Situation politique au Burkina Faso : Et si on s’attaquait aux problèmes de fond ?

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Ceci est une opinion parvenue à Burkina 24 et signée de Mamadou Hébié, sur la situation nationale du Burkina.

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Ce texte fut d’abord écrit en anglais à l’endroit d’amis qui me demandaient mon point de vue sur la situation de mon pays, le Burkina Faso. Répondant à une telle requête, j’ai rédigée ce long courriel que j’ai au final décidé de partager avec tout le monde (avec les changements nécessaires). Je sais que l’approche que je suggère n’est pas celle qui a été choisie ni celle qui va l’emporter à la fin des négociations sur la transition. Cette semaine (10-17 Novembre 2014) un gouvernement transitionnel, ou à tout le moins un président de la transition, sera désigné. À l’évidence, je ne cherche pas à être du côté de ceux à qui les faits de l’Histoire sourient. Ce courriel exprime juste le fond de mes pensées, et appelle à la réflexion sur les vrais problèmes de la nation burkinabé, à savoir les problèmes socio-économiques de sa population et les voies et moyens de leur résolution.

La situation politique au Burkina Faso est bien complexe, après la chute du régime du Président Blaise Compaoré au pouvoir depuis 27 ans, suite au soulèvement populaire des 30 et 31 octobre 2014. Cependant, si elle a un trait distinctif, c’est bien l’absence de confiance entre les différents acteurs : les hommes politiques ne se font pas confiance entre eux, et encore moins à l’armée. Les suspicions entre civils se sont révélées à plusieurs endroits, notamment par les échanges verbaux entre le Balai Citoyen et l’opposition politique sur la paternité du succès de la révolte des 30 et 31 octobre.

Elles se reflètent également dans les négociations actuelles relatives à la transition sur l’accent mis sur l’intégrité des individus qui y participeront ou la dirigeront ou sur leur non-appartenance à un parti politique. En fait, ceci ne devrait même pas être mentionné, puisque tous les Burkinabè sont censés être aussi intègres que leur sang est rouge. Requérir d’un Burkinabé de l’intégrité est sans doute l’un des exemples les plus parlants de pléonasme, malheureusement désormais nécessaire.

Quant à l’armée, elle est suspectée, sinon accusée de vouloir se maintenir au pouvoir directement en prenant contrôle du pouvoir d’État, ou à tout le moins aux travers de marionnettes qui agiraient pour son compte. À ces critiques, les engagements du Lt. Colonel Zida dès les premiers jours où il assuma de fait un pouvoir vacant à l’appel de la société civile n’ont pas suffi.

On remarquera néanmoins que tous les acteurs qui ont eu à discuter directement de la situation nationale avec le Lt.-Colonel Zida se sont dits rassurés de sa bonne foi et de son désir de rendre le pouvoir aux civils dès qu’un gouvernement de transition aura été constitué. Ainsi, la CEDEAO a salué le professionnalisme de l’armée dans la gestion de la crise et a loué son engagement positif dans la recherche d’une solution.

Qualifiant la situation actuelle d’insurrection populaire, elle a même appelé l’Union Africaine à ne pas adopter les sanctions automatiques prises en cas de coup d’État que celle-ci brandissait fiévreusement. Les chefs religieux et coutumiers, les organisations les plus représentatives de la société civile, les syndicats, les dirigeants de l’opposition politique et bien d’autres semblent tous regarder avec une certaine bienveillance, mais en toute vigilance, l’armée dans ce mouvement.

Il est toutefois certain que tant que la poussière soulevée par les marches des 30 et 31 octobre ne se sera retombée, il est bien prétentieux pour quiconque de prétendre avoir une vision claire tant du récit des évènements que du rôle et des agendas des différents acteurs. Voici pourquoi même en ces périodes d’incertitude et de doute, il faut faire preuve de retenue et de distance. Les conséquences d’une simple erreur de jugement hâtif peuvent être dramatiques.Il faut laisser aux uns et aux autres le crédit de la bonne foi, jusqu’à preuve du contraire.

Le manque de confiance entre les différents acteurs a dicté l’objet et imposé des limites objectives aux ambitions des négociations sur la transition, en simplifiant le problème burkinabé et en le résumant à l’équation suivante :(1) comment s’assurer que la transition soit aussi brève que possible, (2) avec le moins d’interférence possible de l’armée, et (3) sans porter atteinte aux aspirations des différents acteurs politiquesde se présenter aux élections présidentielles et législatives à organiser d’ici novembre de l’année prochaine.

