Enquête Afrobaromètre : La corruption en baisse, selon les Burkinabè

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Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a procédé, ce mardi 29 décembre 2015, à la 4è dissémination des enquêtes Afrobaromètre, relative à la perception des Burkinabè sur l’état de la corruption et les stratégies de lutte contre le phénomène.  En substance, même si les sondés sont d’avis qu’elle a connu une baisse sensible cette dernière année, ils se réservent surtout de dénoncer les actes de corruption et voient en la presse un outil efficace pour résorber le fléau.

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Au total,  1200 personnes ont été interviewées à travers les 13 régions du pays entre le mois d’avril et de mai 2015. Le choix de ces individus, tous âgés de plus de 18 ans a été fait de façon aléatoire et en fonction de la représentativité de la population et de leur lieu de résidence « afin que les données puissent  refléter l’avis de la majorité », a expliqué le présentateur Adama Tiendrébeogo.

Diminution. Selon les résultats du sondage, «  presque  la moitié des Burkinabè, soit 48% des répondants, estiment que le niveau de la corruption au Burkina Faso a diminué contre seulement 18% qui pensent qu’elle est restée le même et 28% qui pensent qu’elle a augmenté ».

De ces résultats également,  50% des enquêtés  ont montré une  insatisfaction quant à la performance du gouvernement dans la lutte contre le phénomène.  Pour la majorité d’entre eux, soit 33% des enquêtés, les membres du gouvernement sont d’ailleurs les plus impliqués dans des affaires de corruption et au bas de l’échelle se trouvent les leadeurs religieux, décriés par seulement 9% des sondés.

Au niveau de l’implication des personnes ou des groupes, 57% des enquêtés indexent les hommes d’affaires comme les plus corrompus et viennent ensuite par ordre décroissant, les agents des impôts, les juges et les magistrats, les policiers et les gendarmes, le Premier ministre et les fonctionnaires du premier ministère et enfin le président de la république et les fonctionnaires de la présidence.

Difficultés. L’accès aux services publics est  « difficile » ou « très difficile », estiment les 2/3 des personnes enquêtées. Et suivant le milieu, selon leur perception, le problème est beaucoup plus accentué en ville qu’en campagne. Dans une échelle de 100, quatre Burkinabè déclarent « avoir payé au moins une fois un pot de vin pour obtenir les services dont ils avaient besoin ».

Réserves. La peur serait, selon l’enquête Afrobaromètre, la principale raison qui explique que cinq Burkinabè sur dix refusent de dénoncer les actes de corruption. « Seulement 8% des personnes qui ont payé un pot de vin pour obtenir un service ont accepté dénoncer l’acte à un officiel du gouvernement ou à tout autre autorité », révèlent les résultats du sondage.

Toutefois, la plupart des personnes enquêtées restent convaincues que pour lutter contre le fléau, « l’acte le plus efficace est de signaler la corruption quand on en est témoin ».  De même, pour un peu plus de la moitié des Burkinabè (54% de l’échantillon d’enquête),  « la presse est efficace  pour révéler les erreurs du gouvernement ou les cas de corruptions ».

Les données de l’enquête Afrobaromètre, a rappelé le présentateur Adama Tiendrébeogo, ont un niveau de confiance de 95% avec une marge d’erreur de +/-3%.

Les responsables du CGD, ont dit nourrir l’espoir qu’elles servent de baromètre aux nouvelles autorités « pour redresser la situation décriée par la majorité des Burkinabè ».

Mamady Zango (Stagiaire)

Burkina24

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