Madina SORE: « Trois idées du monde pour le Burkina que j’aime »

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Pour fêter ses trois ans, Burkina 24 donne la parole aux lecteurs pour proposer sous forme de concours, trois idées qui pourraient inspirer le Burkina Faso. Burkina 24 vous propose d’apprécier et de voter pour les meilleures idées. Ci-dessous, la proposition de Madina Soré.

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A Dakar depuis quelques mois dans le cadre de mes études, j’ai eu la chance de voir certaines réalisations, qui à mon avis ne dépareraient pas dans le paysage socio-économique burkinabè, et y apporteraient même de la valeur ajoutée.

D’abord, le Programme National de Qualité dans le domaine de la santé. Le but de ce programme est de « faciliter la création d’un environnement dans lequel les acteurs du système de santé savent ce qui doit se faire pour fournir les soins de qualité, qu’ils ont les compétences pour le faire, et qu’ils sont engagés à le réaliser continuellement au cours du temps et avec les ressources disponibles ».

De manière générale, la démarche qualité mise en œuvre dans une entreprise induit une meilleure organisation pour faciliter le travail quotidien, et surtout permet d’adapter les services de ladite entreprise aux attentes du client. Cette démarche est donc parfaitement opportune dans le domaine de la santé, car elle infère  la satisfaction des clients du système de santé et la maximisation du rendement avec un minimum de coûts inutiles et de risques pour la santé.

Concrètement, les autorités sénégalaises sont passées par la méthode des « 5S » pour implémenter la démarche qualité dans les établissements publics de santé. Ce concept d’origine japonaise repose sur les 5 principes suivants :

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 En gros, cette méthode permet d’optimiser les conditions et le temps de travail en assurant l’organisation, la propreté et la sécurité de la zone de travail. Nous pouvons d’ailleurs la pratiquer dans quasiment tous les aspects de notre vie. Dans les hôpitaux, les 5S sont censés amener les structures à « respecter les normes de sécurité à tous les niveaux, permettre l’optimisation des ressources, améliorer l’environnement du travail et du fonctionnement interne des hôpitaux, assurer la maintenance préventive et curative des équipements et installations et développer la culture qualité ».

L’hôpital de Tambacounda qui en 2007 a servi de base d’introduction de la méthode dans le système de santé sénégalais, a donné des résultats assez probants. En effet, on y a constaté une nette amélioration de la qualité des services, même si des efforts restent encore à faire. Cela s’explique par le fait que la démarche qualité permet de s’assurer que les personnes compétentes sont à la place qu’il faut, que chaque agent est parfaitement au fait de ses responsabilités et obligations. En ce sens, l’hôpital dans sa politique qualité se fixe des objectifs, des axes de progrès et un plan d’action précis, que chacun doit s’approprier. En outre, son fonctionnement fait l’objet d’évaluations périodiques et ce dans une optique d’amélioration continue, et tout écart, toute non-conformité est immédiatement corrigé.

Certes, la mise en œuvre de cette démarche  est volontaire, mais pourquoi nos autorités ne feraient elles pas du benchmarking auprès le gouvernement sénégalais pour qui cette méthode a fait ses preuves ?

Ensuite, il sera question de l’Autorité Nationale d’Assurance Qualité de l’enseignement supérieur (ANAQ-SUP). Créée le 7 Aout 2012, cette agence autonome est chargée de contrôler, de garantir et d’améliorer la qualité des programmes et des institutions de l’enseignement supérieur public et privé, et ce par une évaluation périodique des enseignements, des outils et méthodes pédagogiques.

Sa création résulte d’un contexte marqué par l’adoption de la réforme LMD (Licence-Master-Doctorat), l’effritement de la qualité et de l’efficacité des établissements, mais surtout du fait de l’explosion de l’offre de formation privée. Au premier coup d’œil on se croirait au Burkina,  on a assisté ces dernières années à une véritable floraison d’établissement privé, qui se créent au petit bonheur la chance, avec juste le minimum matériel et pédagogique, et sans réel contrôle du ministère tutelle. L’ANAQ est donc la solution qu’a trouvée le Sénégal pour opérationnaliser le processus de contrôle sur les établissements d’enseignement supérieurs et pour s’assurer de la « compétence et de la pertinence de leurs diplômés, ainsi que la compétitivité du pays dans les marchés mondialisés marqués par l’économie de la connaissance ».

Ce qui m’a le plus interpellée, c’est le fait que l’octroi de l’agrément de l’Etat aux établissements privés, est subordonné à l’accréditation de l’ANAQ. Aussi, tous les programmes avant leur transmission au CAMES, doivent d’abord passer par l’ANAQ qui peut les accepter ou les rejeter sur la base d’indicateurs de qualité. Une telle institution, à mon avis, apporterait beaucoup à l’enseignement supérieur au Burkina.

Enfin, une réalisation très populaire actuellement et placardée à chaque coin de rue de Dakar. Il s’agit de SEN DOCTEUR, initiative du Docteur Madior Diop, qui a pensé à cette solution pour pallier l’absence ou l’indisponibilité des médecins traitants. L’entreprise met donc à la disposition des adhérents un médecin à domicile pour des consultations de première urgence. Si nécessaire, ils se chargent de l’évacuation du patient vers les structures sanitaires ou hospitalières spécialisées pour une prise en charge définitive, mais cette fois ci à la charge du client. SEN DOCTEUR favorise entre autres le suivi des malades à domicile, permet aux malades d’éviter le stress dû aux consultations à l’hôpital et aux files d’attentes. Surtout, cette initiative est à saluer vu le coût de la santé au Sénégal. En effet SEN DOCTEUR propose des formules d’abonnement assez avantageuses, avec des packs individuels ou familiaux. Par exemple la formule 1 qui est individuelle est à 2000F/mois et donne droit à 6 consultations par an. Le formule familiale valable pour 6 personnes est à 12 000 FCFA/an et donne droit à 4 consultations annuelles.

Nos jeunes médecins pourraient se lancer dans ce type d’entreprenariat qui leur permettrait de renforcer les quelques structures sanitaires déjà en place et d’apporter des soins de qualité et de proximité.

A propos de l’auteur

Madina SORE est Burkinabè, Étudiante en Qualité Hygiène Sécurité Environnement à ISM Dakar.
Elle est diplômée en Droit des Affaires et Membre de la JCI Burkina Faso
Email : [email protected]
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Rédaction B24

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6 commentaires

  1. Votez pour Madina Sore sur burkina 24..tres bon article..je suis tellement d'accord avec.

  2. C'est une v?ritable fiert? de lire une telle analyse, chose qui une de fois vient confirmer la pr?sence de comp?tence av?r?e au sein de nos ?tudiants. Bon vent ? toi Madina, tu repr?sente un avenir radieux.

  3. Votre contribution est tres interessante madame. Ce serait vraiment tres interessant d'essayer cela au BF. Il devrait deja avoir quelques initiatives d'AQ en matiere de sante au BF. Il s'agirait maintenan de l'institutionaliser

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