Pour la même raison, les différents acteurs n’ont pas essayé de s’attaquer à la tâche plus ambitieuse de réfléchir et de proposer de véritables solutions aux préoccupationsquotidiennes des Burkinabè.

Ces défis ne semblent même pas pour l’instant inscrits sur l’agenda des discussions. Comment garantir à tous les Burkinabè leurs trois repas quotidiens, la chance d’aller à l’école et d’avoir un système de santé efficient ? Comment fournir à cette très jeune population les conditions nécessaires pour qu’elle puisse poursuivre ses rêves et avoir le sentiment que sa vie a un sens et un but dans le cadre des lois et de la République ?

Comment donner à nos jeunes la foi pour qu’ils ne trouvent pas la vie profondément injuste, mais au contraire équitable ;qu’ils aient foi qu’à la place du paresseux, de la tricheuse et du corrompu, le travailleur, l’homme honnête et la femme intègre seront couronnés de succès dans leurs œuvres et couverts des honneurs de la société ? Sans surprise, les négociations sur la présente transition n’ont pas adressé la lancinante question suivante : est-ce que le système politique vers lequel nous nous acheminons, fondé sur la victoire de la majorité aux élections, et semblable sous cet aspect à celui que nous avions sous le régime du président Compaoré, est la réponse la plus adaptée à nos besoins de Justice, de justice sociale et de développement ?

Dans ces conditions, j’ai bien peur que dans 20 ans, ma fille ne soit à son tour contrainte de descendre dans la rue pour « chasser » son président pour les mêmes raisons qui sont les causes lointaines mais réelles de la révolte contre le régime du Président Compaoré. Bôgôba ra oudu « travail de sable » en dioula ; Pénélope et Sisyphe en Afrique.

Comment faire que chaque dix, vingt ans, des troubles pareils ne se produisent plus au Burkina? Comment s’organiser pour que dans dix, vingtans, il n’y ait pas de laissés-pour-compte pour crier leur ras-le-bol? N’a-t-on pas besoin de plus de temps pour mieux réfléchir à nos échecs et à nos succès et tracer à la fois un contrat social entre le peuple et ses dirigeants et un projet social qui répondent aux préoccupations de ces jeunes qui ont offert leurs poitrines aux balles pour le rêve d’un Burkina Faso intègre et plus juste?

Formaliser, aseptiser une révolte dans des processus formels de dévolution du pouvoir politique, ce n’est que retarder l’échéance de nouvelles contradictions sociales, toutes aussi violentes.

À mon avis, nous devrions plutôt mettre l’accent sur la réflexion pour trouver des solutions aux problèmes structurels ci-dessus mentionnés, au lieu de nous focaliser sur les règles et la procédure de dévolution du pouvoir politique. Ces dernières doivent s’adapter à nos objectifs et non l’inverse. Dans la situation actuelle, la Communauté internationale n’est pas d’un secours utile, pressée telle qu’elle est de tourner la page de l’ « épisode Burkina Faso ».

Ainsi, l’Union Africaine a imposé un délai de deux semaines pour rendre le pouvoir à un civil. Elle ne semble intéressée que par un prompt retour à une « vie » constitutionnelle normale, à ce que je qualifie de démocratie formelle, celle des cimetières où les populations continuent à endurer leurmisère, mais ont un droit à un bulletin de vote dont parfois elles ne comprennent pas toute la portée. C’est vrai, la démocratie formelle est très paisible et pacifiée parce que dans celle-ci, comme dans les cimetières, les gens sont morts à leurs rêves et à leur potentiel.

Je comprends que le défi de recréer un Burkina Faso plus juste et de transformer les Burkinabè en ce qu’ils sont déjà, est un chemin long et difficile. Des amis ont attiré mon attention sur le fait qu’un tel programme serait sans doute au-delà des objectifs d’une transition. Le professeur Loada a ainsi affirmé hier que « [f]inalement, je crois qu’il faut se concentrer sur l’élection pour sortir de cette situation qui n’arrange personne.

Il y a des questions lourdes, de réconciliation nationale, de refondation de la démocratie, qui ne peuvent pas trouver réponse en quelques mois ».

C’est sans doute vrai, mais à la condition de prendre le cadre figé d’une transition classique comme élément de référence indispensable et nécessaire pour sortir de notre situation. En réalité, au lieu d’un gouvernement de transition vers une démocratie formelle, il est fort possible d’imaginer un « gouvernement de mission » à qui l’on assignerait certaines tâches bien précises à résoudre allant au-delà de l’organisation de simples élections, et incluant l’élaboration du projet politique et social commun.

