Fermeture des cités universitaires : « Le Balai citoyen » demande aux ministres de quitter aussi leurs logements de fonction !

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La situation à l’Université de Ouagadougou, consécutive à la fermeture des cités et restaurants universitaires, continue de susciter des réactions. Celle qui suit est du Mouvement « Le Balai  Citoyen« , fondé par les artistes Smockey et Sam’sK Le Jah. La coordination du Mouvement manifeste son désaccord avec l’arrêt des oeuves sociales pendant les vacances universitaires et demande, tant qu’à y faire, aux membres du gouvernement et au Président du Faso de remettre aussi les clés de leurs logements de fonction le temps de leurs vacances. Lisez plutôt. 

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l'artiste Smockey expliquant le concept balai citoyen. Ph.B24
l’artiste Smockey expliquant le concept balai citoyen. Ph.B24

De la situation dans nos universités publiques

Depuis le 31 juillet 2013, les étudiants pensionnaires des cités universitaires de Ouagadougou ont été médusés par la décision prise par le gouvernement de fermer les cités universitaires et de suspendre les prestations sociales jusque-là piteusement et insuffisamment fournies.

En effet,  le pouvoir, par mépris,  a non seulement sans aucune autre forme de procès, fermé les restaurants universitaires mais aussi déloger les étudiants des cités universitaires par des gaz lacrymogènes à l’image de rats voleurs  refugiés dans leurs terriers.

Cette décision injuste,  qui tombe comme le couperet d’un bourreau intervient dans un contexte national marqué  par la grande lutte engagée par notre peuple pour la conquête de sa liberté, pour le bien-être et  pour le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit véritable.

Cette répression des étudiants par les forces de l’ordre et de sécurité, leur arrestation et leur détention à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), sur instruction du Gouvernement, au-delà de son caractère  barbare jette un  discrédit sur notre enseignement supérieur qui a de plus en plus du mal à tenir son rang.

En effet, l’enseignement supérieur au Burkina Faso, faut-il le rappeler, géré sans vision prospective, est marqué depuis plus d’une décennie par des soubresauts à répétition allant de la refondation totale des universités en 2000 à des fermetures brutales  provisoires (2008, 2010, 2011) sans oublier les nombreuses grèves interminables des enseignants, du personnel d’appui, des étudiants avec leurs corollaires sur la qualité même de l’enseignement.

Par ailleurs, l’introduction, comme par effet de mode, non maîtrisée et non encadrée du système LMD a entrainé aujourd’hui un désordre et un chevauchement des cycles d’étude dans les universités publiques du Burkina, si bien que vacances et rentrées académiques s’entremêlent.

Par-dessus tout, alors que les universités de Ouagadougou et de Ouaga 2 manquent d’infrastructures d’accueil et de ressources humaines, alors que s’accroissent les effectifs, le gouvernement se lance  dans la dispersion des énergies et des ressources en ouvrant d’autres universités notamment à Fada, à Ouahigouya, à Dédougou, dans des conditions qui témoignent de l’inexistence  d’un plan sérieux de développement stratégique.

Face à ce spectacle désolant et ayant constaté son échec dans un domaine aussi important pour le développement du pays, le Gouvernement a organisé en juin dernier les états généraux de l’enseignement supérieur dont les recommandations attendent d’être mises en œuvre. Alors que tous les éminents participants à ce forum se sont mis d’accord à travers des propositions diverses pour sortir les universités publiques de leur bourbier, le pouvoir, lui, s’en moque et vient de le prouver par sa nième  mesure anti sociale et « anti  université ».

Des  conséquences de la décision anti sociale

Si nous concédons au gouvernement l’idée selon laquelle les vacances  riment avec la fermeture des cités et des restaurants universitaires alors, appliquons les même règles à tout le monde : que le locataire du Palais de Kossyam et de la Primature ainsi que les ministres qui sont logés à Ouaga 2000  et qui sont en vacances remettent les clés desdits édifices au trésor public.

Pour nous, alors qu’aucune des UFR n’a clos ses évaluations du 1er semestre, c’est absurde voire insensé d’annoncer des vacances pour les étudiants ainsi que l’arrêt des œuvres sociales. La décision gouvernementale et l’usage éhonté de la force pour son application témoigne si besoin en était encore l’intention non équivoque de taire à jamais l’expression des libertés publiques du peuple en général, des étudiants en particulier. Toute chose qui a pour conséquence d’aliéner leur droit au logement, à l’alimentation, à la santé en un mot à la dignité humaine.

