blaise fait par Thomas Sankara , mais il le tua pour prendre son poste non. T?t ou tard il retrouvera son chemin. Vautour , griot,

  12. Pertinente r?flexion. Mais je ne partage pas le doute de ceux qui voient dans le d?part de Blaise un chaos possible. Et pour ?tre claire, je ne suis pas d’accord que cette crainte soit le fondement de l’initiative de modification de l’article 37. On peut craindre que les grands pontes du parti au pouvoir ne se disputent la succession du Blaise, que les compagnons de la vieille ?poque de Blaise ne veuillent eux aussi g?uter au pouvoir. On peut douter de la capacit? de l’opposition ? gerer le pays. Mais il n’y a pas de doute que tout cela n’a d’?gal que la soif naturelle du changement que peut avoir un peuple. Personnellement je pense qu’on a le droit de voir un autre dirigeant ? l’oeuvre. Ce serait d’ailleurs une occasion d’appr?cier la vraie valeur des dirigeants pr?c?dents. Alors, ne touchez ? l’article 37 pour aucune raison. Pas m?me la raison de la crainte du lendemain. Ce pays a exist? avant Blaise et devra lui survivre.

  13. Mon cher ne te fatigue pas de triturer tes meninges pour rien.Le d?bat sur l’article 37 est clos par la constitution du BF et par le CCRP.Apr?s plus de 28 ans de pouvoir,alors que la constitution burkinab? lui en donnait un maximum de 14ans,le pr?sident devrait comprendre qu’il n’est pas le seul citoyen capable de diriger le BF.Pour nous le d?bat sur l’article 37 est clos.Toute autre approche derait suicidaire et le pr?sident serait seul responsable des ?ventuelles r?actions violentes,in?luctables qui pourraient secouer le pays et dans ce cas toute fuite et ou negociation serait impossible.Il risque simplement de se faire humilier.
    Il ya des anciens pr?sidents qui vivent au BF;il ne sera pas le dernier ancien pr?sident du BF

  14. Belle analyse, merci. C’est vrai qe le d?part de Compaor? suscitera bcp d’interrogations, et cest peut etre ce qui fai qe lui meme na pa de r?ponse ad?quate a sa candidature prochaine. il semble ?tre pris entre l’enclume et le marteau: les vautours de son entourage,les griots qui le prenne pour la condition sine qua non pour un burkina ?mergent; et le reste du peuple d’un cot?. Ce qui es sur, son d?part fera beaucoup mal, tout comme on casse des oeuf pour des omellettes! il partira qu’il le veuille ou non ! G?n?ralement, on part comme on est venu, et d?j? on entend que…

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