Pareil gouvernement de mission ne serait pas assujetti aux contraintes temporelles qui pèsent sur les gouvernements de transition. Tout est possible sous le soleil, à condition de vouloir l’imaginer et de vouloir y mettre les forces nécessaires.

Je suis également sensible à l’argument selon lequel l’important et la priorité du momentconsistent à remettre en marche les institutions « démocratiques » et de laisser au processus politique la tâche de répondre aux soucis de Justice, de justice sociale et de développement des Burkinabè. « Une chose à la fois », serait-on tenté de me dire.

Néanmoins, je ne suis ni certain que la peur face à l’énormité d’une tâche ou la paresse doivent dicter nos choix ni que le jeu normal de la démocratie formelle puisse résoudre ces défis. En fait, il se pourrait qu’on ne soit qu’entrain de changer nos chaînes avec de nouvelles, sans doutes belles, mais toutes aussi privatives de liberté et d’espoirs. J’ai l’impression qu’une chance est entrain de passer sous notre nez. S’il est vrai que les jours sont incertains, ils paraissent néanmoins inviter la possibilité de re-imaginer notre projet politique pour le Burkina Faso ainsi que le contrat social entre nous et nos dirigeants. En même temps, je ne suis pas pessimiste. Pareilles fenêtres d’opportunités se reproduiront dans le futur. Mais, à quel coût, et, plus crucialement, quand ?

Pour les besoins de la clarté, mon propos n’est pas que l’armée doive rester au pouvoir et gouverner le pays. Mais en toute franchise, cela ne me dérangerait pas outre mesure. En sens inverse, je ne suis pas non plus convaincu qu’il est indispensable que l’armée demeure au pouvoir, comme certains le prétendent.

À vrai dire, dans ma perspective, l’identité de l’exécutantm’intéresse peu, s’il est en mesure d’accomplir la tâche qui lui est confiée. Après tout, il n’est qu’un exécutant d’options politiques choisies de manière consensuelle par tous les acteurs etpeut dès lors être remplacé selon les règlesde l’art  dès qu’il réalise ou fait montre de son incapacité à assumer les charges qui lui sont confiées.

Au final, mon point de vue est simplement le suivant : l’urgence de l’heure, c’est de définir le projet politique des Burkinabè ainsi que le contrat social entre euxet ceux appelés à l’exécuter. Je crains qu’on ne déclenche une bombe à retardementen laissantexclusivement aux vainqueurs d’élections régulières la tâche d’élaborer à eux seuls le projet politique du pays, sans inclusion des autres acteurs sociaux, notamment la société civile. J’ai peur qu’on ne sème les graines de futurs troubles en ne précisant pas les termes du contrat social qui lie les exécutants au peuple et à ses différentes composantes.

Il est indispensable de pouvoir évaluerleur travail sur la base de critères tangibles. Nous le savons tous, dans notre pays les élections se font ad personam et non sur la base d’un programme politique donnée. Alors pourquoi leur attacher nécessairement l’effet d’unblanc-seingpour le programme politique du vainqueur s’il en a?Le Professeur Laurent Bado affirmait à qui voulait l’entendre qu’aucun des partis politiques au Burkina n’en avait de véritable. Je tremble donc à l’idée que dans dix, quinze, ou vingt ans, quand le nombre des marginalisés du système aura de nouveauexplosé une nouvelle révoltene survienne.

À bien y réfléchir, chaque fois qu’il y a des troubles en Afrique, des Gouvernements dits d’union nationalesont mis en place afin de tromper la faim, la soif ou la colère des populations et apaiser les tensions politiques. Malheureusement, jusque-là, nous n’avons pas encore essayé le Projet national commun et consensuelde société.

Ceci reflète, à mon avis, d’une part, notre focalisation sur les individus et non leur ordre de mission, ainsi que notre attention sur les élites politiques et la démocratie formelle et non sur les besoins ou les défis des peuples africains. Au final, nous essayons d’élargir la table où soupent et dînent quelques rares privilégiés, tout en ignorant la souffrance de la grande majorité rampant à leurs pieds à la quête de miettes.

J’aurais aimé dans cette situation du Burkina Faso que l’on ignore un instant le facteur temps, qu’on évite la précipitation vers un système dont on n’a pas examiné la capacité de résoudre nos problèmes.

