« Blaise Compaoré ou la trahison des leaders africains »

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Mamadou Mara, Président de la Génération républicaine, jette un regard panoramique sur l’implication sur le plan africain du soulèvement populaire qui a fait  partir l’ancien président Blaise Compaoré, un continent marqué par des dirigeants peu enclins à quitter d’eux-mêmes le pouvoir. 

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Après 27 ans de règne sans partage, Blaise Compaoré ex président du Burkina Faso a rendu le pouvoir sous la pression de son peuple dont la maturité politique est à saluer.

Cette belle victoire est d’abord celle du peuple dans sa globalité qui a su montrer son audace, sa rage du changement mais aussi sa capacité à se ressembler autour des grandes causes.

De cette victoire j’en tire deux enseignements fondamentaux à savoir : le principe de transmission du pouvoir n’est pas encore acquis ; la renaissance de l’espérance Africaine.

Le principe de transmission du pouvoir n’est pas encore acquis

Sur le continent Africain, rares sont les présidents  qui peuvent se targuer d’avoir transmis le pouvoir sans encombre. De nos indépendances à ce jour, aucun dirigeant n’a eu cette élégance d’esprit de rendre le pouvoir sans pression, sans effusion de sang. Cela est inacceptable !

Les plus optimistes me citeront  quelques cas tels que : le Sénégal où le président Senghor  transmettra le pouvoir à son premier ministre d’alors Abdoul  Diouf en respectant les règles constitutionnelles mais aussi du Mali où le président Alpha Oumar Konaré quittera son fauteuil à la fin de son second mandat constitutionnel et enfin le Cap vert qui depuis 1991 fait figure de pays démocratique au travers l’instauration d’une  culture d’alternance politique.

 Sur 54 Etats Africains, il est inadmissible de constater cet état de fait. Seulement trois transmissions volontaires. Il est du devoir de la jeunesse Africaine de s’organiser en association citoyenne, de s’unifier  afin de demander le respect des règles constitutionnelles tout en associant les forces vives de la nation.

En effet, la quasi-totalité des dirigeants Africains ne préparent pas leur succession. A croire qu’une fois élus la notion du départ du pouvoir est inexistant. Pour preuve, les présidents Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire, Gnassingbé Eyadema du Togo, Lansana Conté de la Guinée, Hosni Moubarak de l’Egypte, Ben Ali de la Tunisie, Blaise Compaoré du Burkina Faso ;

 Après plus deux décennies au pouvoir, aucun de ses dirigeants n’a su préparer son pays à une alternance politique.  Pire,  ils l’ont préparé négativement avec ce slogan « moi ou le chaos ». Certains sont morts au pouvoir et d’autres l’ont transmis par la pression de la rue.

L’Afrique est jeune et plein d’avenir car sa jeunesse à foi en ce continent. Notre réussite sera possible que lorsque nous serons capables de nous regarder ensemble dans le même miroir c’est-à-dire accepter notre passé commun et regarder l’avenir ensemble.

La renaissance de l’espérance africaine

La politique c’est d’abord cette notion d’espérance. Un leader politique est celui qui est capable de donner de l’espoir à son peuple, d’unifier sa nation autour d’un pacte républicain dont le but ultime demeure l’amélioration des conditions de vie des uns et des autres.

A parcourir l’ensemble des Etats Africains, on remarque cette perte d’espérance au niveau de toutes les couches sociales des différentes nations.

En effet, le départ de Blaise Compaoré du pouvoir est le signe de l’existence d’une  jeunesse en quête de mutation perpétuelle mais aussi d’une jeunesse en phase avec son époque.

 La jeunesse Africaine est plus que jamais instruite. A ce jour 40% des Africains ont suivi des études secondaires ou supérieures et plus de 65% de la population Africaine ont moins de 35 ans. En 2020, cette proportion va nettement augmenter quasiment de la moitié.

D’après l’UNICEF (fonds des nations unies pour l’enfance), en 2050, 40% des enfants de moins de cinq ans seront Africains.

Quel bel espoir pour le continent Africain ! C’est dire que l’avenir du monde se trouve en terre Africaine.

La prospérité Africaine sera réalité demain à condition que les dirigeants actuels acceptent dès maintenant de miser sur cette jeunesse innovatrice, compétente et surtout ambitieuse.

 Si hier la  jeunesse Africaine se battait pour les indépendances, aujourd’hui cette même jeunesse se bat pour une culture démocratique, une culture citoyenne d’une part et une Afrique unifiée autour des concepts d’intégration d’autre part.

