Ouaga : Problématique Avenue de la Liberté

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Le dernier conseil des ministres nourrit la polémique sur la toile et sur les ondes radios. L’Avenue de la Liberté, l’une des premières du Burkina (elle date de 1956), en est le centre névralgique. Le gouvernement a autorisé un marché de plus de 840  millions de F CFA pour « le renforcement de (sa) structure ». Ce qui a soulevé un tollé sur la toile et des critiques acerbes d’éditorialistes.

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Les engins d'ATP travaillant sur l'Avenue de la Liberté dans la soirée du 23 décembre 2013 (Ph : B24)
Les engins d’ATP travaillant sur l’Avenue de la Liberté dans la soirée du 23 décembre 2013 (Ph : B24)

Mais pour bien comprendre les choses, un petit rappel. Construite en 1956, l’Avenue de La Liberté, longue de plus de 4km, totalement dégradée, suscite angoisses, cris de rage et grognements des usagers.

Le 22 juillet 2010, le gouvernement lance sa « réhabilitation ». Une enveloppe de 5 milliards de F CFA est ponctionnée sur le budget de l’Etat. L’Africaine des travaux publics (ATP SA) hérite du marché et le Bureau GTAH assure le suivi-contrôle. La « réhabilitation » prendra deux ans.

Le 10 juillet 2012, le gouvernement recevait provisoirement l’ouvrage. Les usagers pensaient enfin leur calvaire terminé. Mais quelques semaines après la réfection, 300 mètres du bitume s’affaissent, suscitant la colère des usagers, rameutant le gouvernement sur les lieux le 26 septembre 2013. Les techniciens du ministère des infrastructures et les responsables de l’entreprise ATP SA donnent alors  l’explication suivante.

« La zone est poreuse à ce niveau. C’est ce qui fait que la nappe phréatique est remontée et il y a de l’eau un peu partout. Les caniveaux sont actuellement bouchés et le drainage devient impossible. L’eau n’est pas compressible et sa présence sur la chaussée a provoqué sans doute son affaissement ».

Les camions surchargés qui roulent sur le bitume sont aussi appelés sur le banc des coupables. Décision : il faudra renforcer « la structure » de la voie avec des blocs de cailloux.

Que devient la retenue de garantie ?

Le plan de l'Avenue
Le plan de l’Avenue

Mais ce qui a surtout retenu l’attention à  ce moment-là, c’est qui allait payer la note salée de ce « renforcement ».

Voici la réponse de Marcel Kabré, alors directeur général des ouvrages d’art au ministère en charge des infrastructures, in « Le Pays » du 27 septembre 2012 : « A la question de savoir qui devait payer cette addition qu’engendreront les travaux (…), Marcel Kabré se veut rassurant quant aux termes du contrat qui donne droit à la MID de bénéficier d’une année de garantie de l’ouvrage après sa réception. Pour cela, il revient à l’ATP de réparer la voie à ses frais ». Parce que la réception du 10 juillet n’était que « provisoire ».

D’où l’étonnement de l’éditorialiste de la télévision Canal 3, Remis Fulgence Dandjinou, de constater que c’est finalement sur le budget 2013 de l’Etat que les frais du renforcement seront prélevés.

Et cela remet au goût du jour, la question de la responsabilité. Il demeure remarquable que l’entreprise, le bureau d’étude et le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics n’aient vu que du feu à la place de cette fameuse nappe phréatique et de ces caniveaux bouchés.

Gaspillage

L'état de l'Avenue de la Liberté le 26 septembre 2013 (Ph : Sidwaya)
L’état de l’Avenue de la Liberté le 26 septembre 2012 (Ph : Sidwaya)

De quoi nourrir les critiques. « Le laboratoire National du Bâtiment et des travaux publics a avalé cette couleuvre, non ce boa sans broncher. Ils ont l’estomac solide, nos fonctionnaires du LNBTP. Aujourd’hui, après nous avoir spoliés des quelques milliards, on reprend les mêmes et on leur donne les 800 millions pour parfaire leur œuvre. Silence, on dilapide les deniers publics », s’exclame Remis Dandjinou.

« Cela traduit le gaspillage insensé de nos ressources financières et le laxisme quant aux sanctions éventuelles vis-à-vis des prestataires indélicats », déclare Souleymane Ouédraogo, plus connu sous le nom de Basic Soul, sur sa page Facebook.

Reste à savoir ce que fera maintenant le gouvernement pour démontrer qu’ils n’ont pas raison.

Abdou ZOURE

Pour Burkina 24

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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13 commentaires

  1. yaako on va tout voir au faso.manger c est votre temp. qand notre heure viendra vou allez vomir tout ca.et ca va plu dure.avec tout ca il ne sont meme pas a mesure de payer nos maigre indemnites depuis 16 mois accusan a chak foi un problem de reso.on na jamai demander a servir o sud ouest donc traiter nou bien come les autres.

  2. Les travaux de l’Avenue 56 rappellent le bitumage de la RN1 (Ouaga-Bobo). Moins d’un an apr?s la fin des travaux de cette route la voie ?tait ? plus d 75% d?grad?e. Officiellement on a dit que c’?tait la densit? du trafic qui en ?tait la cause parce que de la crise ivoirienne avait oblig? le Mali ? s’approvisionner par les ports de Lom? et de Cotonou. Evidemment c’?tait un mensonge les routes Bobo-Sikasso et Bobo-Koutiala par o? passaient les camions maliens n’?taient pas d?grad?es. La reprise du bitumage Ouaga-Bobo est toujours en cours.

  3. Depuis 6 mois maintenant moi je me refuse d’aller sur ce tron?on, parce que mon c?ur saigne quand je vois ce que ces soit dirigeants fabriquent dans notre pays. la question que je me pose est ce que ces vampires pensent r?ellement a la future g?n?ration??? pourquoi le peuple burkinab? tr?s docile doit subir le martyre impuissamment!!! mais toute chose a une fin incha halah!!!!!!

  4. blaise et courtisans et oblig?s c’est ?a la paix et le progr?s? blaise si tu t’ent?tes apr?s cette gestion mafieuse et clanique ? ne pas vouloir partir nous(jeunesse consciente) t’aiderons ? sortir par la petite porte.

  5. arr?tons de nous plaindre tous les jours. puisque le burkinab? se cherche, il ne se bat pas, il subit, dieu merci les probl?mes le rejoindrons dans sa chambre.. chaque peuple merite ses gouvernants.

  6. ADO en deux ans a construit deux ?changeurs une autoroute et contr?le lui m?me les chantiers, nous on est m?me pas capable de r?nover une voie qu’elle honte

  7. C'est vraiment regrettable, ils font un mauvais travail et au lieu de saisir les cautions et de les poursuivre en justice, on leur gratifie d'un autre contrat portant sur le m?me objet. On doit les poursuivre tous, l'entreprise et le cabinet en charge du contr?le. Quand je pense que c'est nos IUTS qu'ils gaspillent comme ?a.

  8. Nous sommes mal n? pauvre burkinabe on.ne merite pas ?a
    kan m?me

  9. Mon coeur saigne quand mes yeux voient de telle anarque. Tchirrr pauvre burkinbila!!!

  10. Cela est une preuve de la corruption et du blanchiment d’argent de la part de nos dirigeants.
    C’est le m?me sc?nario que le pont de Boulmigou qui a co?t? 11 milliards de F CFA et qui ?tait l’ouvrage le plus ch?re au monde en 2011 apparut sur GUINESS RECORD.

  11. regrettable pour nos maigres ressources. Bonne gouvernance mon ?il!

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