En revanche, il est temps de s’attaquer à ces « questions lourdes, de réconciliation nationale, de refondation de la démocratie » et au problème plus fondamental, à mon avis,de la définition d’unprojet de société commun et consensuel. Pour ce faire, un consensus entre tous les acteurs politiquesest indispensable, d’où la nécessité d’un dialogue franc et sans agenda caché entre tous les acteurs. Nous avons besoin de présenter notre manière de résoudre toutes les questions soulevées par l’insurrection populaire d’octobre 2014 d’une voix unie, notamment notre projet politique commun et consensuel de développement socio-économique.

C’est pourquoi dans ma première réaction sur la situation nationale publiée le 2 novembre sur ma page Facebook, en réaction à l’appel de l’opposition à la marche dite contre le « vol de la révolution par l’armée », j’avais appelé tous les acteurs : (1) à se laisser les uns les autres – y compris l’armée et le Lt.-Colonel Zida – le bénéfice de la bonne foi et du doute, sous réserve de la preuve établie du contraire, tout en demeurant vigilants;(2) à mettre fin aux marches de protestation pour l’instant ; et (3) à s’asseoir et discuter avec tous les acteurs pour atteindre un consensus national sur les problèmes de l’heure. Je remarquais que :

« Aujourd’hui, tous les Burkinabè, y inclus nos frères et sœurs de l’Armée, savent que le peuple burkinabé peut chasser qui il veut du pouvoir s’il ne se tient droit. Prométhée a volé le feu sur l’autel des dieux d’une certaine conception de la démocratie directe et nous l’a donné. Allons-nous l’utiliser judicieusement pour illuminer nos pas vers l’avenir de notre pays ou l’utiliserons-nous pour brûler nos cases. Pourquoi ne pas discuter d’abord autour de la table et ne commencer les marches qu’après l’échec des négociations? »

Dans ce sens, je me dois de féliciter la décision de l’Opposition politique et de l’Union d’Action Syndicale de suspendre leurs mots et appels à des marches ou grèves. C’est à la seule condition d’un consensus national entre les acteurs de la nation que la Communauté internationale va s’abstenir de nous imposer la démocratie formelle, celle des cimetièresoù « le gouvernement gouverne, l’opposition s’oppose, et le parlement “parle” ».

Tout bouge ; rien ne change. Si la Communauté internationale trouvait en notre sein la moindre division, elle préfèrera la paix, la stabilité et la démocratie des urnes, même si ces éléments ne veulent dire que peu de choses pour le pauvre, la veuve et l’orphelin qui constituent plus de 90% de notre population. C’est l’heure de faire preuve de hauteur d’esprit, de patriotisme désintéressé et d’un sens profond du sacrifice.

Je ne me fais pas d’illusion sur les suites qui seront accordées à mon message. Après tout, il n’est qu’un courriel privé adressé à des amis. Cependant, certaines causes perdues sont dignes de nos efforts, surtout lorsqu’elles résonnent au plus profond d’un cœur. Tôt ou tard, les Burkinabè devront discuter et élaborer le nouveau contrat social entre eux et leurs dirigeants politiques, ainsi qu’un nouveau projet de sociétépour le Burkina Faso et sa population, pour une société plus juste et intègre, tant pour le riche que le fort, mais surtout pour le pauvre et le faible. À tout le moins, tel est mon espoir, ma prière.

PS : Plusieurs amis m’ont proposé d’être un peu plus concret sur les linéaments du contrat social entre gouvernants et gouvernés et sur la mise en œuvre concrète du projet de sociétéconsensuel qui sont au cœur de mon approche. C’est une réflexion déjà entamée que je publierai très bientôt et j’encouragerai tout burkinabé à réfléchir et à proposer sa manière de le voir. C’est dans la multitude des idées qu’émerge le bon chemin. L’objet de la présente contribution était de souligner le fait qu’on occultaitpeut-être un aspect fondamental de la question burkinabé qui risquait de nous revenir dans un futur proche ou lointain.

Mamadou Hébié

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16 commentaires

  1. Bonjour mon frere et merci pour ton analyse qui consiste a decoudre l’ancien systeme de gouvernance importe de l’esterieur qui ne repond pas a l’aspiration du peuple pour creer un autre. Mais il y a un probleme de fond que vous n’avez pas touche celle de notre independance reelle

  2. Finally! Someone who makes sense! Yes, I am afraid people are focused on replacing the few individuals who were at the dinner table by other ones, instead of addressing the structural problems. Clearly, a western model of democracy has its limits in places where life expectancy at birth is 53 years, where literacy rate is around 40% and where being member of the government is seen as the only opportunity to become wealthy.
    A « successful » transition without addressing these challenges means that in a few years, the youth will be in the street again.
    Thanks Mr. Hebie. Please continue to ask the real questions. Hopefully some day, when a critical mass of people finally gets it, we will be able to bring sustainable solutions to the real problems.

