Producteurs de riz de Bagré : Entre la recherche du marché et la crainte de l’arrivée des agrobusinessmen

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A l’occasion d’une sortie de production organisée par le réseau d’initiatives de journalistes en partenariat avec l’ONG OXFAM au Burkina Faso, nous avons rencontré à Bagré le 20 février 2015, les producteurs de riz autour de leurs préoccupations liées à l’installation du projet Bagrépôle.

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Les producteurs de riz de Bagré ont bien accueilli l’implantation et la mise en œuvre du projet pôle de croissance Bagré, grâce auquel projet ils ont pu accroître les rendements à l’hectare au regard des technologies utilisées.

Regroupés au sein de l’Union des groupements des producteurs de riz de Bagré (UGPR-B créée en 2006) qui compte 16 groupements soit 1600 producteurs, ces exploitants agricoles autochtones se sont appliqués à la production au rythme des facilités nées de Bagrépôle.

Selon le président de l’union, Adama Bantango, le rendement à l’hectare est monté entre 4 et 5 tonnes contre 2 et 3 à l’hectare il y a quelques années seulement. ‘’Nous avons maintenant facilement accès au crédit avec les banques, et aux intrants grâce à Bagrépôle’’, a déclaré Mamouda Saré, Conseiller au sein de l’Union.

Cependant, et justement au regard de l’accroissement du niveau de la production, ces petits exploitants, autrefois familiaux ne parviennent pas à écouler les stocks produits. Mamoudou Yara, lui, précise qu’une des difficultés c’est avec la SONAGESS qui reçoit les stocks de riz avec les transformateurs et qui ne paie pas à temps.

Près de 3000 tonnes en souffrance dans les magasins

Un autre souci, c’est aussi la venue des agrobusinessmen sur les périmètres aménagés. En effet, les petits producteurs  craignent d’une part pour l’accessibilité des périmètres aménagés pour leurs enfants, et d’autre part de perdre leur part d’un marché déjà difficile à  dompter.

Adama Bantango, président de l’UGPR-B demeure très inquiet : «Si aujourd’hui les agrobusinessmen viennent avec leur matériel, est-ce que nos enfants ne vont pas fuir aller travailler pour eux nous laisser ? Nous souhaitons que Bagrépôle ajoute des hectares aux producteurs qui sont ici ».

Le président de l’UGPR-B a d’ailleurs souligné qu’environ 2800 tonnes de riz produites à Bagré (1800 tonnes  chez les groupements de l’union et 1000 tonnes chez les autres producteurs) sont stockées en attente de preneurs, afin de leur permettre de pouvoir poursuivre l’exploitation de leurs hectares avec sérénité.

La difficulté d’écoulement du riz selon eux est liée à l’importation à grande échelle du riz venu d’ailleurs, qui envahit le marché, avec un paradoxe, que ce riz importé est vendu plus cher que le riz national.

Même si Bagrépôle mène un plaidoyer auprès de l’Etat pour la prise en compte du riz de Bagré dans la commande nationale, il reste que les 3200 producteurs sont confrontés à un prix du marché ne fait pas du tout leur affaire (150 francs le kilogramme), ni le bonheur du développement économique endogène de la zone.

Boureima LANKOANDE

Burkina24

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12 commentaires

  1. appliquons une surtaxe sur le riz import? afin de rendre plus comp?titif le riz local

  2. Faisant comme du temps de la revolution , approvisionons les travailleurs du public et du prive qui paierons en 2mensualites.Pourquoi en Afrique on sait faire la politique, on sait depenser,on sait detourner les deniers publics mais on ne sait pas commercialiser nos propres productions.

  3. Le gouvernement doit prot?ger la production nationale. C’est par l? qu’on cr?e de l’emploi. Exporter du riz depuis Ta?wan et pourtant on sait produire chez nous, c’est con.

  4. ah mer?i pour cette analyse des choses si c est le cas il faut effectivement prendre des dispositions pour promouvoir notre production , c est irresponsable de favoriser le riz import? que notre riz ; si on dit ensemble que plus rien ne sera comme avant , je pense qu il faut d?j? commencer par consomer ce que nous produisons . mer?i mon frere Aly Ganam? . ?a va demander une sensibilisation de la population pour que tout un chacun comprenne l importance de consomer ce que nous produisons mais je pense que c est un d?fi qui peut etre relever

  5. En tout cas il faut vraiment une politique pour facilit? l’?coulement des produits locaux sinon le gouvernement n’intervient pas ?a sera dur pour nos producteurs de faire face ? la concurrence avec les produits ?trangers

  6. Moi je trouve que le probl?me n’est pas la quantit? produite mais surtout le manque d’attraction des consommateurs vers les productions locales. En effet dans notre pays la population consomme plus le riz import? que ce riz de Bagr? sinon si tout le riz qui est consomm? dans ce pays provenait de Bagr?,, quelque soit la quantit? produite ?a ne sera pas du gaspillage. Donc je crois qu’il sera mieux de reglementer l’importation du riz ou bien meme elever le prix du riz import? afin d’attirer les consommateurs vers ce riz que nous produisons.

  7. c est une solution aussi mon frere ; mais on peut aussi mettre des pommes de terre ; du haricot vert comme pendant la revolution pour equilibrer notre alimentation ; mais sache que je ne suis pas la pour vexer personne je donne mon point de vue et ensemble on essaye de trouver une solution pour nos freres agriculteur et aussi les consomateur pour un burkina saint et autonome .

  8. mon frere R Daniel Kologo ne voit pas cela en mal ; il faut savoir que pour une alimentation equilibr?e ce n est pas conseiller de manger que du riz ; s il ya trop de riz on fait autre chose pour equilibrer l alimentation sinon toi meme tu vois que ya du riz qui se vend plus et tu sais que le beri-beri est un maladie causer par la consomation rep?ter du riz . je ne fout pas des gens je discute afin qu ensemble on trouve une solution . selon toi que faut-il faire ? on a du riz en abondance mais il faut quand meme en produire ? avoir trop de riz ne resoud pas le probleme de l auto- suffisance alimentaire .

  9. Je crois que le gouvernement doit. Adopter une politique d’?coulement. Par exemple en subventionnant le riz local comme c’est le cas du gaz butane, ainsi le riz local sera le plus moins cher. Aussi, nous pouvons d?velopper la politique de  »consommons burkinab?  » en limitant l’importation du riz et en le faisant encore plus cher. Merci!

  10. Pendant qu’on parle d’autosuffisance alimentaire,vous conseillez de produire moins ou du moins en respectant le sol. ?a alors ! J’ose croire que vous ?tes un sp?cialiste en la mati?re (agronome).

  11. le probleme est une question de comprehension sans ammalgame : il faut produire la quantit? que nous avons besoin et avec quelques reserves biensure , mais pas forcer les sol a coup d engrais pour produire en ecxessif et apres jeter comme le font les europ?ens . nous devons respecter le sol et les consomateur afin de preserver notre environnement ; apres s il y en a trop on laisse les rizieres en jachere en attendant de finir les reserves . il ne faut plus produire tant que nous en avons assez et laisser reposer nos sols c est tout ! mer

  12. Il faudrait que l’etat prenne en compte la production nationale du riz dans l’importation du riz. On peut pas continuer a consommer le riz importe alors que nous en produisns et que cette prooduction nationale se meurt. Quelle est donc le sens de l’auto-suffisance alimetaire? On ne peut pretendre a aucun developpement en de[endant de l’exterieur

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