Crise RSP/Zida: la solution de « la solution finale » par des élections anticipées

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Idrissa Diarra apporte sa contribution à la crise actuelle qui menace la tenue effective des élections marquant la fin de la transition.

Ce qui est prioritaire dans le règlement de la crise qui prévaut, c’est que tous les acteurs doivent adopter des stratégies de lutte qui préservent la date du 11 octobre 2015 pour la tenue d’élections libres, transparentes, apaisées, avec une forte participation.

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Aussi, une chose est claire ! Au bout d’un an, c’est-à-dire en novembre 2015, la Charte devient désuète, et ce sera le « Terminus » ! Chacun doit se rassurer d’une chose : au bout de ce temps, tous les mandats sont périmés dans les organes de la Transition et de nouveaux acteurs doivent entrer en jeu. Toute situation qui aura suggéré une idée – je dis bien, seulement une idée – de report, sera la consécration de l’échec des animateurs des organes de la Transition, et il faudra lutter pour changer des acteurs, sinon, y intégrer de nouveaux. Notre Transition a pêché en négligeant le rôle de certains intellectuels et le rôle de personnes solidaires –confondues dans le Peuple – qui ne se sont pas affichées, mais dont le poids n’était pas négligeable, ne serait-ce que par le fait de la participation pour gonfler significativement les nombres dans les rues. Venons à la crise qui nous préoccupe.

  1. Homme fort et institutions fortes

Cette crise ne doit pas continuer! Nos chers compatriotes étonnent à plus d’un titre! Ils ont dit un non radical massif et en bloc à toute idée « d’homme fort ». Aujourd’hui, les mêmes acteurs magnifient l’idée d’homme providentiel face visiblement à une institution qu’est l’armée ou le RSP…

Beaucoup ont tellement été marqués par Blaise Compaoré, qu’ils le voient partout, refusant qu’ils puisse avoir tout autre révolutionnaire comme notre sauveur Zida, dans le corps civil ou militaire, pour remplacer valablement ce dernier, sans manquer de respecter le délai sacré de la Transition en 2015.

Peu de concitoyens cherchent à savoir où se trouve réellement la vérité. Ils n’en ont cure! Du coup, c’est une situation excellente concrète pour les profanes, pour comprendre ce qu’est la politique, ses arcanes et sa réalité perplexe qui tourmente parfois!

  1. L’observateur civil commun ne saurait où se trouve la vérité ; autrement, il risque de coopérer activement dans la manipulation politique

Mais voici un jeu d’un certain intérêt, pour se détendre un peu, dans cette situation poussant beaucoup à retenir leur souffle. Le frère Zida est un croyant; voilà un point que je partage avec lui. Au regard de notre foi, tout homme peut se tromper. Si tel est le cas, Zida étant un homme, il peut donc se tromper. Deuxième proposition: l’autre protagoniste ou le RSP, étant donné qu’il est animé par des hommes, il est aussi susceptible de se tromper dans les récents évènements qui ont soulevé la présente crise. Au regard de ces deux situations qui sont des éventualités de la condition humaine, tout spectateur étranger et éloigné dans cette affaire, soucieux de vérité, est censé observer de la prudence. Mais parallèlement, étant dans un Etat, les institutions doivent continuer à fonctionner et l’on ne peut perdurer dans la sclérose.

  1. Et si l’erreur d’appréciation se trouvait du côté RSP ?

 Supposons maintenant dans notre hypothèse, que le RSP est en faute. Dans ce cas de figure, supposons que les autorités ont la TOUTE PUISSANCE DE SEVIR au plus haut degré, c’est à dire, de limoger tout le personnel du RSP; aussi, sans broncher, que ce dernier accepte cette sanction qui ne fait pas dans la dentelle!

Pensons-nous que ces nombreux et nouveaux chômeurs, jetés dans les rues de Ouagadougou et habitués jadis aux meilleures conditions de traitement, vont docilement nous regarder manger nos sandwichs tranquillement, et vaquer tranquillement à nos occupations, face aux besoins pressants des membres de leurs familles? Pensons-nous qu’ils vont nous regarder tranquillement les yeux hagards, organiser les élections à bonne date, le 11 octobre 2015? Absolument non!

Pourtant, les éléments du RSP, ont été présentés ici théoriquement, dans leurs plus simples expressions inoffensives presque, c’est-à-dire, comme des civils. Un peu à « l’image » des civils militants de partis politiques. C’est dire ici, qu’aucune idée ne vaut les discussions franches et au besoin, politiques, en dépit des éventuelles erreurs commises de part et d’autre par les protagonistes, pour respecter le délai d’octobre 2015. Toute autre stratégie de lutte (confrontation, manifestations de rues, etc.), ne serait qu’aventure, sacrifiant cette date importante.

Seuls les rêveurs, totalement immergés dans les nuages, peuvent penser que des personnes qui ont géré le pouvoir pendant 27 ans, peuvent le perdre subitement, sans chercher à remonter la pente. Le discours du genre, « CDP cherche à s’allier avec le RSP » n’est en rien une information particulière. Ce n’est point un buzz ! Mais si tel est le cas, les autorités actuelles, qui sont censées « commander » tous les rouages du pouvoir et tous les corps militaires, y compris le RSP, n’ont qu’à s’en prendre à elles-mêmes! D’ailleurs, un tel propos n’est même pas honorable pour elles. Il ressemble fort à un aveu d’inexpérience et de manque de stratégies politiques! Et cela, c’est le rôle des intellectuels, des penseurs politiques, des généraux civils, des révolutionnaires sans histoire, si l’on veut.

