Burkina : Bientôt un nouveau parti politique

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Le paysage politique burkinabè risque de connaître de nouveaux arrivants avant les échéances électorales que les autorités prévoient pour le début du mois d’octobre. Déjà, une formation politique verra le jour dès ce 3 janvier 2015 à Léo, dans la Sissili. Gafarou Nignan, l’un des membres fondateurs, en parle dans cette interview accordée à Burkina24. Gafarou Nignan, on se rappelle, a été parmi ceux qui étaient (et sont) sur le front pour revendiquer la lumière sur la mort du juge constitutionnel Salifou Nébié. La création de ce parti est-elle en rapport avec cette affaire ? Il répond.

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Burkina24 (B24) : Vous comptez créer un parti, comment s’appellera-t-il ?

Gafarou Nignan (G.N) : C’est à l’assemblée générale constitutive que le nom sera donné.

B24 : Quand aura lieu cette assemblée ?

GN : Elle aura lieu le 3 janvier 2015 à la maison des jeunes et de la culture de Léo.

B24 : Quelle sera l’idéologie de ce nouveau parti ?

GN : Nous nous inscrivons dans l’idéologie progressiste révolutionnaire. L’objectif, c’est la révolution.

 B24 : Est-ce que la création de ce parti a un rapport avec l’affaire Salifou Nébié ?

GN : Pas vraiment. Nous défendons tous ceux qui ont perdu la vie, au-delà de Salifou Nébié. Il y a plusieurs dossiers en justice et nous voulons que la lumière soit rendue sur ces dossiers. C’est en tout cas en lien avec tous ces crimes de sang comme les martyrs des 30 et 31 octobre.

En réalité, Salifou Nébié est le premier martyr. Son assassinat est lié à la tentative de modification de l’article 37.

 Il était farouchement opposé à cette modification, donc je dis que c’est le premier martyr de cette révolution. Nous allons œuvrer afin que justice soit rendue à tous ceux qui sont tombés sous les balles du dictateur Blaise Compaoré.

B24 : Est ce qu’il y a des noms déjà connus qui pourront être membres ou militants de votre parti ?

GN : Nous sommes les membres fondateurs mais nous allons ouvrir la liste. En fait, tous les membres du bureau seront élus. A priori, nous n’avons pas de nom. Nous évitons de faire comme les autres partis politiques qui existent ici au Burkina. Nous voulons qu’il y ait la transparence.

Nous sommes les pères fondateurs mais nous ne voulons pas occuper les postes de président ou secrétaire. Nous allons ouvrir ça à tous les adhérents du parti. Progressivement nous allons mettre le bureau en place.

B24 : Est ce que si un Djibril Bassolé venait dans votre parti vous allez l’accueillir ?

GN : Ce que nous voulons c’est un nouveau système de gouvernance. Si Djibril Bassolé venait à accepter le système que nous voulons mettre en place, on ne peut pas le chasser.

Tous ceux qui veulent se mettre dans notre vision avec le système qu’on veut mettre en place je pense que ça peut aller. Notre objectif c’est instaurer la paix.

 Vous savez que sans la paix, il ne peut pas y avoir de développement. Tant qu’il y a la paix, nous pourrons la main dans la main, développer ce pays.

Ce que nous observons, c’est que c’est presque toujours le même système parce que beaucoup ont travaillé avec le régime Compaoré. Si les gens ne veulent pas changer, je ne pense pas que nous pouvons travailler ensemble.

B24 : Vous êtes disposés à travailler avec les anciens dignitaires du régime à condition qu’ils changent de vision ?

GN : S’ils s’inscrivent dans notre vision, je ne vois pas de problème à ce qu’ils travaillent avec nous mais si c’est la même manière de faire je ne pense pas que ça puisse aller.

B24 : Vous comptez participer aux élections de novembre 2015 ?

GN : Pour les élections présidentielles, ça dépendra du travail que nous allons faire. S’il y a un travail de fond qui est fait, le parti décidera s’il présentera un candidat ou pas. Mais pour les législatives, c’est plus sûr car c’est là-bas que se décident beaucoup de choses. A priori, nous irons aux différentes élections, peu importe.

B24 : Pourquoi créer un nouveau parti au lieu de s’affilier aux partis déjà existants ? Ne pensez-vous pas qu’il y a assez de partis politiques maintenant au Burkina ?

GN : Nous pensons qu’il y a assez de partis politiques au Burkina. Mais quand nous regardons, c’est vraiment désolant. On se rend compte que ce sont des partis d’individus.

C’est surtout des partis du président du parti, ce qui fait qu’il n’y a pas de liberté et le peuple ne se retrouve pas. Pourquoi ne pas faire autrement au lieu de copier les autres ?

Les partis doivent être à la disposition du peuple et doivent respecter la liberté d’expression. Nous ne pensons pas faire comme les autres, tous les bureaux sont électifs. Il n’y a pas de proclamation pour dire qu’un tel est trésorier,  etc.

Ce que les autres proposent, c’est le changement de personnes, pas du système. Nous c’est le changement de système idéologique nous voulons. Notre objectif est de moraliser la politique.

B24 : C’est donc un parti d’idéologie et non de personne que vous voulez créer ?

GN : Exactement. Nous ne voulons pas qu’on dise que c’est le parti de X ou de Y. Nous voulons une ligne de conduite qui va aider au développement de ce pays. C’est quelque chose de sérieux que nous voulons faire.

Propos recueillis par Abdou ZOURE et retranscrits par Issouf NASSA (Stagiaire)

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Abdou ZOURE

Abdou Zouré, journaliste à Burkina24 de 2011 à 2021. Rédacteur en chef de Burkina24 de 2014 à 2021.

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7 commentaires

  1. Arretez de nous faire rire avec des partis politiques de plaisanterie. Le FASO a trop souffert de vos inventions sans t?te ni queue.

  2. Plut?t bien ce jeune Garafou… Mais quelques questionnements tout de m?me. D'abord, il faudrait-il qu'il pr?cise l'id?ologie sous laquelle il veut faire fonctionner son parti. Ensuite, r?volutionnaire, ?a ne suffit plus aujourd'hui. Il y en a d?j? eu une… Et enfin, la R?volution, d'accord, mais pour aller o? ?

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