Dans un contexte  national marqué par la dégradation continue des conditions de vie des populations, l’expulsion des étudiants des cités universitaires et la fermeture par voie de conséquence des prestations sociales à eux fournies, font une fixation   une fois encore sur le visage hideux d’un pouvoir, qui sous des apparences angéliques et démocratiques  mal maitrisées, vient nous rappeler qu’il est et reste avant tout un pouvoir policier .

L’expulsion des étudiants des cités universitaires est une décision triste et malheureuse (mais savamment orchestrée),  digne des régimes d’exception. Après avoir assombri leur avenir par des politiques irresponsables, le Gouvernement les expulse des logements pour les exposer à la clochardisation, à la prostitution, à la mendicité en un mot à l’avilissement.

Par ailleurs, si tant est que les autorités universitaires  se démêlent pour que l’année universitaire redevienne « normale », nous restons convaincus que de telles mesures nous éloignent de la normalité et de la normalisation.

Des enjeux

Comme si la répression physique exercée sur les étudiants était insuffisante, le Pouvoir en place décide de s’attaquer à leur moral. En effet, le Ministère  de l’action sociale et de la solidarité nationale de l’inénarrable Alain ZOUBGA dans un communique radiotélévisé pousse le cynisme à son comble en demandant aux Etudiants de venir se faire parquer au stade du 4 août ; toute chose que ceux-ci avec dignité ont rejeté.

En décidant de les chasser des cités universitaires, de les réprimer ensuite et pour finir de proposer de les parquer au stade du 4 août alors qu’ils ne sont victimes ni d’un sinistre, ni d’une catastrophe naturelle encore moins d’une famine, le Pouvoir vise ni plus ni moins que :

  • De saper le moral du fer de lance de toutes les luttes qui se sont engagées dans notre pays à savoir la jeunesse vaillante et en particulier sa frange la plus éclairée. C’est dire que la décision de fermer les cités n’est rien d’autre qu’une décision politique qui s’inscrit dans une stratégie politique bien orchestrée;
  • De détourner l’attention du peuple des vrais enjeux de la lutte qu’il a engagée   contre la mal gouvernance et les velléités gouvernement  de mettre notre chère patrie sous coupe réglée.

Mais,  nous ne sommes pas dupes ; autant « le Balai Citoyen » n’acceptera pas que les étudiants soient les  parias ou les traîne-misère de la république, autant il reste vigilant sur les manœuvres dilatoires entreprises par les roitelets de service.

Interpellations et appel

Fort de ce constat, « le Balai Citoyen » exige du Gouvernement la :

  • fin des poursuites judiciaires et la libération sans délais et sans conditions des étudiants arrêtés ;
  • cessation immédiatement  de toute forme de pression et de répression des étudiants ;
  • réintégration des étudiants dans les cités universitaires ;
  • reprise de la fourniture quantitative et qualitative des œuvres sociales servies aux étudiants ;
  • résolution définitive des problèmes de l’enseignement supérieur au Burkina à travers la mise en œuvre d’un plan conséquent ;
  •  garantie de la libre expression des opinions plurielles des étudiants.

D’ores et déjà, « le Balai Citoyen », mouvement de jeunesse, soucieux de l’effectivité des droits inaliénables de la personne humaine et en particulier de la jeunesse, se réserve le droit  de mener toutes actions visant à faire respecter ces droits.

C’est pourquoi, il  appelle tous les citoyens épris de liberté et d’une démocratie vraie à un engagement  sans faille  dans la lutte de libération entreprise par notre peuple contre les tyrans et les adeptes des méthodes machiavéliques.

Pour un Burkina digne, en avant pour le changement.

Notre nombre est notre force !

 La Coordination du Mouvement « Le Balai Citoyen »

NDLR : Le titre est de la Rédaction B24

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15 commentaires

  1. je voudrais d?noncer avec force la complicit? mal?fique que zeph entretient avec areva ! non, bs devons barrer la route au valet local . non au n?ocolonialisme ! non ? ce pantin des multinationales !

