Amadou Ballaké, artiste jusqu’au bout

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Après six décennies de carrière musicale, Amadou Traoré dit Ballaké est décédé le 27 août 2014 à Ouagadougou. Il est né le 8 Mars 1944 à Ouahigouya, au Burkina Faso. Il était jusque-là l’une des dernières légendes vivantes de l’âge d’or de la musique africaine et l’une des plus envoûtantes voix de l’Afrique.

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Au bout de ses 70 ans, on peut dire du grand Ballaké qu’il a bien rempli sa vie d’artiste, lui dont le chemin n’a pas été tout tracé dès le début et qui a pourtant fait le tour du monde. Sa vie commence dans le Burkina profond, à Ouahigouya, tandis que son militaire de père est originaire de Fada N’Gourma.

Inscrit à l’école coranique, une bonne partie de son enfance est liée à la vie de la mosquée. Il n’est pas alphabétisé en français mais apprendra la langue sur le tas, en même temps qu’il passe par plusieurs métiers : maçonnerie, travaux publics, transport routier, taxi…

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Mais les activités d’Amadou Traoré dans la musique prennent finalement le dessus et l’installent dans le milieu. Sa longue carrière commence au début des années soixante, et il constitue un héritage musical incroyable à travers de nombreux albums et singles.

Du Mali, à la Guinée Conakry en passant par la Côte-d’Ivoire, le jeune Amadou voyage et s’améliore en tant que percussionniste et chanteur. Amadou Traoré se voit octroyer le surnom de « Réotra » à Conakry, avant de se voir renvoyer par le président Sékou Touré en septembre 1968, pour une affaire l’opposant à son homologue burkinabè, Maurice Yaméogo.

De retour à Ouagadougou en 1970, Amadou se voit désigner le surnom « Ballaké », tiré de la chanson légendaire mandingue du même nom, rendu populaire par ses amis du Bembeya Jazz. Il crée un des meilleurs ensembles musicaux de l’Afrique de l’Ouest appelé Les Cinq consuls du Don Camillo.

Recrutant des musiciens locaux, il fait équipe avec son ami guinéen Mangue Kondé pour devenir joueur de guitare solo et compositeur principal de l’orchestre. En quelques années, Amadou Ballaké et Les Cinq consuls enregistrent la bande sonore de ‘’Ouaga moderne’’, combinant rythmes locaux Warba, le répertoire mandingue classique, les saveurs afro-cubains épicés et l’esthétique du funk cosmopolite.

Ainsi, se déplaçant et travaillant entre Abidjan, Paris et New York, de la fin des années 1970 au début des années 1980, Ballaké produit plusieurs albums classiques avant de revenir à Ouaga à la fin des années 1980.

Là, il s’établit une base hebdomadaire régulière pour ses représentations. On lui connait les titres à succès tels que ‘’Bar konon mousso’’, ‘’Ligda remba’’, ‘’Renouveau’’ avec le Super Volta, ‘’Fanta’’, ‘’Kambélé ba’’, ‘’Whisky magnin’’, ‘’Taximen’’… De nombreux titres à succès que la période de troubles politique va réduire au silence, jusqu’à ce que les années 2000 remettent l’artiste sous les projecteurs avec le groupe Africando, lui aussi à succès.

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Cependant, ces dernières années, Ballaké a été affaibli par des problèmes de santé, notamment causés par un diabète qui n’a cessé de s’alourdir. Après une longue période loin du studio, il s’est décidé à retrouver son espace exiguë où il a terminé l’enregistrement d’un nouvel album il y a quelques semaines.

Celui-ci devrait sortir en octobre par Stern’s Records à Londres, mais l’artiste n’y assistera pas, lui qui vient de tirer sa révérence le 27 août dans une clinique de Ouagadougou, au moment même où ses fans s’étaient réhabitués à le voir sur les grandes scènes.

Il laisse alors derrière lui 9 enfants et de nombreux petits-enfants. Les habitués de ses animations au Boulgou Bar gardent de lui l’image d’un artiste qui bravait toutes les douleurs pour retrouver la scène.

Et le grand public se rappellera souvent d’un de ses derniers grands concerts qu’il a donnés au CENASA le 7 juin dernier lors de la première édition des «Soirées Retro Faso ».

Ce même centre abritera ce samedi 30 août une soirée artistique d’hommage à la « Voix d’or », où les artistes pourront lui dire un au-revoir digne de l’héritage qu’il leur lègue. Amadou Traoré dit Ballaké sera conduit à sa dernière demeure le dimanche 31 août au cimetière de Gounghin.

Stella Nana
Burkina 24
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