Victimes du coup d’Etat du 16 septembre : Témoignages

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L’ONG Amnesty International a procédé à une enquête sur les victimes du coup d’Etat du 16 septembre 2015, dont les résultats ont été présentés ce 14 octobre 2015. Quelques témoignages ont été recueillis auprès de témoins oculaires.

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Lire aussi : Amnesty réclame justice

Témoin du décès de Salfo Yelnongo, 35 ans, mécanicien

« J’étais sorti pour voir les manifestations dans les rues. Les gens, dont des jeunes, avaient érigé des barricades un peu partout. Des éléments du RSP, parfois cagoulés, à bord de véhicules et de motos patrouillaient les quartiers et entraient parfois dans les ruelles pour poursuivre les gens.

yelnongoIls étaient tantôt à bord de véhicules, certains à deux sur les motos. Ils se donnaient le dos, pendant que la moto se frayait un passage, son compagnon tirait à la fois en l’air et sur les gens pour les disperser. Les RSP poursuivaient également ceux tentés de rester dans les rues.

A un moment, une moto à bord de laquelle se trouvait un civil s’est arrêtée au niveau d’un barrage. Tout à coup, j’ai vu des RSP en cagoule. Un d’entre eux a utilisé son arme. J’ai entendu une balle siffler, elle a atteint le motard qui essayait malgré tout de faire démarrer sa moto.

Il essayait d’accélérer, sans succès. Il est tombé. Celui qui avait tiré marchait vers nous. Il avait un fusil dans une main et un pistolet automatique dans l’autre. J’ai couru immédiatement. Quand je suis revenu, le jeune essayait de se relever à trois reprises. J’ai appelé les sapeurs-pompiers en vain. Il est mort sur place ».

 Journaliste témoin de la mort d’un jeune non identifié par les services hospitaliers

« Cela s’est passé sous mes yeux à l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF). Un homme portant un t-shirt noir, probablement pris pour un membre du Balai Citoyen, a été abattu. Le vendredi 18 septembre, je me trouvais à l’ENAREF, non loin de la Gare de l’Est quand un homme portant un t-shirt noir a été abattu par des éléments du RSP.

La personne abattue était légèrement courbée et ramassait quelque chose, des éléments du RSP se trouvaient à 20 mètres de lui quand l’un d’entre eux l’a visé, puis a tiré. Il l’a abattu de sang-froid. Il a tiré pour tuer. C’était une véritable guerre, pas contre une autre armée mais contre une population ».

Témoin de la mort d’Angèle Kaboré, 25 ans, mère d’un enfant de dix mois, tuée par balle

« Des véhicules du RSP se trouvaient à Tampouy sur le goudron dès le matin. Dès le matin du vendredi 18 septembre, il y a eu des tirs provenant du goudron à Tampouy. Des gens opposés au coup d’Etat avaient érigé des barrages. Angèle se trouvait devant le portail de la maison située dans les « six mètres » (ruelles) quand une balle l’a touchée à la poitrine.

AngèleElle a été emmenée immédiatement à Yalgado dès 12h et ce n’est que vers 19h qu’elle a eu les premiers soins. Touchée à la poitrine, on nous a dit que la balle est descendue au niveau de son ventre. On ne peut pas tuer des gens comme ça, il faut que justice soit faite ».

Témoin présente lors de la mort de Jean-Baptiste Yoda, 16 ans, quartier secteur 1

« Le 18 septembre, les RSP tiraient du goudron en se déplaçant avec leur véhicule. Jean-Baptiste Yoda est sorti avec d’autres enfants d’un club vidéo. Tout le monde courait. Jean-Baptiste sortait en tenant la main à un autre ami.

Tout d’un coup, j’ai vu Jean-Baptiste tomber. Je pensais qu’il avait trébuché donc j’ai couru pour l’aider à se relever. J’ai vu qu’il avait été touché par balle à la tête. J’avais porté deux pagnes. J’ai enlevé un de mes pagnes pour le couvrir et j’ai couru voir sa famille pour dire qu’il avait été touché par balle ».

Safiatou Ouédraogo, 22 ans, enceinte blessée par balle ainsi que son bébé

La sage-femme qui l’a reçue, raconte : « Nous avons reçu le vendredi 18 septembre, une femme enceinte Safiatou Ouédraogo qui avait reçu une balle au niveau du ventre. Sa grossesse était à terme. La balle a percé son utérus.

Safiatou Ouédraogo, victime miraculée
Safiatou Ouédraogo, victime miraculée

Nous avons fait un accouchement par césarienne. Nous avons fouillé dans tout l’utérus, mais impossible de trouver la balle. L’enfant est né avec une blessure par balle sur la fesse gauche. Nous avons mis l’enfant sous surveillance. Il a expulsé la balle durant les premières selles ».

Source : Amnesty International

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Rédaction B24

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