Nomination de Jean-Claude Dioma : Des acteurs culturels apprécient

Deux semaines se sont écoulées depuis la démission de Adama Sagnon au poste de ministre de la culture. Le choix s’est finalement porté sur Jean-Claude Dioma, le secrétaire général; il a été nommé ministre par décret signé le 9 décembre par le président de la transition, Michel Kafando. Les sentiments sont partagés entre la satisfaction et l’attente de voir ce que l’homme vaudra sur le terrain. Lisez!

Boureima Barry, conseiller culturel

 «C’est faire honneur au ministère»

C’est avant tout un ancien de la maison qui a fait presque toute sa carrière au ministère. Il maîtrise beaucoup de rouages. Il a occupé beaucoup de postes au sein du ministère.

C’est déjà faire honneur au ministère que de choisir quelqu’un du ministère.  Je pense donc que le choix n’est pas mauvais. Il a toutes les compétences pour diriger. On est satisfait que notre cri soit entendu.

 

 

 

Smockey, artiste

 « Nous allons juger les gens les actes»

Je ne suis pas sûr que ce soit l’homme qu’il faut. Je me dis qu’il y a eu des discussions, des tractations. Tout ce que j’espère, c’est qu’il va travailler dans le sens des intérêts des acteurs culturels parce que j’ai peur qu’il ne soit un choix de la maison.

Mais si effectivement, lui qui était déjà dans cette maison, ça fait un bon bout de temps d’ailleurs qu’il y est, qui connait les rouages et s’il a vraiment pris la mesure de la tâche qui l’attend, nous l’attendons au tournant comme nous l’avons toujours fait.

«Il aurait été bon qu’il y ait un vrai changement qui vient de l’extérieur »

Nous allons toujours juger les gens sur les actes et non pas sur ce qu’ils peuvent représenter. L’une de nos stratégies a toujours été concertation et action. J’avoue que c’est une nomination qui me surprend.

On s’attendait à un véritable changement d’autant que la contestation avait été suffisamment claire. Il aurait été bon qu’il y ait un vrai changement qui vient de l’extérieur pour au moins casser avec ce qui s’est fait jusqu’ici.

Mais on va attendre d’abord de juger les actions de monsieur Dioma. Avant de lui jeter la pierre, il faut lui donner l’opportunité de se défendre. De ce côté, on va rester fidèle à notre mission de veille citoyenne.

Ousmane Boudaoné, administrateur culturel

« C’est un très bon technicien, il connait les dossiers »

C’est un très bon technicien, il connait les dossiers, il connait le ministère de la culture pour avoir occupé à plusieurs reprises des postes de direction.  Dans l’action, il reste très proche des artistes, il connait le travail des artistes parce qu’il se donne le temps d’aller voir ce qui se passe sur le terrain et certain nombre de dossiers. Nous sommes satisfaits de ce choix.

A mon avis  il appartenait au gouvernement dans la logique de la transition de mettre en place une équipe de technocrates pour mener les chantiers qui sont là.

Soré Daouda dit Saha, artiste

« Cette nomination est une continuité, il n’y a rien d’extraordinaire »

C’est bien mais ce n’est pas arrivé. C’est un homme de culture et administrativement parlant, on sait que ce sont les SG qui font tout le travail dans les ministères. Mais ici, ce sont les mêmes qui sont toujours là.

Nous aurions aimé qu’on change. Il y a des gens compétents qui attendent ces opportunités pour démontrer leur savoir-faire.

Quand on vieilli à quelque part la monotonie s’installe. Si on reconduit les mêmes, il n’y a pas de changement, je n’ai rien contre le SG. Mais lorsqu’on apporte du sang frais, il y a des idées neuves qui se fusionnent à celles qui étaient déjà là, les doyens et ça produit quelque chose. Sinon, cette nomination est une continuité, il n’y a rien d’extraordinaire.

Depuis un certain temps, rien ne bouge dans ce ministère et quand on veut parler, on dit que ce sont des questions budgétaires alors que c’est le manque d’idées.

Propos recueillis par Reveline SOME

Burkina24