Seydou Barro sur l’éducation dans la Comoé : « Il y a des défis importants à relever »

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Le Burkina Faso est à quelques semaines de l’élection présidentielle et les différentes institutions concentrées et déconcentrées sont en plein remue-ménage afin que leurs préoccupations soient prises en compte par le prochain gouvernement.  A travers cet entretien, Seydou Barro, inspecteur de l’enseignement du premier et directeur provincial de l’éducation de la Comoé,  revient sur l’état des lieux, les objectifs avant et après cette phase transitoire puis les attentes pour le prochain gouvernement.

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Burkina24 (B24): Au regard du contexte de la transition,  à quel niveau peut-on situer l’état de l’éducation à Banfora après l’ex-régime?

Seydou Barro (S.B) : Avant tout propos,  je tiens d’abord à vous remercier vous et vos collaborateurs, les premières autorités aussi de la transition et celles du ministère de l’éducation  nationale et loue leur mérite pour leurs visions, le courage, surtout l’engagement qu’ils ont eu à accompagner le système éducatif.

Toute chose qui a permis de soulager les parents qui étaient sous le coup des promesses, à savoir augmenter l’offre et permettre à chacun d’inscrire le grand maximum d’élève admis à l’entrée en sixième. Les autorités ont été favorables à cette politique.

Et cela a permis au niveau de la Comoé de bénéficier de nouvelles infrastructures et surtout de l’autorisation d’ouvrir de nouvelles classes de sixième, toute chose qui a permis d’apaiser l’esprit des parents. Pour cela,  je tiens à dire merci aux autorités.

B24: Le Burkina Faso est à un tournant décisif de son histoire. Quels sont  les difficultés et les défis en matière d’éducation dans la région ?

S.B : Il y a des défis importants à relever. Au nombre des difficultés, je parlerai d’abord des compétences au niveau des salles de sixième qui ont été ouvertes, le problème de professeurs, l’insuffisance d’infrastructures et d’équipements qu’il faut prévoir. Les défis restent la résolution de ces questions. On sait que des efforts sont faits mais il est vrai que dans l’éducation,  il est difficile de résoudre à cent pour cent mais nous espérons que ces défis seront relevés.

B24: Quel est l’état des lieux de façon globale ?

S.B : De façon globale dans la province de la Comoé, je dirai tout d’abord que la mise en œuvre du continuum est effective. Ainsi, il y a quatre grandes composantes du sous-système dont la gestion revient au MENA. Il y a le préscolaire, le primaire et le post primaire, y compris l’alphabétisation et l’éducation non formelle.

Pour ce qui concerne le préscolaire, il est plus fonctionnel dans les grands centres tels que Banfora, Niangoloko, Bérégadougou. C’est à ce niveau que ces structures sont fortement implantées et fonctionnelles et nous avons 1 197 enfants qui sont inscrits soit 697 garçons et 560 filles.

Pour les autres villes, il n’y a pas suffisamment de structures donc les populations sont toujours dans l’attente puisque la demande n’est pas assez forte à ce niveau. Quant au primaire, il y a une couverture assez conséquente.  Nous avons en tout 436 écoles primaires, soit 379 du public et 57du  privé pour un total de 78.379 élèves.

On voit que la couverture est importante mais il y a toujours une forte demande dans les villages parce que l’essor démographique est là. Et certains villages aussi s’agrandissent. Il y a toujours de la demande à ce niveau.

Quant au post primaire, nous avons 44 CEG et de ces 44 CEG,  35 nouveaux ont été érigés et 9 anciens CEG transférés,  d’où 6679 élèves inscrits dans ces CEG,  soit 3701 garçons et 2978 filles.

Même si la demande est encore forte,  il y a des efforts qui sont consentis à ce niveau et ces efforts sont à louer. Quant à l’alphabétisation, nous avons 13 opérateurs mais je tiens d’abord à souligner que c’est la stratégie de faire qui est en marche à ce niveau. Et ces opérateurs mettent en œuvre ces opérations dans 86 centres de la campagne qui viennent de s’achever.

