Contestation du sénat : La marche du 29 juin fera-t-elle date ?

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29 Juin 2013. L’opposition burkinabè prévoit organiser une marche nationale contre le sénat. Les opposants, qui ont le soutien de certaines organisations de la société civile et d’une bonne partie de l’opinion, ont de quoi mettre la machine en marche. Toutefois, les circonstances et le degré de structuration des organisateurs permettent-ils une véritable démonstration de force ?

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L'opposition dit non au sénat (Ph : B24)
L’opposition dit non au sénat (Ph : B24)

Un monde noir s’était massé le 21 mai dernier au siège du chef de file de l’opposition, dans la capitale. Tirant les conséquences de ce succès relatif, les partisans du « non » se donnent rendez-vous le 29 juin. Cette fois, une marche est prévue pour se tenir sur toute l’étendue du territoire national.

La date est-elle bien choisie ?

De prime abord, le samedi 29 juin est un jour ordinaire. Néanmoins, quelques circonstances de temps sont à noter : les élèves de terminale et leurs professeurs seront pris par les examens du Baccalauréat. Les paysans seront en pleins travaux  champêtres. En plus, il ya des chances que la pluie joue sur la mobilisation, dans certaines régions.

Si dans les villes comme Ouagadougou, Bobo, Koudougou et Ouaga, le moindre rassemblement se transforme en mouvement, d’autres villes ne connaissent généralement que des manifestations de scolaires. Il en est de même des communes rurales (Surtout du Plateau Mossi), où les chefs coutumiers ont un poids politique considérable.

La manifestation du 29 interviendra à un moment où les syndicats sont en mi-temps dans leur bras de fer avec le gouvernement. En effet, ce dernier a pu trouver un terrain d’entente avec l’indomptable SYNTSHA, le F-SYNTER, le SNESS et le SYNAPAGER.

Ce que notre passé nous enseigne sur les manifestations

L’histoire politique du Burkina montre que les Burkinabè se mobilisent davantage de façon instantanée, en réaction à des faits ou décisions objectivement révoltants et touchant directement à leurs quotidiens. Il en était ainsi du soulèvement populaire du 3 janvier 1966, lorsque Maurice Yaméogo avait décrété la réduction des salaires, de l’assassinat de Norbert Zongo en 1998, qui s’interprétait comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », des émeutes de la vie chère,…et dernièrement, de la crise consécutive à la mort de l’élève Justin Zongo.

Les failles et les atouts de l’opposition

Mais, dans le cas précis du sénat, nombreux sont les Burkinabè qui risquent de ne pas trop comprendre l’enjeu. L’argument utilisé par les partisans du « Non » pour séduire cette frange importante de la population, c’est le coût exorbitant de l’institution et l’exclusion de la jeunesse.

Au Burkina, ce qui grossit les rangs des contestataires du sénat, c’est la possible révision de l’article 37 par voie parlementaire. Si la majorité arrivait à lever cette équivoque, les populations croiront en sa bonne foi ou, du reste, se désintéresseraient simplement de l’institution.

Si les opposants burkinabè voulaient marcher sur les pas de Macky Sall et camarades, il aurait fallu qu’ils envahissent avant tout la campagne, qu’ils communiquent avec les paysans sur le bien fondé de leur action, en langues nationales. Il aurait fallu qu’ils mobilisent des célébrités artistiques et culturelles pour relayer le message. Sans cela, une manifestation sur le tas en serait simplement une. Par voie de conséquence, le pouvoir qui est aguerri après diverses crises graves, ne trouverait pas assez de difficultés à calmer la situation.

Ça marchera si seulement…

Néanmoins, des marches programmées à intervalles réguliers, avec des relais sûrs, peuvent entraîner l’abrogation de la loi sur le sénat. Et, du coup, une victoire sera acquise à l’avance pour l’opposition au sujet de l’article 37. Aussi, les marches peuvent prendre une tournure fulgurante si des manifestants venaient à perdre la vie (on touche du bois, bien entendu !) des suites d’affrontements avec les forces de l’ordre.

Depuis l’arrivée de Zéphirin Diabré, l’opposition connaît une transfiguration. La tendance est à l’unité, à la visibilité d’action et à l’instauration d’un climat de confiance. L’occasion est là, surtout que l’éclipse de Gorba (Salif Diallo) et l’arrivée des hommes de la FEDAP-BC ne permettent plus une véritable infiltration des syndicats et des partis d’opposition (Par exemple lors des marches du Collectif Trop c’est Trop). L’autre détail est que les atermoiements de l’ADF-RDA l’ont éloignée  des cercles du pouvoir, et le rapprochent de l’opposition. Cette dernière, méfiante jusque-là, ne refuserait tout de même pas des pas d’éléphants lors des marches.

Tout compte fait, l’opposition a une occasion en or. A condition qu’elle arme ses stratégies, notamment la communication avec les masses. Le 29 juin est une épée à double tranchant. Un échec ou un succès donnera ou enlèvera à la majorité des arguments pour dénoncer l’impopularité du « non au sénat ».

Burkina 24 

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Rédaction B24

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8 commentaires

  1. soyons pas sceptiques. nous pouvons changer ce pays en nous impliquant activement dans la lutte. Il faut seulement sortir le 29 pour dire y’en a marre.

  2. cher « faux debat »sach k tu nes pas DIEU.yen a eu plus tetu k vous mais ils ont fuit kiter leur pays(mobutu,bokassa,ben ali,ble goude…)RIEN ni personne n p arreter une fronde populaire.on vou chassera comm ces chiens.attendez de vwr,cest DIEU ki fais palabre de pauvre.tout burkinabe ki aime son pays sortons avec le drapeau national le 29 juin dire non au senat budgetivore,impopulaire.NAN LARA AN SARA

  3. je ne refuse pas votre s?nat parce qu’il ne coutera pas un copec contribuable du Burkina Faso

  4. je penses que c’est quelque chose que l’opposition peut et doit r?ussir. Mais il faut ratisser large et ce sens qu’il serait bon d »avoir la majorit? des organisations syndicales. De toute fa?on, les d?fenseurs du oui sont conscients que plus de 70% des burkinab? sont contre le senat. le 29 est la date occasion pour montrer ? ce r?gime ce que les populations pensent r?ellement de lui.

  5. Le s?nat sera install? pian, que vous le voulez ou pas ! Ce n’est pas d?mocratie que vous voulez non ? Le r?gne de la majorit? ? Vous ?tes servis. Et ne vous inqui?tez pas, l’article 37 sera ?galement modifi?. Restez l? seulement ? vous morfondre sur les sites web.

  6. le burkina n’a pas besoin de s?nat. Avec quoi allons les s?nateurs et leurs compagnes?

  7. Arr?tons de faire parler de nous. A quoi bon servir cette marche si la loi est d?j? adopt?e. Dans mon pays le peuple n’a pas de voix sauf en p?riode des ?lections. Pass? cela nos autorit?s font de nous ce qu’ils veulent. Pauvre citoyen burkinabais.

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