  1. Et si l’erreur d’appréciation se trouvait du côté Zida ?

Pour la seconde hypothèse, supposant que comme tout serviteur de Dieu, c’est plutôt Zida qui se trouve en erreur d’appréciation. Certains ne veulent même pas entendre cette éventualité de leurs oreilles. Pourtant, il faut le penser, mais le dépasser au besoin! Dans ce cas, qu’est-ce que l’on fait pour résorber la crise? Certains intervenants proposent de faire comme si rien n’était, parce que la Transition doit arriver à terme, rappelant une fois de plus, toute la difficulté de remplacer Zida, à moins de trois mois de l’échéance pour la tenue du scrutin. Ce fait est un aveu des acteurs politiques, notamment les partis politiques, de leur impréparation une fois de plus, à pouvoir répondre aux situations d’urgence comme au 31 octobre 2014. Ce n’est pas reluisant, parce que la vie publique s’appréhende avec les impondérables, souvent accidentels. Plutôt que de saisir ces opportunités, comme il est convenablement correct pour les politiciens, beaucoup préfèrent s’adonner à des supputions à réveiller les comateux! Pour eux, sans Zida, l’œuvre de justice en cours, va s’interrompre. Est-ce à dire, qu’il n’y a pas de révolutionnaire parmi nous, tout aussi puissants? Ahurissant visiblement! Il y a donc un sérieux travail à faire au niveau des partis politiques, pour les doter d’une grande capacité et puissance d’agir tous azimuts.

  1. Trancher la question pacifiquement par les subtilités de l’art politique

A partir de la question sur les erreurs éventuelles du Premier Ministre, et les réponses à y apporter, on rentre en plein, dans ce qu’on appelle réellement la politique (lire : Qu’est-ce que la politique ? http://www.lefaso.net/spip.php?article58415&rubrique21 )

Nos analyses nous apportent plusieurs réponses de résolutions, mais certaines restent confidentielles et seront plutôt transmises au Cadre de concertation des Sages. Aussi, la solution la moins complexe, qui arrange le Peuple impatient de voir les nouveaux pouvoirs démocratiquement élus, est d’organiser rapidement des ELECTIONS ANTICIPEES dans un délai à discuter avec la CENI (si possible, au maximum de deux semaines) en maintenant le statuquo gouvernemental. C’est LA SOLUTION FINALE de « la solution finale »!

Techniquement, la CENI doit pouvoir le faire avec tous les inconvénients de la saison pluvieuse pour la participation, et le court délai pour les partis politiques, pour battre campagne. Il encore probable que ces derniers disent encore qu’ils ne sont pas prêts. Ah les partis politiques !

Dans la vie, certaines conjonctures contraignent à revoir ses ambitions et positions les plus rigides. C’est ce qui nous arrive en ce moment, avec aussi certains avantages y inhérents. Ce ne serait pas forcément céder aux injonctions du RSP, mais plutôt montrer une certaines capacité d’adaptation, permettant d’éviter de dépasser les délais, face à un partenaire délicat !

  1. Comment comprendre le sens de l’INCLUSION dans la charte de la Transition?

Toutes les filles et tous les fils de ce pays doivent comprendre que si nous réussissons ce tournant démocratique, nous seront un modèle historique qui n’a pas de prix. Il sera à l’honneur des burkinabè tout simplement. Et qui dit burkinabè, dit aussi, nos frères du RSP, du CDP et ses alliés, de l’ex-CFOP, des OSC pro X et anti Y, etc. Ce sera une fierté pour tous. Alors, chers frères et sœurs du CDP et alliés, venez en appui à tous les concitoyens patriotes, pour construire notre démocratie commune, et pour rehausser l’image de marque de notre pays avec toute la fierté allant avec, même si c’est dans la douleur de quelques uns d’entre vous. C’est cela toute la signification du TERME INCLUSION inscrite dans la Charte, qui ne doit point se circonscrire aux joutes électorales. Cette seule douleur de l’exclusion à ces seules élections proches, est l’expression d’une grande tolérance, contrairement à ce que certains peuvent bien penser. Après la forfaiture, il y a un nécessaire devoir moral et humain de réserve, de silence et de repentir sincère pour un temps, à l’hommage de vos frères et sœurs Martyrs, dont le frère Salifou Ouédraogo. Et cela, il certain que beaucoup de patriotes au sein de l’ex- Majorité sont en mesure de comprendre, et comprennent d’ailleurs dans l’esprit et le fond.

Vive notre Patrie! Vive la transparence et la reddition des comptes ! Vive la Démocratie!

Unité, progrès, justice !

Ouagadougou, le 14 juillet 2015.

Idrissa Diarra

Géographe, politologue.

Secrétaire exécutif du MGC/Faso.

Institut d’Etudes Politiques Martin Luther King

(IEP-ML King).

Mobile : (+226) 66 95 04 90

[email protected]

« La non-violence et l’intelligence au service de l’humanité »


NDLR : Le titre est de l’auteur

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