Mali : Ce n’est que le début

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Ouf ! Pourrait-on dire après la signature de cet accord qui  a pris onze jours pour macérer avant de se faire accoucher après plusieurs pirouettes et jeux de boubous.

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Les deux parties échangeant les documents (Ph : B24)
Les deux parties échangeant les documents (Ph : B24)

Des jeux de burnous qui ont fait craindre que le médiateur de la CEDEAO n’ait épuisé ses talents conciliateurs, puisque le dimanche 16 juin, des rumeurs faisaient état d’une suspension, voire un arrêt des négociations, tellement Bamako, le MNLA et le HCA tergiversaient.

Et de N pour le médiateur Blaise Compaoré !

Mais apparemment, Blaise Compaoré avait plus d’un tour dans son sac et le … thé de la paix a eu sa dose de sucre acceptée par tous et il a  été sifflé entre frères et sœurs maliens. Le MNLA (et la France) a finalement obtenu ce qu’il voulait : la prise en compte des Touaregs dans l’Etat malien. Quant au  gouvernement malien, il a pu réunir son pays morcelé et pourra redéployer son armée sur tout le territoire.

Mais tout est-il bon et fini ? Le Mali est-il parti pour ne plus entendre des coups de mitraillettes indépendantistes et déstabilisateurs ? Les Maliens peuvent-ils enfin dormir des deux yeux et laisser la machine de l’accord terminer la pacification du fleuve malien troublé depuis maintenant plus d’une année ?

Assurément, non.

Ce n’est que le début. Le plus dur a été franchi, certes. Mais le plus difficile reste à venir.

La première crainte est ce désarmement à pas de caméléon des groupes armés au nord Mali. Le cantonnement ne met pas  à l’abri de toute déflagration malencontreuse qui peut tout remettre en cause. Mais l’on comprend que c’est une garantie pour le MNLA et le HCA  de voir leurs revendications prises en compte dans la suite du processus. Les délester de leurs armes avant l’élection n’est d’ailleurs pas possible compte tenu du délai très court.

Une garantie aussi contre les représailles que craignait d’ailleurs la communauté internationale (la France particulièrement) et qui explique sans doute l’accompagnement du déploiement de l’armée malienne à Kidal par les forces onusiennes, de la CEDEAO et de l’opération Serval. Un compromis qui a dû coincer dans la gorge de Bamako mais qu’il a considéré comme un moindre mal pas si compliqué finalement  à avaler.

Après l’élection ?

L’élection présidentielle peut se dérouler, à condition que l’administration électorale mette des rations doubles dans les moteurs de sa machine.  Mais c’est à l’après élection que commenceront les choses sérieuses.  A quoi ressemblera le nouveau gouvernement du Mali ? Combien de temps les pourparlers prendront-ils pour discuter de l’organisation administrative des zones dites de l’Azawad ?

Les groupes armés eux-mêmes  s’entendront-ils ? La question s’explique par cette ténacité de Me Harouna Toureh de la Coordination des Mouvements et forces patriotiques de résistance à qualifier le MNLA et le HCA de « groupes armés indépendantistes et terroristes ».

Il est question de justice et de réconciliation et aussi d’une enquête internationale sur les crimes commis durant cette période noire du désert malien. Il est clair que le sort des groupes terroristes est déjà scellé. Mais quid du MNLA qui a commis des atrocités dans sa conquête du nord Mali ?

Bref, il reste beaucoup à faire et il faut prier Allah pour que les staccatos ne s’invitent plus dans l’affaire.

Abdou ZOURE

Pour Burkina 24

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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