Il faut reconnaître qu’avec le contexte actuel, il y a eu un problème de mobilisation de ressources si bien que nous nous sommes limités à 86 centres. Par le passé, on allait jusqu’à 200 parfois 300 centres, mais il y a eu un problème d’accompagnement. Néanmoins, les 86 centres ont bien fonctionné et je pense qu’il y a un motif de satisfaction à ce niveau. Je peux alors dire que l’état des lieux est assez satisfaisant.

B24: Avez-vous des objectifs avant et après cette phase transitoire?

S.B : Les objectifs,  c’est de mobiliser d’avantage les populations autour des structures éducatives afin qu’elles puissent inscrire davantage les enfants et surtout les suivre. Ensuite offrir aux enseignants les moyens adéquats de travail.

La Comoé est une province assez vaste. Nous avons des écoles à plus de 120 km. Si les enseignants n’ont pas les moyens nécessaires pour le travail, je dirai qu’il y aura des difficultés pour produire de bons résultats. Ensuite, un des objectifs c’est de renforcer notre partenariat avec les partenaires techniques et financiers, les ONG et les associations qui nous accompagnent. Si ce partenariat est renforcé, je pense que nous allons tous gagner et l’éducation aussi va gagner.

L’objectif majeur c’est la promotion de la politique nationale d’éducation. Nous allons œuvrer à poursuivre ces objectifs.

B24: L’éducation étant la base de toute société prospère, comment appréciez-vous la politique éducative du Burkina Faso ?  Que faut-il améliorer ?

S.B : Nous apprécions la politique de l’éducation en vigueur au Burkina Faso par ce que nous sommes dans un processus de transfert surmonté de continuum. Quand on parle de continuum,  ce sont les quatre principales composantes: le préscolaire-le primaire, le post primaire et l’alphabétisation.

Le Burkina est dans cette  dynamique de sorte que les contenus qui sont enseignés au premier niveau sont renforcés dans les autres niveaux de façon transversale et sur une aire géographique qui permet à l’enfant de pouvoir se sentir à l’aise. C »est donc un processus qui peut nous aider à produire de très bons résultats et aussi ce système de continuum,  je pense que c’est ce qu’il nous fallait.

B24: Qu’attendez-vous du prochain gouvernement?

S.B : Nos attentes, c’est que le prochain gouvernement puisse poursuivre l’œuvre entamée par les devanciers, surtout dans la réalisation des infrastructures et leurs équipements, les mesures d’accompagnement, surtout des enseignants et des acteurs. Il faut reconnaître que cela est une nécessité pour la production de meilleurs résultats.

B24: Qu’est-ce que les autres régions peuvent apprendre de la région des Cascades ?

S.B :  En matière d’éducation nous n’avons pas de leçons à donner. Nous avons seulement des suggestions. Qu’il y ait une certaine synergie d’actions entre les différents acteurs. Cela est très important car parfois on peut vivre des difficultés dont les solutions se trouvent dans les mains des partenaires. Mais tant que nous ne sommes pas dans une franche collaboration, alors on peut rester avec notre problème et finalement cela va entacher les résultats.

Je tiens à encourager les autres à partager cette expérience qui nous a vraiment permis l’année dernière de lancer les activités au niveau du continuum. Nous avons bénéficié du soutien de la population et le soutien de certaines ONG parce que nous les avons approchées. Je pense que cette expérience peut être partagée dans les autres régions.

B24: Avez-vous monsieur le directeur, des informations que vous souhaiteriez partager avec nos lecteurs et que nous n’avons abordées jusque-là ?

S.B : C‘est vraiment insister sur  le partenariat franc  avec certaines ONG et des associations qui œuvrent dans l’ombre au niveau de la Comoé. N’eut été leur action,  je pense qu’on allait connaître quelques difficultés,  surtout au niveau de certains aspects sensibles de l’éducation.

Je profite de votre micro remercier ces partenaires. Il s’agit particulièrement de Res Publica, de l’association amitié France-Burkina, l’association solidarité Comoé, l’OCADES et bien d’autres partenaires.

Ces partenaires ont réalisé dans la Comoé plus de 90 écoles et plus de 160 salles de classe. Pour cela, je leur tire mon chapeau et je loue ce partenariat et appelle à reconnaître le mérite de ces partenaires et que les autres puissent prospecter sur ce type  de terrain parce que c’est très important.

Propos recueillis par Charles BAKO

Correspondant de Burkina24 à Banfora

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