A travers le continent, on constate une nouvelle forme d’organisation sociale qui  devient le porte-parole du peuple dans le but  de  défendre ses aspirations. Cela a été vrai avec le mouvement « Y’en a marre » au Sénégal, le « Balai citoyen» au Burkina Faso, les sociétés civiles en Guinée, au Ghana, etc…

La place qu’occupe ce conglomérat de personnalités non politiques prouve à suffisance la perte de confiance du peuple en ses dirigeants. En outre, cette nouvelle forme d’organisation bouscule nos dirigeants et les contraint à une mutation tant comportementale que politique.

Le président Alpha Condé a prévenu ses pairs Africains sur la situation de la jeunesse Africaine : « Lorsque je dis aux Chefs de l’Etat que nous sommes assis sur une bombe, on me demande qu’est-ce que tu racontes. Je réponds toujours qu’on a une population où plus 65% à moins de 35 ans. La jeunesse, si on ne résoud pas ses problèmes, on va sauter».

Mamoudou Mara

Président de la Génération Républicaine

[email protected]


[1] La Génération Républicaine est un mouvement associatif composé d’Humaniste dont le combat repose : d’une part sur le partage, l’ouverture, la solidarité, l’Inter culturalisme, le  lien intergénérationnel  et d’autre part  sur une synergie générationnelle permettant de proposer à l’ensemble de la société des valeurs politiques pragmatiques et progressistes.

A travers la Génération Républicaine, nous souhaitons fédérer, organiser, structurer, former, tous les citoyens afin de mettre en place une dynamique générationnelle dont le but ultime est de créer l’idéal Républicain dans la conscience collective.

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7 commentaires

  1. Le continent Africain avec ces 54 ?tats et ses 3 milliards d?habitants dans 50 ans a venir sera le volant ?conomique du monde entier, avec la jeunesse qui se r?veille comme y en a marre et balai citoyen qui seront des vrai meneur des ?tats Africains qu?on appellera la nouvelle race de dirigeant, et gr?ce a cette race le monde s?agenouillera devant le continent d?Afrique dans le si?cle ? venir. Le cas du Burkina n?est qu?un commencement avec un hasard aider par un article de loi compris par un peuple m?ri par la corruption dont ceux qui tenaient le pouvoir et la caisse ne pouvaient pas avoir assez pour acheter toute la conscience d?un peuple : Et l?article 37 a fait le reste car toute la population Burkinab?, lettr? ou illettr?, pauvre ou riche, ont compris que la lettre et l?esprit de cette article interdisent tout pr?sident du Faso de briguer 3 mandats pr?sidentiels cons?cutifs selon la constitution du Burkina de 1991, et confirmer par le conseil des sages notre r?f?rence ancestrale de d?mocratie quand le pr?sident Blaise Compaor? avait le feu au fesse apr?s l?assassinat du journaliste Norbert Zongo, cette confirmation du conseil des sages et la promesse du repr?sentant du peuple qui est Blaise Compaor? ?tait un message fort et sacr? pour un peuple dit int?gre et franc. Passer outre cette confirmation des sages et la lettre et l?esprit de l?article 37 pour rester au pouvoir, devienne une trahison et un mensonge pour un peuple averti, et le soul?vement populaire revient l?gitime pour tout le monde jeune vieux homme ou femme. Avec ces deux ?l?ments qui sont la parole des sages, la lettre et l?esprit de l?article 37, le Burkina n?avaient pas besoin des fl?ches ou des tanks pour chasser le pr?sident Blaise Compaor? du pouvoir, mais envoyer simplement un enfant au palais pr?sidentiel et lui dire de c?der sa place pour une alternance apais?. J??tais devant le palais quand le petit Herv? faisait le vas et vient accompagner par le garde pr?sidentiel le plus puissant qui est Diendier? Gilbert, c?est en ce moment que j?ai compris que la nouvelle histoire du Burkina s?inscrive avec sa jeunesse, et Kafando doit imp?rativement impliqu? ces jeune dans la transition pour construire des bonne racines pour l?alternance politique et ?conomique du nouveau Burkina. Je demande ? l??quipe de B24 de laisser passer ce message, car les messages tr?s v?ridiques de ka sont souvent camoufl?s et sanctionn?s.

  2. « L?homme qui vit au palais y est parce qu?il a besoin de ce cadre pour des raisons de protocole et de s?curit?. Mais il faut des efforts pour avoir son esprit hors du palais. C?est pourquoi je vais souvent dans les provinces voir les gens, discuter avec eux. Je dois ?tre accessible, ce qui me permet de conna?tre, de comprendre certaines choses. En tant que dirigeant il vous faut ?tre au dixi?me ?tage ce qui vous permet de voir tr?s loin ; mais de temps en temps, il faut descendre au rez-de chauss?e pour voir ?galement dans la rue ce qu?il se passe »

    Thomas SANKARA dans Jeune Afrique,le 4 octobre 1987

  3. Il n’y a pas eu que 3 transitions volontaires, vous oubliez peut-?tre le cas du Ghana, du Botswana, B?nin…

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