Adama Amadé Siguiré, écrivain : « Le Burkina a plus d’habitants que de citoyens »

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« Cinq Burkinabè construisent et cent autres Burkinabè détruisent ». C’est ainsi que l’écrivain Adama Amadé Siguiré a caricaturé l’incivisme au Burkina. C’était lors d’une conférence qu’il a animée au CELPAC de Nouna le jeudi 17 décembre 2015. Pour lui, le remède à cette situation se trouve dans les livres d’où le thème de la conférence : « Importance et place de la lecture dans un pays en voie de développement ».

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Il est l’un des rares Burkinabé sinon le seul à faire du métier d’écrivain son seul gagne-pain. Adama Amadé Siguiré, 34 ans est auteur de trois romans : « Les folies de l’adolescence » paru en 2012, « le triomphe de l’amour », en 2013, et « le crime parfait » publié en mars 2015 et déjà vendu à plus de 5000 exemplaires.

C’est dans le cadre des journées portes ouvertes des Centres de Lecture Publique et d’Animations Culturelles (CELPAC) du Burkina que l’écrivain a sillonné quelques villes du Burkina pour animer des conférences sur le thème « importance et place de la lecture dans un pays en voie de développement ». 

 Devant un public composé en majorité d’élèves du secondaire de la ville de Nouna, celui qui se définit comme étant un écrivain professionnel, un grand passionné du livre, a commencé son exposé   par dire qu’il faut d’abord lire pour soi -même.

« Lire parce que nous voulons être différents des autres. Lire pour dire que nous sommes des entités vivantes, pour nous déterminer pour chercher notre fable, notre idéologie. La lecture développe la pensée humaine », a-t-il introduit avant d’ajouter que la lecture est importante pour la société pour plusieurs raisons : elle permet à chacun de savoir ce que l’on veut et  de croire en  soi-même.  La lecture permet également à une société de  développer ses valeurs culturelles,  identitaires et  ethniques.

Toujours selon M. Siguiré, la lecture est importante pour un Etat en ce sens  quelle forme des citoyens. Sur ce point le conférencier s’est dit indigné de constater que l’incivisme règne encore au Burkina.

« Contrairement à ce que l’on pense, dit-il,  il y a plus d’habitants dans notre pays que de citoyens. Il faut remplir une certaine condition pour être citoyen. Il faut d’abord accomplir ses devoirs, et participer au développement de la nation.

Le constat aujourd’hui est tout autre au Burkina. Cinq Burkinabè construisent aujourd’hui et le lendemain, cent Burkinabè détruisent. Dans la circulation, le constat est amer. A l’allure où va la société burkinabè, je crains que dans 20 ans, on arrive au pire. Mais si les gens lisaient,  je crois qu’on pourrait remédier à cette situation ».

Pour ce faire l’écrivain a invité chacun à consacrer au moins 20 minutes par jour à la lecture. Les documents recommandés sont les romans, les essais, les documents d’informations et les documents  sur le développement personnel.

Boureima Badini La Ruche

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