Réguler la presse en ligne ! Une urgence, mille questions

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Saly Portudal, la ville touristique du Sénégal. Même si les lieux choisis peuvent le laisser croire, la trentaine d’acteurs de la presse en ligne qui s’y sont retrouvés du 13 au 15 novembre 2014 ressemblaient peu à des touristes. Dans une salle près de la mer à l’hôtel Saly, le débat est vif ! La salle ingouvernable pour M. Isaac Sissoko qui préside les travaux d’un des trois groupes mis en place à l’atelier de Saly !  

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De quoi on parle-t-on avec autant de passion? De la REGULATION de la presse en ligne, un secteur qui prend son envol avec le développement de l’internet !

Les membres du groupe de travail sur la régulation à une pause, entre deux sessions. Crédit Photo: Justin/Burkina 24
Les membres du groupe de travail sur la régulation à une pause, entre deux sessions. Crédit Photo: Justin/Burkina 24

Les enjeux sautent vite à l’oeil : la liberté d’expression du journaliste, la neutralité de l’internet (défnition). Déjà en plénière d’ouverture le décor a était planté : de nombreuses questions fusaient de la salle et sur le fil du hashtag #APPEL créé par les plus twittos des participants ! Parmi ces questions: Faut-il réguler ? Que faut-il réguler ? Ou encore: Qui va réguler?

Urgence de réguler est là. La presse en ligne est un secteur nouveau qui dans plusieurs pays d’Afrique, a besoin d’organisation, de réglementation, de régulation. Au Sénégal où l’on compte plus d’une centaine de site en ligne, le processus de réglementation de la presse en ligne, en est au stade d’un projet de nouveau code qui prend en compte ce type de média. Dans beaucoup d’autres pays de la sous-région, ce pas reste encore à franchir.

Pour David Youant, président du Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire, «Il est nécessaire de reguler ce secteur-là pour permettre à ceux qui ont commencé à exercer avant la législation dans le domaine, respectent un minimum de règles

Réguler ! C’est peut-être l’un des mots que n’aiment pas beaucoup entendre les adeptes de liberté d’expression et les professionnels de la presse en ligne. A l’atelier de Saly sur la Régulation et le modèle économique, les échanges ont dans un premier révélé une ambiguïté de la notion de régulation dans un domaine qui relève du journalisme et d’internet.

L’urgence est là mais il reste qu’on doit s’entendre sur la notion même de régulation.

Même s’il se fonde sur des textes juridiques, la régulation c’est d’abord pour répondre à des questions économiques (concurrence) et d’organisationnelles. La régulation, une question essentielle et délicate dans des secteurs d’activité qui consiste à assurer l’équilibre dans un domaine d’activité entre les différents acteurs.

Matar Sarr, membre du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), et membre du Comité scientifique du Code de la Presse: « Au lieu de penser que la régulation est là pour mettre des bâtons dans les roues ou pour jouer le gendarme, c’est tout le contraire. La régulation …. doit être pédagogique. Si on a une telle conception de la régulation, on pourrait et défendre les intérêts des citoyens, mais aussi les intérêts des médias ».

Entendue comme tel, on peut comprendre pourquoi un thème de ce genre est nourri de débats houleux. Il y va un peu de la liberté même qui caractérise internet et aussi la liberté d’expression qui caractérise le journalisme. Mais (et là encore tous semblent unanimes) on ne peut pas développer une presse en ligne performante sans un encadrement, sans une régulation. Sinon, on se réserve l’anarchie dans un domaine qui concours néanmoins à une mission d’information du public et qui relève d’une activité économique.

Qui régule quoi ! Si au début la question de l’opportunité de réguler la presse en ligne se posait, elle a vite trouvé sa réponse. «  A la question de savoir s’il faut réguler la presse en ligne, la réponse à été massivement oui » a rapporté le Professeur Mbissane Ngom, dans une synthèse des travaux de l’atelier. Dès lors, on passe à la question de savoir comment le faire? Qui pour le faire?

Sur cette question, voici ce que pense Matar Sarr, rapporteur du groupe de travail sur la régulation et par ailleurs membre d’un organe de régulation au Sénégal:

Tous ici semblent d’accord que rien de sert de créer un nouvel organe de régulation spécifique à la presse en ligne. La presse en ligne n’est pas un ilot dans le vaste domaine de la presse. Un système de régulation ne saurait dès lors être moniste. L’activité de presse en ligne relève pour ses différents pans de système de régulation qui existe déjà. « Le journalisme en ligne n’est pas une évolution au sein du journalisme en générale. C’est une révolution », a d’ailleurs rappelé le Professeur Mbissane Ngom, rapporteur général de l’atelier.

Pour le cas du Sénégal, qui a choisi le système de « un régulateur par secteur d’activité régulé », la réflexion va au-delà du secteur de la presse en ligne. Et d’aucun pense à un système qui permet d’avoir un organe qui régule plusieurs secteurs activités. Le cas de l’Afrique du Sud avec ICASA (l’Afrique du Sud a décidé de fusionner ses organes de régulation).

Justin YARGA
Burkina 24
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Justin Yarga

Journaliste web qui teste des outils de Webjournalisme et datajournalisme, Media strategy consultant.

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2 commentaires

  1. Cette presse nous aide enorment a etre en phase avec ce qui se passe dans nos nous qui sommes hors du Burkina mais avons besoin de cete presse pour non seulement nous informer mais aussi contribuer autant que faire se peut a la vie de la nation. Reguler d’accord mais de grace ne la mettez pas aux ordres car je sais quew c’est pour reduire de plus en plus les tribunes libres qui viennent le plus souvent des expatries.

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