« La vérité » sur Boko Haram et les Shebabs, selon l’imam Ismaël Tiendrébéogo

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A la Mosquée du Président Lamizana, Ismaël Tiendrébéogo, imam au CERFI et membre de l’Observatoire national des faits religieux, a présenté, le 12 avril 2015, une conférence sur le jugement de l’islam sur le terrorisme et l’appréciation du traitement médiatique sur cette question.

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D’entrée de jeu, l’imam Ismaël Tiendrebeogo a défini l’islam comme « l’abandon confiant et conscient de soi à Allah », et résumé la mission du Prophète en la perfection des nobles caractères.

En effet, il a rappelé que le Prophète a dit que le vrai croyant est « celui-là dont les gens sont à l’abri du mal de la main et de la langue ». Il a rappelé les finalités de la chari’ah, d’une part, et les causes habituelles des conflits entre humains, les solutions préventives prônées par l’islam y relativement et les outils pour pousser l’homme à s’amender d’autre part.

Le « terrorisme », a fait constater l’imam, n’a aucune définition consensuelle consacrée, même si on peut le définir comme l’utilisation idéologique de la peur ou de la menace pour imposer une conduite à une société ou à des pays.

Selon lui, le terme est d’ailleurs très fluctuant et est accolé ou non en fonction des intérêts en présence. Ainsi, dira-t-il, quand « les Français ont opposé une résistance et ont fait des actions de guérilla contre la présence allemande, les Allemands à l’époque les appelaient des terroristes. Quand les Américains luttaient contre le communisme également, les soviétiques étaient des terroristes. »

Il en est de même des Algériens, quand ils luttaient pour leur indépendance et des Palestiniens actuellement. D’ailleurs, le terrorisme dit international associé à des musulmans, dira-t-il, « remonte aux années 70 lors d’une prise d’otages israéliens par une organisation palestinienne ».

Il a rappelé que certains individus présentés comme des terroristes ont été manipulés, notamment après le 11-Septembre. Selon un rapport de Human Rights Watch, « des agents du FBI ont instrumentalisé, financé et aidé des musulmans et même des malades mentaux notoires pour en faire des terroristes ».

Sur Boko Haram, l’imam a indiqué, citant une interview d’Alain Chouet, que, au début, ce groupe « avait des revendications sociales et politiques » qu’on n’a pas écoutées. « Et c’est quand on a tué leur responsable et qu’il y a eu une forte répression qui s’est abattue sur les militants que les gens se sont radicalisés ».

Des sanguinaires comme Chekau sont montés, massacrant à tour de bras, musulmans surtout et chrétiens aussi. Mais on est bien loin de la présentation partiale et en noir et blanc par les médias, de musulmans massacrant des chrétiens au Nigeria.

Présentation tendancieuse démentie sur la VOA, par le représentant au Bénin du journal catholique La Croix : « L’archevêque de Jos lui a dit qu’il y a des musulmans qui tuent des musulmans, des chrétiens qui tuent des chrétiens, des musulmans qui tuent des chrétiens et des chrétiens qui tuent des musulmans ».

Le massacre de quelque cent-vingt musulmans dans une mosquée à Kano par le groupe criminel dément aussi la peinture médiatique de Boko Haram. La raison de ce carnage par Boko Haram ? « l’Emir de Kano avait dit que c’est aux populations de s’organiser contre Boko Haram parce que l’Etat n’est pas capable de les protéger ». A l’évidence donc, Boko Haram, comme tous les groupes terroristes, massacrent principalement des musulmans.

Selon Henri Malosse, président du Comité économique et social européen, « de par le monde plus de 95 % des victimes du terrorisme sont des musulmans », confirmant François Hollande après l’attentat contre Charlie Hebdo : « les musulmans sont les premières victimes du fanatisme », avait-il dit. Le conférencier reste convaincu qu’il n’y a pas de guerre de religion dans le monde malgré le massacre odieux de Garissa.

Sur les Shebab, et notamment sur leur récent massacre à l’université de Garissa au Kenya, Ismaël Tiendrebéogo affirme que l’islam interdit le meurtre gratuit et crapuleux, citant le Coran : « n’ôtez pas la vie que Dieu a faite sacrée ».

Condamnant cet acte injustifiable, il a rappelé ce hadith connu : « le musulman qui persécute un chrétien, un juif parce qu’il est seulement chrétien ou juif, le jour de la résurrection, me trouvera contre lui ».

Issouf NASSA

Burkina24

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