A Roch Kaboré : « Augmentez un peu votre fermeté face à l’injustice »

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Ceci est une lettre ouverte d’un citoyen adressée au président nouvellement élu et qui sera investi ce 29 décembre 2015 au Palais des sports de Ouaga 2000. Il lui donne quelques conseils quant aux écueils qu’il devra éviter pendant son mandat.

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Monsieur le Président, voilà que dans quelques dizaines d’heures vous serez installé en tant que Chef d’Etat au Burkina Faso. Vous êtes le tout premier Président  post-insurrectionnel démocratiquement élu. Vous venez au pouvoir à un moment ou les Burkinabè ont en tête que vraiment plus rien ne sera comme avant. A cela s’ajoute de nombreux dossiers pendants à la justice. Vous ferez donc face à d’énormes attentes.

Au regard de votre parcours politique et de votre personnalité, vous pouvez réussir le chalenge, pour peu que vous preniez en compte les aspirations les plus profondes du peuple Burkinabè  pour en faire votre boussole inséparable.

A ce qu’on connait de vous, vous n’êtes pas du genre hautain ou arrogant, ni animé d’un esprit de vengeance, encore moins de la boulimie du pouvoir ou de l’argent, à moins qu’une certaine mue ne vous transforme négativement, car le pouvoir a cette capacité de métamorphoser l’homme.

Prenez donc garde à vous-même pour ne pas être transformé par le vertige et la drogue du pouvoir ; je prie que Dieu vous en préserve. Vous avez devant vous deux voies : la première c’est la voie de l’humilité, du respect de la justice, de la fermeté contre l’impunité, etc. qui peut faire de vous un héros vivant après votre mission à la tête de l’Etat.

La seconde est la voie de l’impunité, des injustices, de la gabegie, de la corruption,… qui, le moins qu’on puisse dire, peut vous barrer la route à un second mandat et peut-être plus gravement encore abréger votre mandat actuel. Dieu fasse qu’il n’en soit pas ainsi.

Même la transition qui est née de la volonté populaire, a été incriminée surtout dans ses derniers actes. Cela doit vous interpeller et vous aviser que la barre des attentes du peuple Burkinabè est haut placée. But you can.

Si vous vous engagez résolument dans la bonne voie, on pourrait dire un jour, que même la transition n’a pas répondu aux aspirations profondes du peuple Burkinabè comme le fit le pouvoir de Rock. Vous avez devant vous une grande opportunité pour inscrire votre nom en lettres d’or dans les annales de l’histoire de notre pays, voire de l’Afrique.

Déjà, mettez un grand soin dans la formation de votre gouvernement. Prenez garde à certaines personnes, surtout parmi vos députés, car certains ont des dossiers sales en justice. La nomination des personnes de cet acabit  peut susciter des remous au sein de la population comme ce fut le cas lors de la formation du gouvernement de la transition.  Alors mettez un point d’honneur à ce niveau pour ne pas beaucoup patiner au démarrage.

D’ailleurs ces personnes de moralité douteuse, ne travailleraient pas dans le sens de votre programme politique, mais dans le sens de leur bouche, de leur bedaine et de leur bas-ventre. Nous avons constaté par exemple que dans certaines provinces, ce sont des gens impopulaires qui ont été imposés comme candidats en tête de liste MPP, alors qu’en la matière les populations votent des individus et non le parti en tant que tel.

 Je vous connais d’une bonté qui frise le débonnaire. C’est une bonne qualité de Chef. Mais augmentez un peu votre fermeté surtout face à l’injustice, aux détournements et autres actes répréhensibles envers ceux qui auront été retenus pour travailler à vos côtés, sans pour autant tuer votre bonté.

Dieu qui est le Chef suprême est la bonté même ; mais il ne tolère pas l’iniquité. Si vous n’y mettez pas de la poigne, vous risquez de vous retrouver dans un chantier qui s’apparente à une caverne de singes : tandis que certains s’évertuent à construire, d’autres s’acharnent à détruire ; alors que c’est à vous seul que le peuple demandera des comptes à la fin de votre mandat.

Ne vous sentez pas inconditionnellement lié à ceux qui vous ont aidé à avoir le pouvoir. Soyez leur reconnaissant certes, mais n’avalisez pas leurs faits et gestes quand ils ne marchent pas dans la vérité. Ne craignez pas d’être abandonné, ou d’être considéré comme ingrat, car on n’est jamais seul, ni ingrat quand on est avec Dieu, le peuple et la vérité. Dieu peut vous faire chef sans ces personnes.

Prenez donc votre responsabilité comme un sacerdoce, et que Dieu qui a préservé le Burkina jusque-là, vous aide à réussir pleinement à conduire le Burkina Faso vers des lendemains qui chantent.

Nicolas SAWADOGO

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