Lutte contre le terrorisme au Centre-Est : Arrestation d’individus suspects à Garango

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Cinq individus suspectés d’appartenir à des groupes terroristes ont été appréhendés à Pakala, village situé non loin de Garango par la Direction régionale de la police du Centre-Est. Leur arrestation a eu lieu à la veille des élections présidentielle et législatives couplées du 29 novembre dernier. Ces individus qui se promènent de mosquée en mosquée disent prendre la direction du vent pour « apporter leurs bénédictions aux fidèles musulmans ». On leur reproche d’avoir « foulé le sol burkinabè et se mettre à prêcher sans une autorisation au préalable ». Ils ne parlent que l’arabe, le djerma et le haoussa.

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Ils sont cinq individus. Ils ont le teint noir, habillés style sahélien avec des turbans noués autour de la tête. C’est à bord d’un véhicule de marque Toyota qu’ils se promènent. A jours J moins deux des élections présidentielle et législatives passées, la Direction régionale de la police du Centre-Est est saisie à travers un appel anonyme du Centre national de veille et d’alerte appelé couramment le 10 10. Un citoyen signale à la police de la présence suspecte d’individus enturbannés à bord d’un véhicule d’immatriculation étranger dans le village de Pakala, à environ 3 kilomètres de la commune de Garango.

Le commissaire de police du district de Garango, qui avait une équipe composée de policiers et de militaires pour sécuriser le déroulement du scrutin, est instruit de mettre ses hommes à leur trousse.

Ces individus sont au nombre de 5 dont un Burkinabè qui leur sert de chauffeur et d’interprète. Après leur arrestation, les hommes de tenue ont procédé à la fouille de leur véhicule. Rien de suspect n’a été trouvé. Cependant, de l’avis du Directeur régional de la police du Centre-Est, Elvis Compaoré, une somme d’argent de deux millions cinquante mille F CFA a été découverte sur eux. Selon ces prêcheurs, cette somme proviendrait des dons faits par leurs fidèles.

Ils ne mangent que la viande

1)Le Directeur régional de la police, Franck Elvis Compaoré, appelle la population à la vigilance et à signaler tout comportement suspect
Le Directeur régional de la police, Franck Elvis Compaoré, appelle la population à la vigilance et à signaler tout comportement suspect

C’est ainsi que le DR de la police a instruit d’ouvrir une enquête pour comprendre les raisons de leur présence sur le sol burkinabè. A l’issue des interrogatoires, ces personnes suspectes ont fait savoir qu’elles étaient venues ici pour prêcher dans les mosquées du Burkina. Ils sont venus en provenance de Fada. A la question de savoir s’ils avaient un logeur. « Non !», rétorquent-t-ils. Avant d’ajouter : « Nous partons là où le vent nous conduit ». Des renseignements pris auprès de l’imam de la mosquée de Pakala confirment qu’ils ne connaissaient personne dans le village.

« Nous sommes venus les trouver dans notre mosquée. Ils ont demandé à nous bénir et à prier pour nous », confie l’imam à la police. Selon Elvis Compaoré, une enquête diligentée a permis de savoir qu’ils sont passés par Bidiga, un autre village situé à quelques kilomètres de Tenkodogo. Chose qu’ils n’avaient pourtant pas signalé.

Là-bas aussi, ces personnes enturbannées ont procédé à la même manière : « ils sont allés à la mosquée, ils ont réuni les gens et demandé à les bénir au nom d’Allah, en se présentant comme Cheick et marabout… ».

Autre chose qui a sidéré les fins limiers est que ces individus refusent les nourritures que les habitants des villages traversés leur donnent. Et pourquoi ? Ces prêcheurs disent ne se nourrir que de la chair. « Les villageois se mobilisaient pour acheter une chèvre pour leurs hôtes. » Effectivement on pouvait apercevoir des peaux de chèvres sur le porte-bagage du véhicule.

Des liens avec un député, des inspecteurs et contrôleurs de douanes

Des investigations poussées ont révélé que ces enturbannés connaissaient un certain nombre de personnes au Burkina. « Des noms d’inspecteurs et de contrôleurs de douanes, d’un ex maire et député sont cités parmi ces personnes », confie le DR de la police. Lorsque les enquêteurs ont contacté ces derniers, ils disent « les connaitre par hasard et qu’ils sont venus vers eux comme ils vont vers les fidèles musulmans pour proposer la bénédiction… ».

Interrogé, le Burkinabè dit avoir fait l’école coranique à son enfance chez le père du Cheick au Niger. Etant donné qu’aucune preuve de leur lien avec un quelconque groupe terroriste n’a été établie, les autorités ont instruit de les reconduire à la frontière tout en leur disant de ne plus remettre le pied au Burkina.

Martin OUEDRAOGO

Correspondant Radio B24 à Tenkodogo

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Rédaction B24

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