  2. « Le pire ce n’est pas la m?chancet? des gens mauvais, mais le silence des gens biens », disait un autre freedom and Honesty figther, j’ai nomm? Norbert Zongo!
    Je crois que le d?bat n’est pas entre ?tudiants et « Blaisistes ou pseudo Blaisistes ou je ne sais quelle ? race de la vari?t? humaine ?a correspond encore », bref! Tout ce que je sais, c’est Plus rien ne m’?tonne, dans le monde « blaisiste » ?a ne connait pas l »ELITE ni la valeur de l’Elite, Puisqu’il ya m?me de brillants docteurs qui sont « achet?s », il ya m?me une ?lite politique qui gravite autour, toute une galaxie affam?e des faveurs « pouries et empoisonn?es du Blaisisme ». Qu’en dire des Blaisistes ou pseudo blaisites?Ils n’ont peut ?tre pas cotoy? le monde des id?es!Sinon toute ces langues virulentes auraient humainement constat? la d?gradation r?elle des conditions de vie et d’existence de nos futurs cadres made au faso! Ch?res soeurs ce sont les m?mes qui vous reviendront vers vous pour vous proposer leurs pourritures contre votre dignit?, baissez pas la garde! C’est comme au temps de l’esclavage, l’on ?changeait des objets pr?cieux(or, minerais precieux) contre, du sucre,du tabac, le miroir… C’est quand m?me malheureux que de se taire sur l’avenir, son futur! Des gens se font avoir!Avec une conviction « blaisiste », c’est une vie qui ressemble au feu de paille! ?a ne m?ne ? rien! Et c’est Autrement,que l’on se fait une histoire de vie! On a tout compris et on vous a assez vu! Notre nombre est heureusement notre force!En avant pour l’?galit? et la dignit? humaine, tous contre l’autre constitution!
    Tous pour la defense des droits moraux et mat?riels des Etudiants! NAn laara , an Saara!

  3. je plains le sort de ces 2 ?nergum?nes tant , les forces se d?chainent pour les balayer !!!!

  4. Panga,
    Parce que vous croyez qu’il n’y a pas de rapport entre la situation estudiantine et la politique?
    Et puis « sinon » quoi???

  5. je suis pleinement en accord avec le balai citoyen.ce r?gime pourri est aux abois.le peuple doit se lever et lui donner le coup de grace.vive la m?moire de thomas SANKARA.

  6. Il faut avoir perdu tout humanisme et toute humanit? pour commanditer ou d?fendre un tel d?logement de gens qui ne demandent qu'un toit et de la nourriture pour subsister. Inchallah chacun gouttera la mis?re qu'il a caus? ? ces concitoyens avant de partir d'ici-bas.

  7. soutien mes fr?res.in’cha Allah ils payeront dure leurs comportement.tant qu’il y aura des gens aspirant au bien la lutte pour la libert? continuera jusqu’au bout et je suis parmis ceux qui veulent le bien.La Patrie ou La Mort nous vaincrons.merci et restons unis

  8. camarade je vs apr?cie.la patrie ou la mort ns vaincrons.on vs soutient.

  9. Soutien mes fr?res, seule la lutte lib?re.
    Qu’elle belle illustration que de demander au pr?sident et ? ses ministres de remettre les cl?s des villas et v?hicules d’?tat quand ils sont en cong

  10. Mes fr?res je vous encourage. Continuer votre action car ?a va payer. Tous ces monstres seront balay?s bient?t. Je vous donne mes cr?dits. Ensemble, balayons tout ce qui est salle.

  11. Puisqu’ils sont citoyens burkinab?s ils ont le plein droit de toucher tout ce qui se passe au Faso. Quelle est diff?rence entre la situation estudiantine, les d?bats d’id?es et la politique? Mais pour rester dans ce langage dualiste je dirai que je pense que les d?bats d’id?es et de politique sont normaux et constituent un besoin pour le Faso. D?battre les id?es et la politique vaut mieux que battre les faibles, comme ce que le pouvoir en place est en train de faire faire dans le Faso.

  12. Au lieu de vous pr?occupez de la situation estudiantine vous vous m?lez ? des d?bats d’id?es et ? la politique.
    prenez garde sinon….

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