  3. :) Merci pour votre commentaire. L'objectif ?videmment c'est n'est pas de jeter plus de confusion. Mon point de vue, ce n'est pas qu'on droit r?soudre ici et maintenant tous les probl?mes de tous les burkinab?. Il faut seulement r?fl?chir ? trouver un syst?me qui permet de le faire. Et ??, peut-?tre que la simple organisation d'?lections r?guli?res pourrait ne pas suffire…

  4. Mon interrogation ?tait si on ne pouvait pas utiliser cette p?riode de transition pour poser les bases du contrat social… Quand on aura ?lu un pr?sident, celui-ci acceptera-t-il d'utiliser son mandat pour ?tablir un projet social commun et consensuel, en dehors du sien? Mais je comprends votre point de vue et il peut aussi ?tre la bonne solution. Ma crainte est qu'on ne retourne dans ce syst?me de d?mocratie ou les changements ne sont que de personnes et non de projets de soci?t

  5. Nous percevons M.HEBIE dans une dynamique de strat?gie. Et qui parle de strat?gie parle de long terme. Il faut effectivement un v?ritable contrat social plein de contenu rassurant entre les gouvernants et les gouvern?s. Cela revient plus ? d?finir avec rigueur et responsabilit? la personnalit? d'un futur pr?sident de la r?publique. Car nous devons disqualifier les personnalit?s dont la moralit? est sous perfusion , des personnes qui cohabitent avec le pouvoir d?faillant pour s'enrichir illicitement en vue de reconqu?rir la pr?sidence sans un programme de soci?t? salutaire. Il faut forcement rompre avec l'incoh?rence. Pour l'instant notre pays est aux urgences.Alors il faut forcement r?pondre ? l'urgence en mettant une ?quipe de transition consensuelle dont la mission sera de favoriser le repositionnement du pays pour un leadership remarquable

  6. Tr?s belle et juste analyse de la situation. Le Burkina vit un moment de gr?ce, une pause qui lui est accord?e pour refondre enti?rement son ?tat d esprit et se construire une nouvelle identit? incluant les valeurs essentielles ? toute vie et prosp?rit? communes.
    J esp?re de tout c?ur qu il va saisir cette chance.

  7. C justmn la le?on qe l’on c doit de retenir…
    Le peupl doi savoir qe c lui qi elit et c lui qi ote le pouvoir et ceu qi vienn au pouvoir doive retenir qil son la por le peuple et qe c mm peupl es celui qi peu leur foutr a la porte!!!!!

  8. Chasser Blaiso n’aurait pas ?t? facile sans la participation officielle ou officieuse de tous. Bcp avaient peur de lui. Il ne fallait pas afficher ouverturement sa position par rapport ? ses d?cisions.

  9. M. HEBIE, « le sc?nario est bon; mais les acteurs trop mauvais pour que ?a fonctionne ». Dans un monde id?al o? tout le monde serait de bonne foi et mu par « l’int?r?t sup?rieur de la nation », cela pourrait fonctionner (encore que m?me dans cette hypoth?se, un bon cadre juridique serait absolument indispensable).
    Mais si seulement vous saviez comment les gens vont « se bouffer » sur les petits postes ?ph?m?res de la transition, vous comprendriez que dans tous les camps (arm?e, classe politique et m?me soci?t? civile!), trop d’acteurs sont « trop mauvais pour que ?a fonctionne ».
    Sortons vite de cette p?riode o? on ne sait m?me pas qui fait quoi exactement, ni qui est r?ellement repr?sentatif, et retournons ? cette « d?mocratie formelle » o? vous pourriez, par exemple, apporter votre contribution ? la qualit? de l’offre politique ? travers un projet de soci?t? dans le cadre d’un parti politique (existant ou ? cr?er).

  10. Opportunistes et larbins se pr?cipitent devant le roi d?un jour
    Quand tranquillement le fleuve du temps suit son cours
    Et qu?en eau profonde petit et gros poissons s??pient
    Destin singulier d?occupants d?un m?me lit.
    A conjurer le grand vent d?hier qui balaya un intrigant
    Qui se levant de nouveau en emporterait autant.

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