Miss Université-Miss Burkina: « C’est de la diversité et non de la récupération », affirme Honoré Bambara

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Honoré Bambara, promoteur de Miss Université. Ph.B24
Honoré Bambara, promoteur de Miss Université. Ph.B24

L’événement c’est dans moins de deux semaines. Honoré Bambara, le promoteur du concours Miss Université qui est à sa 11e édition, travaille à finaliser les détails avec sa petite équipe. Concours réservé jusque-là aux étudiantes, elle est le seul événement Miss depuis quelque temps, et entend s’imposer davantage en s’ouvrant aux belles filles hors des universités et grandes écoles. Avec cette innovation annoncée, il y a de quoi se poser des questions. S’agit-t-il de la récupération d’un autre concours connu? La guerre des Miss aura-t-elle lieu au Burkina? Le promoteur de Miss Université ne manque pas d’arguments pour expliquer cette innovation mais aussi pour montrer la valeur ajoutée de son initiative, aussi bien à la culture burkinabè qu’à l’insertion professionnelle des lauréates.  Entre ses nombreuses courses qui occupent sa journée, il a répondu à nos questions.

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Burkina 24 (B24): Où en êtes-vous avec les préparatifs du concours Miss Université?

Honoré Bambara (HB): Grosso modo je peux dire que les préparatifs se passent bien et que nous sommes assez avancés. A l’heure où nous parlons, nous avons commencé à préparer tout ce qui est décoration de la salle (Ndlr: salle des banquets de Ouaga 2000). Nous travaillons également sur les supports de communication qui vont être prêts deux semaines avant. Autre chose, nous avons bouclé les contrats avec les différents prestataires, particulièrement avec l’artiste Betika. Au niveau de la direction artistique, nous sommes rentrés en contact avec un chorégraphe professionnel qui viendra encadrer les filles pour cette édition pour un spectacle de taille.. Pour les partenaires, chacun a donné son Ok et deux ont déjà débloqué les fonds qu’il faut. A ce jour, sans me tromper, je peux dire que nous sommes à 65% prêt (Ndlr: à la date de l’interview, le mardi 14 mai).

B24: L’une des innovations de cette édition c’est le changement de nom. Pourquoi cela?

HB: Nous sommes partis d’un constat: depuis 4 ans nous assistons à la disparition des différentes élections Miss qui animaient le plateau culturel burkinabè. Permettez-moi de rappeler qu’il y avait Miss junior intelligence, Miss scolaire, Miss Pogbedre qui depuis deux ans n’arrive plus aussi à avoir lieu. Et depuis 4 ans, l’élection Miss Burkina n’a plus lieu. Nous nous sommes dit: depuis onze ans, avec Miss université, nous avons bénéficié de la sympathie des Burkinabé et de la confiance de nos partenaires. Partout où je passe les gens me demandent: « pourquoi ne faites-vous pas une élection qui va permettre à toutes les jeunes filles du Burkina Faso de participer? Depuis onze ans vous avez toujours réussi à organiser Miss université, et nous pensons que vous avez capitalisé de l’expérience pour offrir une élection au niveau national ». Il ne faut pas se voiler la face, ça fait quatre ans que nous n’avons pas une élection Miss au niveau national et le Burkina Faso brille par son absence sur la scène internationale quand il s’agit de concours de beauté. C’est pourquoi nous avons jugé nécessaire qu’a partir ce cette année, les filles qui seront élue feront office de Miss Faso. L’année prochaine, nous allons organiser le concours Miss Faso pour toutes les jeunes filles venant de partout au Burkina. Mais pour cette année, seules les étudiantes sont inscrites à ce concours.

B24: La dénomination exacte de votre concours sera donc désormais Miss Faso ?

HB: Ce n’est pas encore une décision définitive. Après la conférence de presse que nous avons organisée pour annoncer l’événement, nous avons eu un feedback. Des gens nous ont suggéré d’autres noms, des propositions que nous avons jugées pertinentes et nous comptons, après le concours Miss université, organiser une séance de travail avec des personnes ressources autour de la dénomination et trouver définitivement le nom qu’il faut à cette élection.

B24: Pour revenir au fond même de cette innovation, n’êtes-vous pas en train de récupérer le concours Miss Burkina?

HB: Non, nous ne récupérons pas Miss Burkina. D’abord parce que Miss Burkina  est un nom commercial qui est déposé, à en croire ses organisateurs, auprès de l’OAPI, à Yaoundé. Ensuite, je dois vous dire que ce n’est pas notre intention. La question est revenue plusieurs fois. J’ai toujours dit qu’en France, il y a deux comités: Miss France et Miss Nationale (Ndlr: devenu Miss prestige national depuis 2011).  Pour tout dire, nous ne voyons pas ça en termes de récupération ou de  rivalité, mais plutôt en termes de diversité. C’est de la diversité que naît la qualité, et pour moi ce n’est que de la diversité et non une récupération.

B24: Avez-vous des contacts avec le promoteur de Miss Burkina?

HB: Non.

B24: Avez-vous pris des initiatives dans ce sens?

HB: Je me garde de parler de notre relation avec Moustapha (Ndlr: Moustapha Tiombiano, promoteur de Miss Burkina). Etant notre aîné, notre tonton et notre devancier dans le milieu, je pense que Moustapha peut beaucoup plus en parler.

B24: Selon votre conception, Miss Université, au-delà d’être un concours de beauté féminine, se veut un cadre d’expression pour les étudiantes et une tribune récréative pour l’ensemble de la jeunesse de notre pays. Que répondez-vous aux détracteurs de ces concours Miss en général et du vôtre en particulier, notamment à ceux qui pensent qu’ils encouragent la perversion?

HB: Effectivement, ces derniers temps,  je lis souvent les commentaires d’internautes qui pensent cela. Je m’inscris en faux. Pour moi, je me pose toujours cette question: est-ce qu’en organisant Miss Université, j’apporte de la valeur ajoutée à mon pays ? Et je réponds oui. Je ne vais pas trop développer mais je pense que pendant dix ans lorsqu’une organisation telle que miss Université offre chaque année une bourse, une moto, un ordinateur à une fille, si beaucoup de Burkinabè arrivaient à faire autant, on aurait résolu beaucoup de problèmes dans ce pays.

B24: Les Miss Université réussissent leur insertion professionnelle, soutenez-vous! Est-ce que ce n’est pas parce que la plupart était déjà socialement bien partie? Issues de bonnes familles et évoluant dans de bonnes écoles?

HB:  Tout ce que je sais c’est que 98% des filles qui ont été élues Miss ont une réussite socioprofessionnelle que tout le monde souhaite pour sa fille. Est- ce que ces filles étaient déjà bien parties? Je ne peux pas le dire. Ce dont je suis sûr, ce sont des filles ordinaires mais qui se battent à l’école. Presque toutes celles qui ont été élues ont des résultats académiques brillants et beaucoup poursuivent leurs études à l’étranger.

Propos recueillis par Justin YARGA

Pour Burkina 24

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Justin Yarga

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